vendredi 20 juin 2014

Que faire des pensées ?



Parfois on prend conscience que l'on est retombé dans les ornières d'une vision étroite, artificielle et vaine. Retour dans le rêve. Or on croit que ces rechutes sont provoquées par les pensées, les bavardages parasites.

Et donc on se dit qu'on l'a "perdu", cet état ineffable, simple mais insaisissable... et on se dit au fond de soi que l'on va recommencer, qu'on nous y reprendra plus, qu'on va être encore plus motivé et que, cette fois, on restera vigilant. 

Le hic c'est que ça ne marche pas. Et plein de gens très expérimentés en cette matière nous le confirment. On ne peut supprimer l'activité mentale. Ou seulement temporairement. Avec un début et une fin. Le retour des pensées est inévitable. Si nous voulons ce que nous désirons vraiment, nous devons donc comprendre les pensées. Par "pensées" j''entends cette sorte de radio intérieure qui zappe sans cesse, ce ballet de fantômes qui est là sans y être, qui nous nargue et nous hypnotise mille fois par jour.

Alors que faire ?

On ne peut pas supprimer les pensées.
Mais on peut voir que les pensées vont et viennent dans la conscience. Dans l'espace du présent. L'attention, la vigilance et les état méditatifs vont et viennent dans la présence qui ne va ni ne vient. Comme tout.

La conscience est comme un océan et il est dans la nature de l'océan d'être parcouru de vagues. La taille et l'humeur des vagues sont imprévisibles. La mer a ses humeurs. Mais aucune peur. 

Rien ne sort de la conscience. Peu importe où vont les pensées ! Elles sont toutes l'océan.
Voir cela a le pouvoir de transformer les pensées. Elles s’apaisent d'elles-même et surtout elles perdent leur pouvoir hypnotique. Même agitées, les pensées ne sont que des vagues dans l'océan. Plus de peur, de culpabilité, de frustration, d'angoisse. Seulement l'émerveillement toujours nouveau. Plus rien à contrôler. Juste l'espace infini, la paix de l'océan. C'est vrai !

La terre tremble :

4 commentaires:

  1. "Ecoute, quelques soient tes pensées, elles ne t'asservissent ni ne te libèrent,
    repose toi donc en laissant ton esprit tel quel,
    sans rien corriger ni te laisser distraire" Longchenpa

    Sans rien corriger: super cool!
    Sans te laisser distraire : c'est une autre paire de manche !
    "Méditer c'est s'habituer à laisser tel quel l'état de pur éveil, libre de toute distraction et de toute saisie" (Petites instructions essentielles p 76- Dudjom)
    Sans doute faut-il avoir suffisamment goûté à la liberté de la présence calme et vive pour ne plus désirer la distraction.
    Certainement aussi faut-il en avoir soupé des distractions, être lessivé, rincé de ses ivresses... C'est peut-être une affaire de désir plus fort que l'autre, fondé sur le discernement, par expérience, de où nous mène la "saisie étroite et farouche" des courants mentaux et la certitude qu'en profondeur, là où il n'y a pas d'identification, les petites vagues que nous sommes ne manquent de rien.
    Salutations
    Ek

    PS: J'ai un souci avec le chargement de votre page d'accueil 10 mn casi ! et après aussi pour aller et revenir je sais pas si c'est mon ordi portable , si c'est la configuration du site ?

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  2. La citation de Dudjom indique qu'il n'y a là rien de difficile. Juste "se familiariser" ou "s'habituer", dans la présente traduction. Se familiariser avec la conscience, la présence qui infuse toute pensée. Donc oui, il faut aimer le Soi pour ne plus être hypnotisé par les pensées. Mais... en réalité, la conscience est-elle jamais distraite ? Peut-on ne pas être présent ? Sortir de la conscience ?
    Ce que vous dites présuppose que le mental (la distraction ne concerne que lui) peut et doit atteindre la non-distraction. Mais c'est impossible ! Le point-clef est de voir que les pensées vont et viennent dans la conscience toujours présente. Si l'on fait de la conscience claire un but, cela devient mental. Une affaire de désirs plus ou moins forts, etc. La conscience ne s'identifie jamais à rien. Jamais. L'océan ne devient jamais une vague. La corde ne devient jamais un serpent. Il n'y a pas de "profondeur". Quoi de plus évident que la présence d'être ?

    Pour la page, c'est en partie du au nombre de docs youtube sur le billet "ermites".

    D.

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  3. Oui je dirais qu'on peut ne pas être présent à la présence, conscient de la conscience...Quand on saisit farouchement les pensées qui forment les courants mentaux on est aveugle et on tourne le dos à ce "belvedere" point clef. On ne voit pas le processus d'identification aux pensées, ce par quoi l'égo prétend à l'Etre et notre point de vue devient très étroit, anxieux. On est distrait, hypnotisé, absent au moment présent, à son étendue , sa profondeur, on croit être la vague éternelle. Quand on voit le mouvement des pensées on est la présence.Quelle soit toujours présente est une merveilleuse nouvelle. Dans cette liberté retrouvée on ne saisie pas on est plus distrait, en se familiarisant les actes de la parole, du corps et de l'esprit trouvent leur perfection.
    Je parlerais de simplicité plutôt que de facilité mais la simplicité est difficile d'accès à nos esprits compliqués. Il faut se déshabituer de compulsions millénaires... Ca peut se faire dans l'instant (je veux dire radicalement- car c'est toujours dans l'instant- certains en témoignent) c'est plus souvent un retour au pays en cheminant pas à pas, chaque pas est le but.

    En tâtonnant
    Ek

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  4. Par saisie j'entends le mouvement d'appropriation de tout: mon, ma, mienne, c'est moi, l'étiquetage systématique, le jugement brutal, j'aime/ j'aime pas, désir avide/rejet etc...tout ce qu'implique une vision duelle étroite. C'est ce qui m'épuise.
    Sans ça, détendu, le mental peut-être un outil plein (infusé ?) de délicatesse et n'est plus un obstacle à la découverte émerveillé de chaque chose .

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Pas de commentaires anonymes, merci.

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