mercredi 30 novembre 2016

Conférence : Le Védânta ou l'éveil sans effort ?


Soirée découverte : Le Védânta ou l'éveil sans effort ?

Il existe une voie de sagesse unique en ce monde :
Elle affirme qu'il n'existe qu'une seule conscience bienheureuse, éternelle, infinie.
Le reste n'est qu'un mythe.
Et nous sommes cette conscience.
Tu es cela.
Tel est le message du Védânta, apparu en Inde il y a trois mille ans.
Je vous propose une soirée pour approcher cette voie radicale, une voie où l'accomplissement ne dépend d'aucune expérience, mais seulement de la compréhension de ce qui est.
Qu'est-ce que l'éveil ?
Peut-on l'atteindre par une expérience spirituelle ?
Quelles sont les voies sans issue ?
Pourquoi a-t-on l'impression de "perdre" l'éveil ?
L'éveil doit-il être "stabilisé" ?
Y a-t-il une préparation à l'éveil ?
Faut-il faire quelque chose ?
Y a-t-il une pratique de la non-dualité ?
Pourquoi a-t-on l'impression que la non-dualité est "juste intellectuelle" ?
Comme vivre l'éveil ?
Pourquoi a-t-on l'impression de comprendre, 
tout en restant frustré ?
Quelles sont les clés de la non-dualité selon le Védânta ?
La non-dualité connaît une certaine popularité depuis quelques années.
Mais que dit la tradition qui a inspiré ces enseignements modernes ?
Dans cette soirée de deux heures, nous verrons les points-clé du Védânta, afin de nous y retrouver dans la "jungle de l'illumination".
Avec David Dubois

Dimanche 11
décembre 2016
19h-21h
Espace Divyan 1 Passage du jeu de boules 75011 Paris
20 euros
Infos et inscriptions :
0603330558
deven_fr@yahoo.fr

dimanche 27 novembre 2016

La pratique des mantras


Un mantra, au sens propre, c'est une syllabe, un "mantra-charnel" (pinda-mantra) comme om, houng, hrîm, sauh, etc.
Le pratiquer, c'est l'énoncer en goûtant la disparition du son dans le silence.
Il y a deux possibilités :
- soit le mantra finit par une résonnance ("mmm..."). C'est le cas le plus courant. C'est pourquoi ces mantras, comme om, sont appelés "pranava" ou "bourdonnement". Le son part du bas du corps ou du cœur. C'est pourquoi ces mantras commencent généralement par un son guttural : a, ha, ka...
- soit le mantra finit par un visarga, une "extase", une sorte d'expir "hhh....", comme le mantra sauh, par exemple. Cet expir qui part du centre de la poitrine est une pure invitation à l'extase. Souvent, cette pratique est considérée comme plus "secrète" dans les traditions du tantra non-duel.

La pratique la plus simple est donc de savourer la disparition de la vibration sonore dans le "son" du silence, comme l'indique ces versets, attribués à Shankara (Brève explication de "je suis l'Immense", aham brahma asmi, Laghuvâkyavritti) :

Les notions dualistes (forgées) par l'entendement
Changent d'instant en instant.
Mais l'acte de conscience est présent dans ces constructions mentales
Comme le fil dans (un collier de) perles. 9

De même que le fil couvert de perles
Est aperçu entre (madhya) deux perles,
De même la conscience recouverte par les notions dualistes
Brille clairement entre deux constructions mentales. 10

Quand une pensée a cessé
La conscience sans pensées
Brille clairement
Tant qu'une autre pensée n'apparaît pas. 11

Ceux qui aspirent à l'expérience de l'absolu
Doivent s'exercer avec zèle
A l'arrêt d'une pensée
En progressant ainsi :
D'abord un instant, puis deux, puis trois. 12

vendredi 25 novembre 2016

Que faire des visions et révélations ?



Les intuitions surnaturelles et autres révélations divines sont toujours un grand sujet de conversation entre personnes spirituelles. Presque toujours, nous nous sentons poussés à glisser discrètement, l'air de ne pas y penser et avec la plus profonde humilité, quelques mots sur une "expérience" ou une "coïncidence", un "truc incroyable" qui nous seraient arrivés et qui suggèrent fortement que nous sommes les réceptacles d'une grâce particulière...

Or, nous aimons croire que c'est à la gloire du divin que nous nous laissons aller à ce genre de confidence. Mais il n'en est rien. Ces saillies visionnaires sont des moyens de nourrir la haute idée que nous nous faisons de nous-mêmes, d'attirer l'attention et de demander l'affection des autres. Ce faisant, nous nous coupons du divin.

Toutes les traditions conseillent de se méfier des prétendues révélations et autres visions.

Voici un exemple, tirée d'entretiens donnés par un moine franciscain, peut-être du côté de Nancy, vers les années 1660 :

"Question : Les visions et révélations spirituelles et infuses peuvent-elles contribuer quelque chose à la parfaite union avec Dieu ?
Réponse : Comme la solitude et la nudité de toutes choses en pureté de foi est nécessaire pour s'unir à Dieu en parfait amour, il faut tâcher avec la grâce de les évacuer toutes de l'esprit, si on veut être uni immédiatement à Dieu".
(Extrait de Le Chrétien uni à Jésus-Christ au fond du cœur)

Je crois que c'est clair.

jeudi 24 novembre 2016

L'art des moudrâs

Le monde est "noms et formes" (nâma-rûpa).
Les mantras (ou les vidyâs, au féminin) sont la forme pure des noms, 
c'est-à-dire du "chemin de la Déesse", Shakti. Ils évoquent la dimension subjective de toute expérience, mais en sa complétude, sans contraction.
Les mudrâs sont les formes pures des formes,
c'est-à-dire du "chemin de Dieu", Shiva. Elles évoquent la dimension objective de toute expérience, mais en sa complétude, sans contraction.
Les mantras sont la Shakti de connaissance, manifestation intérieure.
Les moudrâs sont la Shakti d'action, manifestation extérieure, 
propagation de la vague de la conscience.
On peut aussi voir noms et formes comme Shiva et Shakti inséparables. 

Rares sont les adeptes qui savent pratiquer les moudrâs correctement (samyak).
Le Kérala est précieux à cet égard.
Voici des extraits du rituel de la Déesse selon la lignée Ânanda Bhairava de la tradition Shrîvidyâ, dans l'ordre. Les moudrâs y sont montrées avec beaucoup d'élégance, les mantras sont récités mentalement :





Sur le sens de ces gestes et de ce rituel dans son ensemble, on pourra lire Le Coeur de la Yogini, avec son commentaire.

mardi 22 novembre 2016

L'émotion ultime


"L'émotion ultime,
libre des errements du 'il y a' et du 'il n'y a pas',
est une vibration à jamais indomptable,
par-delà le vide,
toujours présente.

Quand elle se fond
dans le son
qui gronde à la fois à l'intérieur
et à l'extérieur,
son qui vient de partout et de nulle part,
alors elle s'installe
à jamais !"

La Révélation des secrets des yoginis par le maître Félicité-Sans-rien-A-Faire, 15

Le Tchoummâsamkétaprakâsha est un enseignement secret de la tradition de Kâlî (rien à voir avec la Kâlî du Bengale que l'on voit sur les posters !), en forme de versets sanskrits et kashemiris. Je n'ai traduit ici que deux versets sanskrits. L'ensemble comprend une centaine d'instructions symboliques sur notre vraie nature, chaque verset étant comme un koân, une introduction à notre essence immortelle. 
L'accent, comme toujours dans la tradition de Kâlî, porte sur la disparition, la destruction, la dissolution d'un niveau d'être dans un autre. Avec les Soûtras du Maître Fou, il constitue le trésor du coeur de sa transmission symbolique (kathâ), l'un des trois modes de transmission avec la transmission directe (samkrama) et la transmission rituelle (pûjâ).

hskphrem 

samedi 19 novembre 2016

Un seul feu



Il n'y a qu'une seule réalité : l'amour.
Mais l'amour est un enfer brûlant pour ceux qui le refusent.
Il est une purification pour ceux qui lui résistent.
Et il est un ciel pour ceux qui s'offrent à lui.

"La connaissance complète de notre vraie nature est délivrance.
Sinon, elle est le samsara."
Khémarâdja, Le Cœur de la Reconnaissance


mercredi 16 novembre 2016

Le désir est-il toujours poison ?


Le désir...
Éros est au centre de nos vies.
Qu'on le veuille ou non, nos cœurs palpitent 
et nos entrailles bouillonnent
sous ses flèches,
douces ou dures.

Le néotantra
propose de libérer les émotions en les exprimant.



Mais le tantra traditionnel,
Qu'a-t-il à nous dire sur le désir ?
Peut-on désirer sans souffrir ?
Le détachement est-il la seule voie ?
Le désir joue-t-il un rôle dans la méditation ?
Ou bien méditer, est-ce toujours renoncer au désir ?
Le désir est-il une voie ?

Nous vous proposons un atelier
d'enseignement, de méditation et d'échange
sur ce thème.

Nous nous inspirons de la tradition du coeur,
koula en sanskrit,
union du corps et de l'espace,
du souffle et du silence,
explorée simplement,
à travers les expériences ordinaires de la vie quotidienne.

Pas besoin d'être un éveillé,
ni de travailler ses chakras,
ni de dresser sa koudalini...
Il suffit d'aimer,
de se plonger sans préjugés
dans l'expérience la plus banale, 
pour y découvrir le joyau tant espéré.

Nous partagerons les instructions précises de cette tradition
du tantra traditionnel afin de reconnaître en nous le Désir qui élève et qui nourrit,
qui transmute les émotions 
et qui nous fait toucher le divin du fond de notre être.
Aucune croyance n'est requise.

Cet atelier complète ceux sur 
le yoga de l'espace (cliquer sur le lien),
voie de méditation du tantra traditionnel. 

vendredi 18 novembre 2016
19-21h
Espace Divyan
1 passage du jeu de Boules
Paris - République
Participation : 20 euros
Attention : nombre de places limité !
Renseignement et réservations :
06 03 33 05 58
deven_fr@yahoo.fr

Le Miroir de la conscience

Colette Poggi vient de publier un beau livre sur la sagesse d'Abhinavagoupta, ce maître si profond du Cachemire de l'An Mille.


Le livre se présente comme un libre commentaire de quinze stances composées par Abhinavagoupta pour orner les chapitres de sa Méditation sur la Reconnaissance du Seigneur (Îshvara-pratyabhijnâ).

J'avais déjà publié, sur ce blog, 
une traduction de ces versets. 
Ceux qui se sentent touchés par la philosophie de la Reconnaissance, cette approche tantrique de la non-dualité et de la vie intérieure, pourront ainsi approfondir leur expérience de ces strophes qui condensent tout un "chemin de dévoilement". 

Pourquoi "de dévoilement" ? Parce que le Coeur est la conscience. 
Or la conscience est toujours déjà présente, manifeste. 
Si elle ne l'était pas, rien n'existerait, il n'y aurait absolument aucune expérience ! 
La conscience est l'expérience, le fond, le substrat et la substance de toute expérience.
Cependant, il y a bien une expérience de la conscience. 
Car d'ordinaire, nous négligeons notre essence, cette Lumière qui éclaire tout : nous ne la reconnaissons pas. Nous croyons en la séparation : d'un côté, Dieu est pour nous une abstraction ; de l'autre, notre expérience n'a rien de divin.
La Reconnaissance consiste à rapprocher Dieu et notre expérience, à re-connaître que notre expérience, notre conscience, notre vie, est divine.
Je reconnais Dieu en mon expérience,
même la plus banale :
la conscience ordinaire,
"grand secret, vaste évidence".
Rien de neuf,
si ce n'est l'émerveillement,
toujours atemporel et nouveau,
d'être.
C'est le Souverain Bien, la Caverne d'Ali Baba, la Poule Aux Oeufs d'Or, le Jackpot, l'Ultime Prime...

Voici ces versets d'Abhinavagoupta tels que je les avais traduits, mais avec, à chaque fois, les versets de la Petite Méditation (traduites par Colette Poggi), puis celle de la Grande Méditation (la "Vivriti") :

Stances de bon augure 

de la Grande et de la Petite Méditation

I,1

D'abord, à cause de sa plénitude 

qui n'est pas une apparence mensongère,

il (se) manifeste comme "je".
Puis il désire scinder 

en deux branches (distinctes) 
sa capacité propre.

Il se délecte (alors) spontanément de l'éveil, 

qui est écoulement (de soi en soi),

et aussi de l'endormissement, 

qui est subsistance (en soi).

Je salue cette non-dualité intégrale,
(Couple) suprême de Śiva et de sa Puissance ! 1

Le Cœur, inséparable de la triade
des pouvoirs (de perception, de mémoire et d'exclusion),
porte (en lui) la manifestation de l'univers,
manifestation qui, en réalité, ne fait qu'une avec lui,
car il est une palpitation (entre dualité et unité)
qui apparaît à cause
du débordement de sa vraie nature.
Il est le royaume de Bhairava
qui se manifeste comme Soi
à l'intérieur de ses amoureux,
et qui se manifeste à l'extérieur
comme hymnes et autres (manifestations de dévotion). 1

I, 2

Nous célébrons ce Shiva
qui manifeste d'abord l'univers
dans la séparation
- la "thèse" de prime abord -
avant de la reconduire
à une autre "thèse",
celle de la non-dualité.1


Nous chantons Shiva
doué d'une fécondité
absolument immuable
et qui embrasse tout,
dont la possibilité sera démontrée,
vérité transcendante,
plénitude de nectar immortel
et de félicité
dans le royaume transcendant 
de l'égalité.1

I, 3

Nous célébrons ce Shiva,
sans qui nulle expérience n'est possible,
car son essence est une pleine conscience
qui jamais ne se couche. 1


Nous saluons la félicité transcendante
de Bhairava qui, fort des vagues
des ses propres Puissances,
est habile à engendrer
des mondes innombrables,
lui, Lumière immortelle,
débordant de (sa) Puissance de volonté ! 1

I, 4

Nous célébrons ce Shiva
qui ordonne infailliblement
les choses - joyaux qui reposent
dans le trésor de son Cœur -
et qui les dispose sur le fil intérieur
de la mémoire. 1

Louange perpétuelle au Seigneur,
pluie de nectar qui guérit
toutes les souffrances,
ambroisie jaillie du sommet de sa tête,
paix en expansion
du repos en sa volonté
qui va, se dilatant (sans cesse),
sans entraves. 1

I, 5

Nous chantons ce Shiva
qui, avec sa lampe
- la Puissance de connaissance -
illumine sans interruption
la totalité des objets
qui reposent en lui
comme dans une immense caverne. 1

Puissions-nous célébrer ce royaume :
le Seigneur, la plénitude,
beauté d'un torrent de nectar
qui s'écoule perpétuellement,
tel un désir de félicité
se dilatant sans limites,
dont la source est un éveil total
qui enveloppe tout. 1

I, 6

Nous célébrons ce Shiva
qui, selon son désir,
sculpte une œuvre merveilleuse.
A l'aide des ciseaux de l'exclusion,
il fait apparaître les phénomènes
a partir du bloc homogène
qui n'est pas séparé
de son propre Soi. 1

"Je suis une vague,
vague qui est tout,
balancement qui va se dilatant sans cesse,
maîtrise souveraine rendue possible
par le désir, masse homogène
faite d'une félicité sans failles" :
traversé par les vagues de cette réalisation,
je suis un océan de conscience,
une immortelle houle.
Hommage à cet océan ! 1

I, 7

Nous célébrons ce Shiva/ ce Bien
qui réalise ce chef-d'œuvre :
un tableau fait de multiples reflets de la lune.
Or, ceci est possible
seulement si il est l'unique fondement
de ces reflet, s'il est l'unique fondement
des joyaux que sont ses Puissances innombrables ! 1

Gloire à la mère des mers !
gloire au plus vaste des océans,
gloire à la conscience,
à la déité absolue,
quintessence d'une pluie d'immortel nectar,
pleine à raz-bord de cette délectation consciente,
de cette excitation pareille à une vague sublime
mise en branle par son mouvement inné ! 1

I, 8

Nous célébrons ce Shiva,
maître qui enveloppe
tous les pouvoirs,
qui est toujours réalisé
par ceux qui le réalisent
à travers la réalité indéniable
de la vie quotidienne,
réalisée pleinement
parce qu'elle est notre propre expérience,
notre conscience (évidente). 1

Je me prosterne devant la Joie suprême,
source d'une incarnation immortelle,
lui qui accueille l'ultime créativité
après avoir réalisé le royaume de l'ambroisie
qui inclut tout. 1

II, 1

Puisse l'époux de la Clarté
élucider pleinement le Vrai en sa transcendance,
car c'est lui qui révèle la Clarté, la suprême rivière,
- l'action -,
lui qui est (à la fois) le lit (du fleuve) traversé par
les nombreuses vagues des choses et des êtres,
ondes qui vont et viennent entre les deux rives
du sujet et de l'objet,
et le fleuve profond et large
qui est le miroir de son Soi,
fleuve enflammé par la délectation
de ses propres Puissances ! 1

Nous célébrons ce Shiva
sur qui se repose
sa très chère amante, la Puissance d'action,
pour donner à voir le spectacle
de ses jeux merveilleux ! 2


Je m'abandonne à Shiva
au corps immortel qui,
bien que dépourvu de tout devenir,
manifeste des devenirs multiples,
lui qui est doté d'une immortelle créativité
faite d'un nectar doué de trois aspects
et d'un quatrième ! 1

II, 2

Nous célébrons ce Shiva
qui, selon son libre désir et sans nul autre motif ou cause,
engendre à la fois contradiction puis réconciliation,
et aussi dualité puis non-dualité,
car il connaît l'essence de la conscience ! 1

"Il connaît l'essence de la conscience" : litt. "Il connaît la réalité du mantra". Le mantra est définit ailleurs comme mental (citta) ou pure conscience en son absolue liberté (caitanya). Autres synonymes : parole, parole sacrée, parole de conseil (cf. man-tra "instrument pour le mental"=conseil ; d'où mantrin "conseiller", d'où les mandarins de Chine).

Nous chantons Shiva,
volcan d'immortel nectar
pour toutes les choses et les êtres
qui, fragmentés, sont mauvais,
mais qui sont unifiés
par la quatrième part de son énergie créatrice,
dont la nature même est donner la vie. 1

II, 3

Nous célébrons ce Shiva,
maître de toutes les preuves
qui, possédées par la Science
dans la mesure où
elles sont dominées
par la vertu du Soi,
engendrent un objet de connaissance vraie,
objet qui ne cesse de dépendre de lui. 1

"possédées par la Science" : une preuve est une preuve seulement dans la mesure où elle est "possédée" par la Science, c'est-à-dire la conscience, comme un homme est possédé par un esprit qui le contrôle. Dieu est conscience, la conscience est la Preuve des preuves. Il est donc impossible de le prouver.

Louange à Shiva !
Il est la Preuve même,
lui, l'Un
qui enveloppe tout sans rien exclure !
Son être est la preuve
de ce monde ambrosiaque,
de cette félicité
débordante de la Triade
des Puissance primordiales
qui émanent de lui ! 1

N.B. : comme souvent, ce verset est rempli de jeux de mots, d'allusion et de doubles sens. Comprenne qui pourra.

II, 4

Nous célébrons ce Shiva,
créateur qui fait apparaître les choses,
ainsi que le tableau merveilleux
des causes et des effets
dans le miroir immaculé
de son propre Soi. 1

Je me souviens de Dieu
au corps immortel d'ambroisie,
Cause des causes,
flot de conscience sans corps !
Je me souviens que je suis Dieu :
ma forme est l'univers
créé par mes trois Puissances,
grâce à mon énergie créatrice
dont la vérité ultime est unité. 1

III, 1

Je salue l'océan de la Révélation ultime
dont l'essence vitale est
le trésor des joyaux :
la réflexion sur l'être de Shiva !
Quand toutes les Révélations
se rejoignent en cette mer,
elles atteignent la plénitude
et la perfection de leur sens. 1

Nous célébrons ce Shiva
en qui apparaît la roue des éléments
qui s'ébauchent dans le sein
du sublime Sadâshiva
et qui s'achève dans l'élément Terre ! 2

Abhinavagupta, Petite méditation, III, 1

Je m'incline devant
celui qui se fait lui-même
eau de vie, nectar immortel
qui s'épanche dans
le royaume qui n'exclut rien.
Ainsi il transforme tout en Shiva
car il imprègne tout
de sa propre saveur. 1

Abhinavagupta, Grande méditation, III, 1

III, 2

Nous célébrons ce Shiva
qui  déploie dans le cercle
du mandala de son cœur
le tableau merveilleux
des diverses sortes de subjectivité,
alors que lui reste indivis ! 1

Je loue cette immortelle incarnation
dont la vérité ultime
est la plénitude de
la Triade des Puissances
(de désir, de connaissance et d'action),
lui qui, avec son trident,
tranche les liens de l'aliénation,
lui, le remède à tous les maux
du corps et de l'esprit. 1

IV

Nous célébrons ce Shiva
qui rend manifeste à ses amoureux
leur Soi,
riche de la non-séparation d'avec
la prodigieuse variété
des sujets, des objets
et des expériences innombrables. 1

Je salue ce Seigneur de l'ambroisie
qui mène à la plénitude
le monde
- ce nectar d'immortalité
qui s'écoule du Point -
monde qui s'épanouit
au sein de ce royaume
qu'il est lui-même

et qui enveloppe tout. 1

iti shivam
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