jeudi 27 septembre 2007

Lilian Silburn, un maître caché

Lilian Silburn, décédée en 1993, fut une pionnière dans l'étude et la traduction des textes du shivaïsme du Cachemire. C'est notamment grâce à ses traductions que moi-même et beaucoup d'autres avons découvert le Vijnâna Bhairava Tantra.

Certains érudits ont critiqué sa méthode et son manque de rigueur. Cependant, elle vivait de l'intérieur ce dont elle parlait. Ses œuvres, à la fois traductions et explorations de l'expérience mystique, sont à cet égard uniques et précieuses.

A côté du shivaïsme du Cachemire, elle avait rencontré dans les années cinquante un maître hindou lui aussi assez original, puisqu'il appartenait à la fois à une lignée soufie, et à la tradition si particulière des "sant", parmi lesquels on trouve le célèbre tisserand poète, Kabîr.

L'enseignement de ce maître, Radha Mohan Saksena, était axé sur une transmission silencieuse d'énergie, de cœur à cœur. Concrètement, le disciple s'assoit face au maître et reçoit à travers lui un courant d'amour et de félicité. C'est alors le début d'un cheminement intérieur d'autant plus intense et riche en surprises que tout se passe dans le plus profond silence.


Radha Mohan "Adhauliya" Saksena


L'oncle de Radha Mohan, Ramchandra, fut le premier Hindou de la lignée soufie. Il était fort charismatique au vu du grand nombre de disciples qu'il eut. Il composa une œuvre assez importante, en hindi et en urdu. Il désigna plusieurs disciples pour perpétuer le Courant. L'un d'eux fut le fondateur de la "Ramchandra Mission", dont l'histoire est étudiée sur ce blog. Cette branche est devenue assez mondaine, voire s'est transformée en une sorte de multinationale, très éloignée dans l'esprit de la discrétion et de la simplicité chères aux maîtres de Lilian Silburn.

D'autres branches existent encore dans le Nord de l'Inde, dont quelques une ont leur site internet. Certaines ont franchement "hindouisé" leur vocabulaire, d'autres sont restées plus proches des formulations soufies. Mais tout cela reste assez semblable, car cette tradition ésotérique de l'islam, à savoir la naqshbandiyya, a toujours mis l'accent sur "la science des centres subtils", équivalente à la science tantrique des cakra-s.

Quoi qu'il en soit, Lilian Silburn finît par être, elle aussi, autorisée à transmettre ce Courant. Un cercle de disciples et d'amis se forma autour d'elle dans sa demeure à l'ouest de Paris. Elle guidait ainsi dans le plus grand anonymat. On pourra lire quelques témoignages de disciples à la fin du volume "Le maître spirituel", coll. Hermès, vol. 3, Les deux océans (série par ailleurs d'une grande richesse).

Aujourd'hui, ce Courant ne s'est pas interrompu. Il se perpétue à travers des êtres parfaitement inconnus des milieux "spirituels", mais bien vivants !

9 commentaires:

  1. Bonjour,

    je cois avoir rencontré Lilian Silburn dans les années 80. Enseignait-elle au Vésinet ?
    En fait, au vu de mon développement personnel dans le domaine de la Kundalini, j'étais juste intéressé de vérifier la réalité de cette rencontre.
    Y a t'il une photo de Lilian sur le net ?

    rocvif@homail.com
    Merci

    RépondreSupprimer
  2. Jacques Vigne, dans son livre "L'inde intérieure", donne aussi les noms de Lakshman Joo et Gopînath Kavirâj comme gourous de L. Silburn.

    RépondreSupprimer
  3. Cher anonyme,
    Non, il n'y a pas, à ma connaissance, de photo de Lilian Silburn sur le net.
    Lakshman Joo et, dans une moindre mesure, Kavirâj, fûrent "guru" de L.Silburn, mais pas "satguru". En Inde, tout le monde est votre guru, dès lors qu'il est plus important que vous. Ce peut être vos parents, votre frère ou que sais-je encore.
    Quoi qu'il en soit, L. Silburn ne s'est jamais présenté comme une représentante ou une héritière du Shivaïsme du Cachemire.

    D.Dubois

    RépondreSupprimer
  4. Etes vous autorisé à donner des indications sur le moyen d'entrer en relation avec ces personnes qui perpétuent la transmission loin des milieux "spirituels" officiels?

    RépondreSupprimer
  5. Vous pouvez vous adresser aux éditions des Deux Océans.

    RépondreSupprimer
  6. Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.

    RépondreSupprimer
  7. Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.

    RépondreSupprimer
  8. Est ce que la branche naqshbandiyya dont vous parlez est la même qu'on peut trouver à Paris ou à Montréal? celle du Sheikh Nazim... qui est mort il y a quelque années je crois...

    RépondreSupprimer
  9. Non, Cheikh Nazim n'a rien voir avec la lignée des maîtres de Lilian Silburn. Ces derniers appartenaient à la branche mudjaddidiya, fondée par Sayfuddin Al faruqi Al Mujaddidi, mort en 1684. Il a écrit dix-huit lettre à l'empereur Aurangzeb pour lui enjoindre de faire appliquer la charia. Aurangzeb fut un disciple zélé. D'où le surnom mujaddidi "celui qui a ressuscité (la charia)".
    Sur sa théologie et sa conception de l'islam :
    http://www.bzu.edu.pk/PJIR/vol10/eng%204%20Humayun%20Abbas%20Shams%20Newv10.pdf

    RépondreSupprimer

Pas de commentaires anonymes, merci.