vendredi 21 octobre 2011

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"Qui devient homme cesse d'être le tout... qui revient au tout crée le tout" Plotin.
Le tout se déploie à l'intérieur de chaque moi. Son unité enferme donc une diversité. Cette relation ne résulte pas de la combinaison des éléments, comme s'ils préexistaient, au moins logiquement, à leur relation. Elle n'est pas l'effet d'une sélection parmi les possibles ordonnés à une fin. Elle n'est pas la conclusion d'un procès dialectique. Donc, ni mécanisme, ni finalisme, ni contingence, ni nécessité morale ou logique ne suffisent à caractériser l'ordre des choses. le monde est régit par une nécessité d'expression, semblable à la spontanéité créatrice de l'artiste et de l'inventeur qui fait venir à l'être d'un seul coup le possible et le réel. L’enchaînement des composantes n'est que la trace indélébile en chacune d'une dissociation imparfaite et impossible à achever. Le sens de n'importe quel fragment est dans le tout que chacun porte en soi. Et l'intelligibilité du tout est celle d'un jeu d'expansion et de plénitude.
Plotin nous compare à des choristes qui chantent et dansent, en formant un cercle mobile autour du coryphée. S'ils se tournent vers les spectateurs et n'ont d'yeux que pour le dehors, leur jeu se dissout et s'éteint. En revanche, tant qu'ils regardent le maître de chœur et se rattachent à leur centre, ils sont comblés de rythme et d'harmonie.

Jean trouillard, dernières lignes de La purification plotinienne

Sur Plotin, écoutez ce qu'en dit Gwenaël Aubry, notamment le passage sur Narcisse, Ulysse et Circé. Le narcissique est celui qui préfère son image à lui-même. Il refuse de prendre congé des charmes de Mâyâ, la magicienne... Ce qui ne revient pas à dire qu'il faille s'en détourner à jamais. Il faut, bien plutôt, regarder dans les deux directions. Mieux, même : voir l'Un en l'autre, afin de contempler les choses radieuses, légères, transparentes.
- Et sur le quai du métro, lundi matin, on fait comment ?
On laisse faire. Juste constater l'absence, au-dessus des épaules. Comme une eau fraîche sur le visage. Un visage d'espace et de silence. Rien à trouver. Sans forcer, ni insister. Mais à répéter, le regard toujours neuf, sans savoir.

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