vendredi 10 juillet 2009

Combien de murs dans la pièce ?

Le sage se sent à l'aise même dans une prison. L'homme ordinaire se sent enfermé dans sa villa sur la côté d'azur, dans les champs à pétrole du désert ou sur son paquebot transatlantique. Mais le sage est un homme ordinaire, simplement plus curieux que les autres. L'Ouverture que nous sommes en vérité ne peut être enfermée par rien ni personne.
Voyez le témoignage d'un homme condamné à la prison à vie aux Etats-Unis.

jeudi 9 juillet 2009

Y a t-il un état ultime ?

"L'homme ne peut jamais apprendre la voie du dépouillement. On peut bien enseigner celle de la sainteté : elle est comprise de tout le monde. Mais celle du dénuement n'est comprise que de ceux que Dieu y appelle et dans le temps qu'Il les y appelle, et cela avec une économie de sagesse si admirable que, quelque connaissance que l'on ait et quelque expérience que l'on fasse des dépouillements conforme au degré présent, on ne s'imagine même pas ceux qui sont plus avancés. Il en est comme d'un homme qui ne sait ce qu'il a ni ce qui l'environne, à qui on dit qu'il faut être nu et se dépouiller : il se laisse ôter sa robe, et comme il ne connaît pas qu'il y ait d'autres vêtements, il ne comprend pas qu'il y ait pour lui d'autres dépouillements ; mais, lorsque la première robe est ôtée et qu'il aperçoit la seconde, alors il voit bien qu'il faut encore en être dépouillé, et ainsi des autres".

Madame Guyon, Lettre à Fénelon. Entre le 25 avril et le 15 mai 1690. Oeuvres mystiques, édition critique et introductions par Dominique Tronc, Honoré Champion, 2008, p. 438.

Cet encouragement à se laisser dévorer sans fin semble contredire une approche "directe". En réalité, ce sont deux versants d'une même expérience. La présence de Dieu est immédiate. Dieu ou la conscience ne varient pas, ne connaissent aucun développement. En revanche, ce que cette présence nous "fait" s'approfondi sans fin. A l'image d'un zoom interminable sur une figure fractale, les méandres de l'âme n'en finissent jamais de se découvrir. C'est pourquoi une approche "directe" n'est nullement un signe de suffisance. Elle va au contraire avec une vive conscience du caractère à jamais imparfait de l'âme.

mardi 7 juillet 2009

Que ferait-on sans ses amis ?

Je remercie tout d'abord les membres du jury.

Mais je tiens aussi à remercier du fond du cœur le public. Son soutien m'a beaucoup aidé. Certains d'entre vous sont venus de loin. Je n'ai malheureusement pas eu le temps de vous remercier individuellement. Mais je souhaite vous témoigner ici ma gratitude.

Bonnes vacances !

Que se passe t-il quand on ne ressent rien ?



L’action de la grâce en nous n’est pas toujours immédiatement ressentie

Il vous est nécessaire de perdre tout ce qui est de la tête. Quoique vous rêviez, quoique vous soyez distrait, Dieu ne laisse pas d’opérer beaucoup en votre âme ; mais c’est d’une manière nue, dans le centre de la volonté, d’une façon dont Il vous dérobe à vous-même la vue, de peur qu’elle ne vous salisse par quelque objet, espèce, distinctions, et même par l’aperçu. Jusqu’à ce que l’âme soit entièrement perdue en Dieu, toutes ces choses la salissent et lui servent d’entre-deux. Mais lorsque elle y est arrivée, ce n’est plus la même chose.

C’est ce qui fait que plus Dieu conduit une âme purement, plus Il la conduit dans l’inconnu de la volonté, en manière substantielle, quoique très délicate. Toutes les distractions et les rêveries de l’esprit n’empêchent point que la volonté ne soit sustentée selon ce qui lui est propre, plus ou moins nuement et imperceptiblement, ainsi que son état le demande.

Extrait d’une lettre à Fénelon. Entre le 25 avril et le 15 mai 1690

Extraits des œuvres de Jeanne Guyon – tirés des Œuvres mystiques, éd. Critique par D. Tronc, Hooré Champion, Paris, 2008.

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