lundi 14 octobre 2013

Qui est le maître ?



Voies qui mènent là-bas
 La discorde des voies
 
La voie directe

On rapporte que Jésus demandait à ses disciples "Qui suis-je ? Qui suis-je pour toi ? Qui suis-je pour vous ?"
Oui, qui est le maître ? 

Jésus a répondu : "Je suis est le chemin, la vérité et la vie". Autrement dit, le maître n'est pas une personne, mais la conscience. Et la personne ne devient une icône, digne de contemplation, que pour autant que le disciple a compris où est le maître original, et où est le reflet. Le reflet n'est qu'un miroir renvoyant au véritable miroir, celui de la conscience. Et Jésus ne craint pas d'affirmer la même position à l'égard de la tradition, fut-elle millénaire : "Avant qu'Abraham," le premier maître, "fut, je suis". Le disciple qui voit cela peut dire, comme Paul, "Ce n'est plus moi (Paul) qui vit, mais le Christ (je suis) qui vit en moi". 

Le maître extérieur n'est là, dans le meilleur des cas, que pour renvoyer le "disciple" à sa vraie nature, la conscience. Si maître de non-dualité, maître d'éveil, il y a, ce n'est que là. Les autres maîtres sont des maîtres du monde, des maîtres de l'illusion, des maîtres de rêve, qui éveillent d'un rêve à un autre rêve. S'ils prétendent éveiller du rêve, ce sont de faux maîtres.

Qu'est-ce que l'éveil ? C'est quand la conscience se reconnait, directement, par-delà tout objet, tout état.
Qu'est-ce que la conscience ? C'est ce par quoi tout est connu. 

Comment la conscience est-elle connue ? Par elle-même. 

A-t-elle besoin d'un maître ? Un maître est ce qui amène à connaître. Mais seule la conscience peut connaître la conscience, de même qu'une lampe n'a pas besoin d'une autre lampe pour être éclairée. 

La conscience est évidente.

Mais elle ne se reconnait pas. Le maître peut alors être une personne. Ou une chose. Ou un signe quelconque, qui pointe la conscience. Le maître n'est rien d'autre. Le maître est ce qui pointe la conscience. Point d'autre éveil que cette reconnaissance.

En un sens, le monde est plein de maîtres. Le maître, c'est ce dont je dépends. Mon corps, mon âme, dépendent de tout. Tout est mon maître. Mais en vérité, je suis conscience. Comme conscience, je ne dépends de rien. Tout dépend de moi. Je suis le maître. Le maître, l'homme ou la femme que l'on dit tels, n'est qu'une forme qui apparaît et disparaît dans la conscience. Comme les autres formes. Si cette forme pointe vers l'absence de forme, ici, au-dessus des épaules, alors peut-être mérite-t-elle le nom de "maître". Quelle importance ? Cela peut-être un ami, un amant, un inconnu, un ennemi ou un chien. Vraiment, quelle importance ?
En Inde, chacun est maître et disciple. Le maître est simplement ce qui est important (guru, apparenté à "grave", donc sérieux, important). Mais ce n'est là qu'un trait culturel. Une construction imaginaire parmi d'autres. Si un homme charismatique, humain, intègre, me ramène à la conscience, c'est sublime. Si un vaurien m'y ramène, est-ce moins sublime ? Si c'est un texte, ou un simple dessin, est-ce moins digne de respect ?

Il est vrai que la personne aspire à la personne. L'homme fascine l'homme. D'où la quête de l'homme parfait, de l'Adam qui saura voir à ma place. Mais cela est un désir impossible. L'éveillé peut seulement dire "Hé, regarde !". Mais il appartient à chacun de regarder. Ou non. Un homme ne peut que renvoyer l'autre à sa vraie nature, au fait qu'il n'est pas un homme. En espérant que cette découverte déteindra sur l'homme en lui...
Comme j'ai rapporté cela, on me fait plusieurs objections.

La première est que cette découverte, cet éveil, est une platitude. Un non-évènement, qui débouche sur l'inaction, l'ennui. En un sens, c'est vrai. L'éveil n'est pas un évènement surnaturel. C'est, au contraire, le retour au naturel, à ce qui est. Mais, paradoxalement, voir que je ne suis pas un homme, que je ne suis pas né, est le début d'une aventure extraordinaire. L'éveil donne la sécurité absolue. Mais c'est aussi le début de la voie. Bien sûr, la conscience ne grandit pas. Ni avant, ni après. Comment l'espace pourrait-il devenir plus vaste ? En revanche, mon appréciation grandit sans cesse. Il n'y a pas de terme à l'évolution du corps et de l'âme dans l'océan sans rivages de l'esprit. Enfin, cet éveil rejaillit sur tous les aspects de la vie : à sa lumière, comment vivre ensemble ? Comment traiter les autres ? Comment considérer les animaux ? etc., etc. L'ennui est impossible. En fait, cet éveil est la véritable naissance.

Mais le corps et l'âme, la personne, l'homme extérieur, ne peuvent jamais devenir parfaits. A cet égard, il n'y a pas d'expérience définitive, pas d'état ultime, pas de perfection humaine. Si le maître est cette perfection, alors le maître n'existe pas. Et le "maître incarné" n'est qu'un mensonge. L'infini ne finit pas. On ne met pas le vin nouveau dans les vieilles outres. On peut seulement espérer, en toute lucidité, que quelques gouttes de l'infini déteindrons sur la finitude, sur le tissu de contradiction, sur l'abime d'égoïsme qu'est le moi, le moi humain. Mais, quand bien même ceci arriverait, cela ne serait jamais parfait. 

On me dit aussi que "c'est ainsi depuis des millénaires". La tradition transmet. Quand elle transmet l'éveil, elle pointe juste la conscience. Est-elle ancienne ? Aussi ancienne que nos rêves. Un rêve a-t-il un commencement ? Admettons qu'elle soit ancienne. Mais cela ne lui confère aucune valeur quant à l'éveil. L'éveil est plus que rapide. Il est dans l'instant. Mais la vie qui en découle n'en finit jamais. La tradition est ancienne. Et alors ? Les meurtres, la méchanceté, l'ignorance aussi sont anciens. A-t-on jamais vu un meurtrier réclamer la clémence "parce que les hommes se tuent depuis des millénaires ?" Imaginez un juge qui rendrait sa sentence ainsi : "Cet homme est bien un escroc. Mais, considérant qu'il y a des escrocs depuis les commencements de la civilisation, je déclare que cet homme a le droit d'escroquer"... De plus, il y a des traditions. Certaines affirment que seul le Soi peut connaître le Soi. Le maître n'est qu'un des intermédiaires provisoires possibles. Ces traditions sont non-dualistes. Le chercheur est le cherché. En ce sens, la voie y est assez brève...

Et puis, suivre un maître pour se purifier, se préparer à l'éveil, c'est l'illusion fondamentale que dénoncent la plupart des traditions sous le terme de "matérialisme". Prenez Platon et sa caverne, par exemple. Reflétée dans l'Apologie de Socrate. Socrate semble seul face à la foule. Mais ce sont eux qui sont seuls. Lui, il a le monde et l'infini pour amis. Il semble être victime, maltraité, indigent, au bout du rouleau, vieux, prêt de mourir, etc. Mais c'est l'inverse qui est vrai. Le mental ne peut comprendre le Soi. La Reconnaissance (pratyabhijñā) dit que l'illusion est comme deux miroirs se faisant face : tout est inversé. On croit que la matière engendre la conscience, que nous sommes dans le corps, dans le monde... De même, on croit que le mental est en quelque sorte la cause de la connaissance du Soi, de l'éveil. Vu de l'extérieur, oui. Mais l'expérience révèle un ordre inverse : l'éveil est la cause du mental, de la vie et de toute chose. Car la conscience est la cause de tout. Pourquoi alors "pratiquer" après l'éveil ? Pour rien ! Pour la joie, gratuitement, par grâce, par jeu. La pratique est un art. Pas une technique. Elle est individuelle, intime, toujours sur le fil du rasoir, improvisée. Pas industrielle, jamais laborieuse, même quand il y a, apparemment, ascèse, privation, sacrifice. Vu de l'extérieur, je passe des heures à traduire des textes d'une langue incompréhensible. Je suis dévoué, je renonce, je suis discipliné. Mais moi, je n'ai pas cette expérience. Je fais l'expérience d'être libre, j’éprouve un sentiment de plénitude. Abhinavagupta ou Nisargadatta pratiquaient leurs rituels chaque jour. Ils n'en n'avaient pas besoin. Pour l'exemple, alors ? Je ne crois pas. Pourquoi ? Eh bien, n'avez-vous jamais joué juste pour le plaisir de jouer, pour la beauté du geste ? Telle est la vie dans l'éveil, la voie sans fin de la vague dans l'océan. 

On me dit aussi que le maître servirait à distinguer entre des expériences provisoires et l'éveil définitif. Oui, bien sûr. Mais encore une fois, qu'est-ce que l'éveil ? C'est la reconnaissance de la conscience. Imaginons que la caissière de Franprix pointe son doigt vers moi : "Que voyez-vous dans la direction de ce doigt, sans penser ni imaginer ?" Fin de l'histoire. Ensuite, on peut discuter. Je vais peut-être revenir la voir. Elle deviendra une amie. Nous partagerons la seule (non)chose qui soit vraiment partageable. Mais vais-je me prosterner devant elle ? Vais lui construire un ashram ? Vais-je fabriquer un règlement autour d'elle ? Vais-je aller me vanter comme un gamin à chaque fois qu'elle m'adresse la parole, qu'elle me chambre ou me regarde ? Et maintenant, imaginez qu'elle me dise : "Bon, écoute, c'est pas tout. Faut que tu viennes chez moi. Tu va t'allonger, et tu va causer. Je jouerais le rôle d'une sorte de marabout. Et comme ça, tu seras purifié de ton mental, et, si tu es parient et persévérant, tu atteindras enfin le vrai éveil ! Et, en plus, chez moi, il y a une grande famille. On se purifie ensemble, on s'entraide pour atteindre enfin l'éveil. Dans le respect du règlement et de la Tradition, évidemment". Que répondrais-je ? "Très drôle. Ah, quelle bonne blague !" Je ne sais pas. Mais il est clair qu'elle ne serait plus là dans son rôle d'éveilleuse.
On me dit aussi que le maître et les compagnons de route peuvent vous guider, car la voie est longue et pleine d'embûches. Mais cette voie fait un maître (sic) : elle va très exactement de l'apparence que je semble être là-bas dans le miroir, à la conscience que je suis, ici, à zéro centimètres. Plus simple. Non moins profond.

Et puis, le maître, la communauté peuvent aider, mais aussi égarer. Dois-je citer des exemples ? Et quand bien même on rencontrerait une personne charismatique et une ambiance chaleureuse, cela ne prouverait rien. Au mieux, ce serait sympathique.

Et je crois que les gens qui prônent ce genre de voie spirituelle sont cela : au mieux, ils sont sympathiques. Leur humanité, leurs qualités morales, l'intégrité de leur caractère, l'harmonie de leur comportement forcent le respect. Mais ce n'est pas la voie de la non-dualité. Cette voie est celle de la conscience de la conscience. Non-duelle, donc. Ce que proposent, avec grand talent, génie pédagogique et dévouement certes, les hommes comme Prajnanpad, Desjardins ou Farcet, c'est une sorte de thérapie mondaine. Devenir meilleur. Une forme de protestantisme, de stoïcisme, de travail moral adapté à nos mœurs. Et ce n'est pas rien ! Encore une fois, leur exemple est précieux. Mais pour l'éveil au Soi, non. Inutile. Sauf indirectement. Mais tout est utile indirectement, n'est-ce pas ?

7 commentaires:

  1. Cher David, puisque vous continuez à nommer ceux qui me guident, qui plus est pour en remettre en cause la démarche du point de vue de l'ultime, je vous réponds encore, inlassablement. Que la maturation ou maturité vienne après ou avant l'éveil, ce dont il est question est qu'elle arrive et qu'au final il n'y ait plus que la conscience comme dans le cas d'un ramana maharshi, pour prendre un exemple dont personne ne contestera l'authenticité. Or quand s'arrête la maturation que vous évoquez si, ayant pourtant reconnu notre nature ultime nous avons encore besoin de l'incarner davantage et/ou de l'approfondir? Dans un sens ou dans l'autre, que l'éveil soit le résultat d'un chemin de maturation ou une conséquence,
    cela revient au même: vous ne parlez pas depuis le plus haut point de vue. Même nisargadatta maharaj, pour citer un autre exemple illustre, se réclame d'un maître lui ayant indiqué une voie, une direction à suivre qu'il a bel et bien mis en pratique. Même Jean Klein dont se réclame ce blog.
    N'empêche que dans l'état que vous décrivez il faut quelquechose, quelqu'un où quoi que ce soit afin de nous tirer de l'illusion dont vous et moi, pendant longtemps, sommes enferrés. Après, en quoi le VST (paix à l'âme de Monsieur Harding!) est un chemin qui donnent des indications concrètes et une aide suivie et concrète afin de mûrir spirituellement parlant? Hum, hum, ...rien semble-t-il, à part, encore et toujours un doigt pointé et quelques indications de bon sens du style:"ne faites pas de mal", "suivez votre nature", ...dites moi si je me trompe? Vous n'avez pas le millième du millionième conscience de l'investissement d'un Desjardins ou d'un Gilles Farcet auprès de chacun et chacune d'entre nous, au fil des jours, des semaines, des ans, à l'échelle d'existences entières! En prenant en compte les difficultés des uns et des autres de la plus horrible tragédie, au plus insignifiant détail. Vous ne connaissez rien à cette voie sur laquelle vous surfez pour mieux mettre en avant et défendre vos idées. Par exemple, l'exploration de l'inconscient n'est qu'un aspect parmi, notamment, la réalisation consciente de ses désirs profonds (en dépassant ses peurs au passage) et aussi la théorie millénaire de la non-dualité, ne vous en déplaise. Voir les quatre pilliers de l'enseignement décrit dans tous les livres d'Arnaud Desjardins. Mais est-ce que cela vous interresse?

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  2. Conscience de la conscience...La conscience. Que voyez-vous dans cette direction, sans penser ni imaginer. À zéro centimètre. sécurité absolue. Seul le soi peut connaître le soi. Mais le soi dont vous parlez est mortel. Désolé de vous l'apprendre. Ne serait-ce que parle qu'en se définissant, par la négative (absence de visage) mais aussi en tant que tel, le soi périclite. C'est déjà du mental, déjà du réchauffé. Ce que appelez la conscience, n'est pas la pièce, c'est la porte, ce qui est déjà énorme, je vous l'accorde. Mais cette sécurité absolue dont vous parlez, qu'en restera-t-il à l'instant fatidique? Après le denier souffle? Sans parler de celui qui la raconte...n'est-ce pas? La conscience n'a pas besoin de se connaître. Dés lors, se résorbant sur elle-même, c'est l'inverse qui se passe. Vous comprenez? Qui ça interresse la mort, le sommeil absolu et éternel (ce qui ne signifie pas que l'être n'existe pas si je puis m'exprimer ainsi. Mais plutôt qu'il est sous forme de puissance, de potentiel. Pure puissance. Donc si vous en êtes là, au stade de la conscience, franchissez le pas, passez la porte, si vous le pouvez. Au pays de l'être absolu et immuable. L'éveil au Soi n'est même pas l'aube. "À sa lumière, comment vivre ensemble", dites-vous? Mais ultimement il n'y a plus toutes ces questions. Ce ne sont effectivement que des guides qui mènent à réaliser notre vrai nature. L'absolu. Le soi éternel, il y a ou il n'y a pas. Encore une fois ce que vous appelez la conscience n'est que le reflet de l'être vertical et intégrale. Au delà du film et de l'écran: le projecteur et même plus, le spectateur. Le père, dans la trinité. Je vous laisse devinez les places respectives du fils et du saint-esprit. Esprit, respirer, le "s" du souffle radical de esse. Être, l'âme, atma en sanskrit, si je ne m'abuse. Atma qu'on retrouve dans atmosphère, dans le "atmen" allemand ou encore dans asthme. Bref je m'egare. "Comment vivre ensemble", dites vous? Mais est-ce la bonne question. L'ensemble n'existe pas. Il n'y a pas de général, que du particulier, du relatif. C'est la condition, aussi bien que la raison d'etre de l'absolu. Le Christ: "je suis [EST]..." qu'est-ce qu'on ne ferait pas avec les mots pour en faire des arguments de vente...ce n'est vraiment pas très heureux comme expression, c'est le moins qu'on puisse dire. Impropre, je crois, est le terme aproprié.

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  3. Vous avez raison.
    La voie de Shrî Svâmî Prajnânapâda est précieuse, comme l'enseignement d’Épictète ou Marc-Aurèle.
    J'espère que, grâce à eux, je pourrais un jour sortir de ma tour d'ivoire. Peut-être dans une prochaine vie !
    Bon, veuillez m'excuser, mon chauffeur m'attend.
    Bien à vous.

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  4. Je ne sais pas si on rencontre le Soi dans la proximité d’un maitre ?
    Peut-être vis-t-on quelque chose de plus léger, de plus subtil, de plus sensible que ce qui occupe notre quotidien ordinaire.
    Il s’agit d’une fenêtre qui ouvre sur un nouvel horizon, une nouvelle facette de la conscience.
    Et puis dans ce partage et cet échange y a-t-il une sorte de « décristallisation » des références, des habitudes, des conformismes.
    Il y a toujours du Soi, probablement pas d’éveil au sens où vous l’entendez, juste quelque chose qui pointe vers ce que je ne vois pas. Pourquoi ? Cela reste une question à laquelle je n’ai pas de réponse, mais toujours de la joie à questionner.

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  5. Bonjour Monsieur Dubois,

    Je vous souhaite le meilleur! Je ne souhaite pas polémiquer. Juste ne pas laisser dire des approximations voire des contresens sur la voie que je suis et que j'aime.

    Après il est vrai que j'ai la plus grande méfiance vis à vis de ce qu'on appelle communément le neo-advaïta, comme j'ai déjà eu l'occasion de m'en expliquer à maintes reprise et en l’occurrence la VST, dont j'apprécie l’esprit et la pertinence en tant qu'exercice précieux qui peut nous mettre sur la voie mais pas comme une voie spirituelle authentique et complète en tant que telle, comme j'ai aussi eu l'occasion de l'écrire(Voir notamment l'article "critique de la VST" sur mon blog)!.
    A ce propos, diriez-vous que vous vous réclamez réellement du shivaïsme du cachemire ou de la VST? Ou bien des deux?

    Bien à vous,

    Merci de votre compréhension,

    Bien à vous,

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  6. Bonjour,

    J'apprécie et je respecte une partie des idées de Desjardins et Farcet. Mais je n'adhère pas à toutes.
    Je ne me réclame pas du néoadvaita, que j'ai critiqué comme bien d'autres avant et après moi.
    Mais du shivaïsme du Cachemire (Reconnaissance) et de la D. Harding, oui. Toujours dans une perspective critique. D'autant plus que le shivaïsme non-duel propose des approches radicales et des approches plus progressives.
    Mais je crois que les deux approches, en dépit de mille tentatives, ne sont pas conciliables. Comme dit Longchenpa et le dzogchen, il y a entre eux "la même distance qu'entre le ciel et la terre". Et les voies radicales (VST, dzogchen ancien, advaita de Vasistha, Shankara, Sureshvara, Gaudapada, Utpaladeva, Chan, Zen, mystique chrétienne du pur amour, certains courants platoniciens, certaines traditions soufies) sont bien des voies à part entières. Il y a en elles une apparence de progression, une vie, une évolution. Mais à partir d'une vision non-duelle, atemporelle, toujours déjà parfaite. Donc il y a bien quelque chose comme une pratique. Mais son unique clef, son âme et son moteur, est la conscience au présent, le silence intérieur absolu, perfection incompréhensible.
    Je vous remercie de vos questions, qui concernent l'essentiel et vont au cœur de la vie intérieure.

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  7. Je vous remercie de l'échange.
    Bien à vous,

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Pas de commentaires anonymes, merci.

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