dimanche 4 mars 2018

La Révélation du frémissement - 4


Suite de la Révélation du frémissement, commentaire du Poème du frémissement :

L'auteur pointe ce frémissement à travers les deux mots "le Bon" et "le Bienfaisant", car ce frémissement accomplit le Souverain Bien. Mais en réalité, aucun nom ne peut l'exprimer. Ce qui concorde avec ce verset du Maître Parfait, tiré de ses Stances qui pointent vers ce qui n'est pas séparé :

Pointer "le Bon",
alors que cette réalité 
est vide de tout état,
est insaisissable et sans forme,
c'est pure imagination !
Le Maître ne change pas ainsi,
ni en apparence, ni en réalité.
Mais même s'il changeait,
pour de vrai ou pour de faux,
il ne souffrirait nulle séparation.

La Lumière de la conscience va dans le même sens :

C'est lui, la seule et unique conscience immaculée,
qui s'incarne.
On peut l'expliquer à la fois 
comme étant une incarnation
réelle, ou bien seulement apparente.
Si elle n'est qu'apparence,
alors c'est toi seul, l'Immortel,
qui prends cette forme trompeuse.
Si elle est une transformation réelle,
elle est toi, toujours et encore,
comme de l'or, 
façonné en une boucle d'oreille,
reste de l'or.

- Mais comme pouvez-vous affirmer que cette conscience frémissante est évidente, alors que nous faisons l'expérience qu'elle est recouverte et ensevelie sous les pulsions, les émotions et autres frémissements que sont le plaisir, la douleur et l'inconscience ?
Voici la réponse :
Nous affirmons que cette conscience vibrante est évidente, car ces mouvements, émotions et pulsions ne sont que des objets pour cette conscience. Ils n'ont donc pas d'existence propre ! Mais c'est en prenant appui sur le sujet conscient qu'ils acquièrent une apparence d'existence propre, pour ceux dont l'intellect n'est pas éveillé. Ces derniers négligent leur propre essence éveillée et transparente, ils désirent désir sur désir en s'identifiant à l'ego, à cause des pouvoirs de leur essence même ! A force de vivre ainsi, ils se contractent, car telle est l'ignorance. Mais il n'en va pas ainsi pour ceux qui vivent  dans leur essence. C'est ce qu'affirme d'emblée le Frémissement :

Le flot des créations du frémissement universel 
jaillissent du frémissement universel lui-même.
Alors comment donc ces créations pourraient-elles
détruire celui qui s'est éveillé à cette réalité ?

La Profonde contemplation de l'essence ajoute :

Celui qui fait corps avec l'ignorance
s'identifie à des objets.
Identifié à ce chaos,
il n'embrasse pas son essence.
Or, cette ignorance n'est que chaos,
et le chaos n'a pas l'existence réelle.
Et ce qui n'est pas réel
ne peut détruire ce qui est réel.
Il ne peut même pas l'altérer !
L'ignorance ne peut donc détruire
le Soi ni le transformer,
tout comme l'obscurité qui entoure
la corde ne peut réellement
la transformer en serpent,
ni la détruire.
Le Soi réel ne peut dont être prisonnier :
il ne peut être prisonnier de lui-même,
ni d'un autre.
Ou alors, disons que c'est l'individu
qui est prisonnier de l'ignorance,
et qui est délivré 
quand l'ignorance est détruite.

La Pratique de la réalité ajoute encore :

Ces mêmes actes mauvais
qui aliènent les êtres,
sont les compagnons 
qui les délivrent du samsara.

Et dans la Pratique Kaula :

Selon notre tradition,
ce qui fait chuter les êtres
est ce qui les fait se relever.
Ce qui n'est pas compris
est ce qui emprisonne.
Une fois compris,
cela même mène à la liberté.

Et j'ai dit la même chose :

Ce qui fait souffrir l'imbécile
est ce qui guérit le sage.
Une boule de métal sombre dans l'eau,
mais en forme de bol, elle flottera.

C'est cette même méthode de pratique qui est enseignée dans le Chant du Bienheureux :

Les eaux se déversent dans la mer,
pleine à raz-bord,
et pourtant elle ne déborde pas.
De même, les désirs entrent dans le cœur du sage,
qui est ainsi guérit,
au contraire de celui qui désire pour désirer.

Et aussi :

Celui qui s'ébat parmi les objets de plaisir,
mais sans toucher à la passion ni à la haine,
en les soumettant au pouvoir du Soi,
qui se cultive soi-même,
Celui-là atteint la paix.

Et ailleurs :

Ceux qui ne se crispent pas sur les objets de plaisir,
sans toutefois renoncer à en faire l'expérience,
qui ont reconnu la réalité ultime,
ils vivent vraiment - mais libres !
Car ces plaisirs sont le frémissement du Soi,
comme un acteur fait mine d'être un autre que lui-même.

Le Maître des yogis le chante dans son Hymne au pouvoir de la conscience :

Quand ton frémissement s'ébranle,
les différents plans d'existence surgissent,
et il disparaissent quand cesse ton frémissement.
Il ne sont donc rien d'autre !
L'illustration adéquate de cette relation
est celle de la fumée qui s'élève du feu
et forme différentes figures dans le ciel.
De même est la création de l'Omniprésent,
cette apparence de dualité engendrée
par sa nature propre.
Une fois cristallisée, 
cette coulée de conscience
prend forme, jusqu'à ce que
la conscience se réveille
et la fasse fondre en elle-même,
comme le soleil évapore la rosée
qui remonte alors vers lui.

Mais trêve de bavardages, sans quoi ce livre deviendrait trop lourd !

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