dimanche 31 mai 2015

Qu'est-ce que l'énergie vitale ?


prana

"Energie" est un mot qui revient sans cesse. Sans que l'on sache trop ce qu'il signifie. En fait, il fonctionne à peu près comme "schtroumph" chez les Schtroumphs : il veut tout dire et, à force, il ne veut rien dire.

Dans le tantra, l'énergie est désignée par des mots qui ont chacun un sens précis, mais qui se recoupent. L'un d'eux est ojas "l'éclat", le lustre. Mais sont sens est bien plus profond que la beauté de l’apparence. Et même l’apparence est plus profonde que l'apparence ! 

Abhinavagupta l'explique ainsi :

"Tout ce qui entre dans le corps et l'esprit est le souffle vital en forme de conscience. Cette énergie repose dans le canal central qui a le pouvoir d'animer toutes les parties du corps (à la manière des nervures d'une feuille d'arbre). C'est elle que l'on appelle ojas, "éclat vital", qui ensuite se diffuse dans toutes les parties du corps sous la forme de la virilité." 

Et cet éclat vital devient la "virilité", c'est-à-dire la semence, présente aussi bien chez l'homme que chez la femme. Cette virilité est la substance sans laquelle aucune passion ne serait possible :

"Et alors, quand une image ou un son excitants entrent dans la conscience, cela allume le feu de la passion en excitant la virilité. Il a été dit que "c'est pas des paroles ou des touchers et autres (sensations que la passion s'éveille)."

Abhinavagupta, Parâtrîshikâvivarana, 1


Où Abhinava veut-il en venir ? 
Simplement ceci : 
la chair est la base de toute passion, 
et la passion est la conscience en éveil. 
C'est l'essence du tantra. 
L'excitation suscitée par un seul sens peut éveiller la conscience, parce que 
"tout est en tout".
A condition que l'éclat vital soit présent en sa plénitude.
D'où l'importance que le tantra accorde 
à Éros, 
substance précieuse
sans laquelle la conscience,
aussi appelée kundalini,
s'endort.
Pourtant, la virilité ou éclat ne sont rien d'autre que la conscience !
La matière n'est rien d'autre que la conscience.
Mais la matière séminale a ce pouvoir de réveiller sa source créatrice, la conscience, laquelle s'endort en quelque sorte en créant la matière.
Donc l'énergie vitale
 n'est rien d'autre que la conscience.
L'énergie est la conscience.
Tout est conscience.
Mais la conscience n'est pas un simple témoin passif.
Elle est absente dans sa manifestation.
Elle est présente jusque dans son absence.
Immobile, elle bouge encore.
Même quand elle bouge, elle se dérobe à tout mouvement.
Étonnante !

mercredi 27 mai 2015

Face à face ?


Être confronté aux autres... pas toujours facile.

Mais en réalité, sommes nous-nous face au autres ?
Cela suppose que nous soyons un corps, 
face à d'autres corps.
Est-ce bien le cas ?
Comment les choses se présentent-elles 
dans l'expérience de tous les jours ?
Sommes-nous vraiment face à face ?
Ou plutôt face à ... espace ? 
Un espace conscient, limpide,
une immensité transparente 
qui accueille notre corps et tous les autres ?


Une nonne zen le dit ainsi :


Nous nous rencontrons :
Face à ... ma véritable nature !
S'il n'y à pas de "moi" dedans,
Tout est intime !
J'aime ce miroir,
Pareil à une eau limpide
et parfaitement claire,
Toujours la même,
Qu'elle reflète le visage 
d'un parent ou d'un étranger !

Yi Kui (XVIIe)

En effet, tout apparaît dans le miroir de la conscience, dans cet espace à jamais éveillé,
transparence sans limites, translucide 
et ouverte à tous les vents, 
amis et ennemis.
Sans visage, elle les accueille tous, 
sans rien à défendre, elle est accueillante.

Où ?

Regardez !


mardi 26 mai 2015

La magie comme voie vers la Magie


Victimes de l'illusion, 
nous pouvons nous éveiller par l'illusion même.

Shiva dit :

Ô belle aux yeux de gazelle !
Une immense félicité surgit soudain
Quand on assiste à un tour de magie.
Grâce à cette (félicité), 
L'être se dévoile.


L'expérience de la surprise lors d'un tour de magie est une porte. 
Voici un documentaire sur la magie de rue. Étonnant :

La séance Collège de Philosophie du lundi 22 juin est supprimée

La conférence du lundi 22 juin prochain est supprimée. 
Mais la dernière, celle du lundi 29 juin, 
aura bien lieu comme prévu. 
Merci de votre compréhension.

samedi 23 mai 2015

Le Poème pour la Reconnaissance

Poème pour reconnaître le Maître en soi, par Utpaladeva
Traduction inédite du texte fondateur de la philosophie tantrique de la Reconnaissance (pratyabhijnâ). Composé par Utpaladeva au cachemire peu avant l'An Mille, ce poème nous conduit à la Reconnaissance de notre véritable identité, qui n'est ni le corps, ni l'esprit, mais la conscience divine, universelle et souveraine qui crée toute chose à chaque instant. A travers des raisonnements et en s'appuyant sur l'expérience ordinaire, la conscience est ainsi amenée à se réveiller des illusions qu'elle a elle-même engendrées à travers le langage. 
Émerveillée, elle retrouve ainsi sa forme originelle.

vendredi 22 mai 2015

Pur désir de voir, élan de vision



au tout premier instant
quand le désir 
de voir
de reconnaître 
une personne au loin
est encore indistinct
il est pur désir
où l'on ne fait qu'un avec l'objet désiré
pur désir non-duel
non séparé en un sujet et un objet
c'est la volonté pure
source créatrice universelle
où l'on reconnait que tout est en soi
dans cet élan
tout est un
pas dans le détail
mais vivant
savouré ressenti vraiment
tout est dans cet élan
tout est dans la conscience
pur émerveillement
premier instant du désir de voir
la conscience est désir de créer
elle se reconnait ainsi dans ce premier instant
avant toute bifurcation
avant les mots
avant de voir ceci cela
après aussi
mais c'est moins évident
tout est en soi devient ainsi
une expérience vivante
dilatation
expansion
immensité
fraîcheur absolue
(le meilleur des après-rasage ?)


Sinon, si l'on reconnaît seulement que tout est conscience car tout est dans la conscience, on ne goûte pas la même plénitude : tout est dans la conscience, mais ce que l'on vit est limité du côté de l'objet. Dans l'expérience du premier instant du désir, en revanche, on savoure véritablement que tout est en soi, l'être sans limite. 

Râmakantha, un disciple d'Utpaladeva, le dit :

"Telle est la volonté de Shiva, inséparable de lui. 
La réaliser, c'est réaliser l'union (yoga), c'est reconnaître notre liberté. 
On l'appelle désir car elle est semblable au désir de l'homme ordinaire. 
Ainsi le désir est le moyen de réaliser (la liberté de la conscience) :

Quand on infuse toute chose (à la fois)
Par le désir de voir (quelque chose en particulier),
Alors...
Mais à quoi bon tant de mots ?
On ne peut le savourer que par soi-même !

Quand quelqu'un désire quelque chose, l'objet désiré ne fait qu'un avec sa propre essence."

Explication des stances sur le frémissement (Spandakarikavivriti), 1, par Râmakantha

mercredi 20 mai 2015

Jeu de cache-cache




Quoi de plus évident que la conscience ?
Si vous ne comprenez pas :
elle est la lumière qui éclaire cette incompréhension,
soi-même.
Elle infuse tout, jusqu'au néant.

Abhinava dit :

Pas de serpent dans la corde !
Pourquoi cette peur du serpent ?
De même
l'illusion engendrée par les fictions dualistes,
les dilemmes,
les pensées qui posent en opposant
tout cela est aveuglement
absence de vision claire
rien de réel !

L'espace conscience 
se déploie soi-même
dans un infini de choses
comme les sensations :
un spectacle de magie !
Puis il résorbe tout en soi-même
comme un jeu.

Dieu joue il semble
à se tromper
par sa propre magie :
dualité.
Par là il se découvre
le Soi
le plus secret
l'Esprit

La Quintessence de l'absolu, (Paramârthasâra) 28, 30, 32

mardi 19 mai 2015

Le ventre du poisson... et de l'ânesse

La conscience est le cœur de tout,
et son cœur est frémissement,
palpitation,
ravissement de soi en soi,
une sortie qui est une absorption,
un mouvement immobile.
Traditionnellement,
le palpitement du ventre du poisson
en est le symbole.
Mais il y a d'autres illustrations,
plus exotiques :


Une ânesse éprouve, (dit-on), du plaisir quand ses parties intimes palpitent. 
De même, quand (un yogi et une yogini) s'unissent, ils ressentent un ravissement dans leur cœur à l'occasion de cette union. 
Ils ressentent cette dilatation au cœur du canal central sushumnâ, débordant d'une suprême félicité. 
Et au cœur de ce flux (intérieur) bat un cœur palpitant, qui se contracte et se dilate simultanément, 
essence de la création. 
Méditez cela ! 

Abhinavagupta, Méditation sur le Trident de la Déesse

samedi 16 mai 2015

Comme un bâton d'encens


Comme un bâton d'encens
le corps droit dans l'espace
sans haut ni bas
ni évanouissement vers l'intérieur
ni dispersion vers l'extérieur
tout coule comme l'eau dans l'eau
énergies mouvements de l'attention
comme volutes de fumée
la conscience brûle tout
espace rendu à l'espace
pensées comme des coups de silence
dans le bruit
le bâton d'encens est la colonne
la braise est le cœur


Abhinava dit :

Soi-même, pure présence,
comme espace partout infus
sans nulle séparation
sans dilemme
n'exclut rien
ne s'oppose à rien
transparent
éveillé
sans âge
limpide immaculé
c'est conscient
pleinement donnée
sans moyen

La Quintessence de l'absolu, 25

En images :




Version sonore :



jeudi 14 mai 2015

Et la tendresse bordel ?



Rares sont les voies spirituelles qui font de la relation de couple une voie spirituelle à part entière.
Le plus souvent, les mystiques emploient des images sentimentales, mais jamais, ou presque, la réalité de cette relation. Ou bien cela reste platonique, idéalisé. Ce qui n'est pas toujours un mal. Ou bien il y a relation charnelle (comme dans le tantra), mais sans sentiments.Toujours est-il que les sentiments humains, ordinaires, ne sont pas présentés comme une voie possible.

Sauf dans le tantra non-duel. Une citation tantrique anonyme dit :

"C'est à travers la tendresse que l'on pointera 
l'énergie divine"

Snehât kaulikam âdishet, en sanskrit. Sneha désigne l'affection, le sentiment affectueux, mais aussi la tendresse. L'amour-sentiment.

Le seul équivalent occidental de cette voie, à ma connaissance, est le mouvement médiéval, peu connu et encore décrié par "Eglise la grande", des Frères et Sœurs du Libre-Esprit.

Petite musique New Age :


mercredi 13 mai 2015

Comme des poissons dans la mer

Matsyendra, premier maître du tantra non-duel, sur le poisson, symbole du Cœur palpitant


Le monde entier est immergé
Dans l'océan du Soi...
Et pourtant,
Il ne le savoure pas
Ni ne l'apprécie.
Incroyable !
Le monde s'ébat en vain 
Dans l'océan des choses,
Comme une gazelle assoiffée
De l'eau d'un mirage.

Paramârtha-sâra, 2

mardi 12 mai 2015

In vino veritas ?


La tradition du Kula est le courant ésotérique à l'intérieur du tantra. Son message est simple : la clé du bonheur est l'adoration de la puissance divine, la Shakti, qui est aussi Capacité, Liberté, Vitalité, Conscience et Corps. La non-dualité, c'est réaliser l'unité de ces différents visages, qui sont comme autant de portes vers l'Immense.

"Kula" veut dire "famille". Notre famille, ce sont nos énergies, yoginis redoutables quand on ignore leur véritable nature, mais libératrices quand on les vénère en toute connaissance de cause.

Des tantras disent :
"Kula signifie félicité"
"Kula désigne le corps"
"L'Immense est félicité. Il est dans le corps"

La pratique du Kula, c'est donc toute pratique qui évoque cette unité du cosmos, du souffle, de la shakti, du corps et de la conscience. Tous les moyens sont bon :

"Dans cette offrande, le sage emploie les choses qui sont interdites dans toutes les religions. Il est immergé dans l'anti-nectar" dit Abhinava.

"L'anti-nectar", c'est l'alcool, considéré comme impur. Mais ici, il est source de félicité. il est donc l'Immense sous forme liquide.

Un tantra dit : "L'alcool est l'essence de Siva (manifestée) à l'extérieur".

En particulier, le vin est sacré. Abhinava affirme clairement que le vin "est par sa nature même l'essence (de Shiva), il est pur, il est fait de (sa) splendeur, il est félicité et conscience".

Un tantra ajoute : "(Le vin) procure jouissance et liberté quand son parfum est senti, quand on entend (son nom), quand on le voit, quand on le boit et le touche"...

Le vin est le mercure des alcools, la substance chérie des dieux, adorée par les yoginis. Comme il est source de félicité, et que la félicité est l'Immense, on dit qu'il est l'Immense.

lundi 11 mai 2015

Conférence philosophie de la Reconnaissance ce soir à Paris

Women in veil

"Le bien aimé est enfin présent à son amoureuse ! 
Mais comme il ressemble à tout le monde, 
elle ne l'a pas reconnu. 
Elle ne tire donc aucune satisfaction de sa présence... 
De même, bien que le Maître de tout et de tous 
soit notre propre Soi, 
nous n'en tirerons nulle satisfaction 
tant que nous n'avons pas examiné ses qualités. 
C'est pour manifester sa gloire innée 
qu'il faut le reconnaître."

Utpaladeva, Poème pour la reconnaissance 

(Îshvarapratyabhijnâ)


Je donne une conférence ce soir au Centre Parisien d'Etudes 
critiques, 18h30-20h30

CEPC 37 bis rue du Sentier 75002 Paris. Entrée gratuite 

(par contre, munissez-vous d'un papier d'identité).



Contrairement à ce que j'avais annoncé, le texte que nous 

lirons ne sera pas le Poème pour l'éveil, d'Abhinavagupta, 

mais le Poème pour la reconnaissance, d'Utpaladeva. Je 

fournirais les photocopies. Donc pour cette conférence et 

les trois à suivre, je lirais l'ensemble du poème, d'un seul 

trait, afin de donner à voir la vision global de l'auteur, après 

avoir approfondi différents points de son enseignement les 

années précédentes.



C'est d'ailleurs ainsi que l'auteur l'avait voulu : on doit 

commencer par lire les commentaires les plus détaillés, puis 

la paraphrase, puis juste les versets. On va ainsi de la 

parole 

discursive vers la pensée intérieure, jusqu'à l'intuition (qui 

correspond au poème seul). Le quatrième plan de la Parole, 

enfin, est l'éveil de la conscience, la reconnaissance.



"En vérité, infinis sont les savoirs" 

(Taittirîyabrâhmana, III,10, 11, 4)

dimanche 10 mai 2015

Où méditer ?

"Tous les mondes et leurs habitants se manifestent spontanément comme notre propre conscience. Tout est donc conscience, où que l'on soit - dans un lieu retiré ou sur la place du marché. 
Naturellement, par le simple pouvoir de la compréhension du Soi qui embrasse tout, on devient certain de ce qu'est la véritable solitude. 
C'est donc seulement pour guider les autres que l'on parle d'un "lieu retiré", d'un lieu favorable dans lequel le Bouddha a vécu, béni par des pratiquants, où la méditation est bien accueillie, où il n'y a pas de méchants pour interrompre notre contemplation, où le climat est doux et où le jour et la nuit sont en harmonie..."

Une Lampe pour voir la vision, par Le Grand Bouddha de Nub

Le véritable lieu pour méditer est ici. 
Une retrait qui dure dans le "maintenant" sans durée.
Simple. Pas cher. Dispo. Design. Intime. Respectueux de l'environnement. 

Vous ne voyez pas ?
Regardez !


Là-bas, ce monastère fait rêver... mais il est loin, l'altitude donne le mal de tête, et il est blindé de puces de lit et autres morpions, sans parler des moines lubriques et des toilettes qui donnent sur un précipice...

Ici, le monastère éternel vous libère de votre tête, il est toujours prêt, ouvert, plein de place, une vue imprenable, propre, plus net que le plus net des palaces...





vendredi 8 mai 2015

L'effort ou la grâce ? La volonté ou la connaissance ?



On oppose parfois l'effort à l'évidence de notre véritable nature claire comme le jour, 
car la connaissance serait sans dualité, 
immédiate,
alors que la volonté, l'effort, l'élan ou l'amour
impliquerait toujours une séparation,
de sorte que la volonté ferait obstacle à l'évidence.
Mais au fond, la volonté d'atteindre l'absolu est l'absolu. 
La vie est l'absolu. 
On peut la pointer en invitant l'attention vers la colonne vertébrale, comme si une plume nous caressait entre les omoplates.
Là, dans ce frémissement d'énergie, y a-t-il une séparation entre la volonté et son but ? Entre le Soi et... le Soi, 
entre la Présence et la Présence, 
entre le soleil et son éclat ?
entre le feu et sa chaleur ?
entre l'air et le vent ?
entre l'océan et la vague ?
entre le moyen et le but ?
C'est le premier instant,
l'instant ultime.
Shiva en personne l'a suggéré :

L'élan est l'absolu
qui inclut tout


En sanskrit, udyamo bhairavah :

mercredi 6 mai 2015

Qu'est-ce que le yoga royal ?

Sambandhar : L'intérieur vu de l'extérieur - où l'extérieur vu de l'intérieur ?


Les yeux grands ouverts
Comme une maison portes et fenêtres grandes ouvertes
S'ouvrir jusqu'à ce que l'intérieur se retourne
Comme un gant
Le mental - ce voleur -
N'a plus rien à dérober !
Vide au dedans
Vide au dehors
Comme une bulle dans l'espace
Bouche bée
Cellules écloses
Une par une
Le corps comme une fleur épanouie
La poitrine fraîche
Comme une pastille de menthe
Sans visage
Bouche ouverte
Mâchoire flottante
Une seule sensation de bâillement
Le regard s'ouvre à 360°
Comme retirer sa capuche
Comme une brume se dissipe
Les mains en dilatation 
Les bras gonflent doucement
Chaque fibre s'écarte des autres
L'espace s'insinue
Jusque dans les épaules
Les omoplates comme des ailes
Le corps entier comme un lotus qui s'ouvre
Il n'y a plus que vision
Un seul œil
Saisi par la Présence tout se lâche
Instant après instant
Un silence intense
Absolue immobilité
Nonchalance pleine d'ardeur
La tête légèrement aspirée vers le haut
Le bas coule sous le sol
Les mains déposées comme nuées sur montagne
La bouche happe l'espace
Espace qui descend jusque dans les tripes
Transparence
Immensité



Je suis une fenêtre sans cadre
L'extérieur coule à l'intérieur
L'intérieur se déverse à l'extérieur
Comme l'espace versé dans l'espace
Nulle séparation
Aucune confusion
Intérieur extérieur plus uns que le ciel
De l'eau versée dans de l'eau
Sans effort
La méditation comme un fleuve
Le corps comme une coupe de champagne
Les bulles éveillent l'espace
Comme des cailloux sur une eau calme
Chaque mouvement d'énergie
Comme un choc de conscience
Stupéfaction
A l'infini
A l'infini
A l'infini

Telle est la méditation de Shiva
Le yoga qui démentalise inévitablement
"Si vous appliquez ces points
En vain,
Alors moi, Shiva, j'ai menti"
Telle est la promesse de la Source

Quand
En plus

Le soleil radieux du Cœur
Brille au centre
Tel une braise à la suave brûlure
Alors c'est l'union royale
Du Dieu et de la Déesse

Iti

mardi 5 mai 2015

Mon Bien-Aimé



Mon Bien-Aimé est comme les montagnes,
Comme les vallées sauvages,
Comme les îles exotiques,
Comme les fleuves puissants,
Comme le murmure des vents du Sud pleins d'amour,

Comme la nuit tranquille
Lorsque pointe l'aurore,
Comme la musique silence,
Comme la solitude harmonieuse,
Comme le festin qui charme et rempli d'amour.

Notre lit est tout fleuri,
Entouré de cavernes de lions,
Tendu de pourpre,
Établi dans la paix,
Couronné de mille boucliers d'or.

Jean de la Croix, Le Cantique spirituel

Le Cantique des cantiques, inspiration de Jean :

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