lundi 28 janvier 2008

Sans imagination






Je suis existence pure. Je suis sans second. Je suis éternel, impensable, égal, absolument pur. Je suis aussi le Soi de tout. Mais, comme je suis conscience, j’apparais de tous côtés comme plein de béatitude. 234

Je suis dépourvu d’imagination, de pensée, de sensation et de corps. Je suis vide d’activité, de temps, d’espace et de direction. Apaisé, je demeure en ma propre essence naturellement pure. La masse entière des ténèbres que sont les phénomènes est (pour moi) anéantie : je suis limpide, absolument libre, évident. J’ai atteint la gloire sans égale, je me délecte au jeu des vagues de la félicité innée. 235

Le discernement est devenu possible grâce au maître. Mon Soi suffit à me rendre heureux. Je suis pure et simple Lumière, toutes les différences ont disparues. La dualité est aussi une manifestation du Soi. La vision du Principe a lieu dans le monde : même en ayant un corps, je suis délivré. 236

Ppour qui le Soi est le corps, tout ce dont on a conscience paraît séparé de soi. De manière analogue, pour moi qui repose dans le Soi, ce corps aussi, qui est perçu comme un objet, apparaît indifférent de moi. 237

Je suis félicité, je suis Śiva, sans second, qui se divertit selon son désir, essence nécessaire du monde. Je ne m’accroche pas à cette brise qu’est l’existence corporelle. Je suis pure Lumière/Apparence, sans imagination. 238

Je suis seulement « être », à tout instant serein, doué d’éternité, de pureté et d’égalité. Je vibre et je suis plein de félicité car je suis conscience. Je suis omniprésent et multiple. 239

A présent, la dualité n’apparaît plus dans l’expérience. Je ne sais pas où a disparu le corps. Je suis comblé de béatitude, sans second. Je suis manifestement affranchi des lieux et des directions. 240



La liberté de la conscience, Râmeshvar Jhâ.

dimanche 20 janvier 2008

"La liberté de la conscience", suite


Merveille ! Par son éclat propre, il est la Cause de tout et il fait apparaître [les choses et les êtres], depuis le Soleil jusqu’à la Terre. Je salue ce Grand et cette Grandeur, je salue celui qui est toujours bon, le Pur qui est accompagné de la Mère. 226

Pour qui a atteint la gloire sans égale, pour qui prend part à la fête de la béatitude spontanée, pour celui dont le corps n’est que le déploiement de la dualité et de l’unité, pour qui est le Soi de tout et de tous – mon propre Soi -, pour qui se délecte au jeu des causes et des effets, pour celui-là tout ce qui est perçu - passé, présent ou futur –, tout cela devient alors l’essence - l’éveil de la Puissance de liberté souveraine. 227

Il est éternel, il est accompli, il est l’évidence même, il est ce qui toujours se présente en premier. Le Soi-même brille par lui-même. Il est concrètement présent en tant que fondement de tout. 228

Je suis ; et il n’y a rien que je doive devenir. L’ignorant devient « un être en devenir ». En devenir, il périt. 229

Je ne conserve rien. Je suis comblé. Mon activité, c’est l’univers. Parce que j’ai conservé l’idée que j’étais comblé, j’ai été délivré : délivré, je me tiens debout sur la Terre. 230

Je n’abandonne rien, ni ne m’empare de rien. Je ne suis ni heureux, ni malheureux. Comblé, d’une humeur toujours égale, je ne suis ni incarné, ni désincarné. 231

Notre essence ne peut jamais être connue ni appréhendée. En revanche, ce que l’on considère comme séparé du Soi doit être examiné avec persévérance. 232
[Comme disait Nisargadatta, le Soi est ce par quoi tout est connu. Lui-même ne devient jamais un objet connu. Pour le « connaître », donc, il faut et il suffit de connaître l’illusion comme telle.]

Je suis constant, transparent. Je suis la réalité ultime. Je suis comblé, j’infuse au plus profond le monde entier. Je suis la condition de possibilité [de tout]. Grâce à ma Puissance de désirer nommé « Liberté absolue », j’agence le Tout. 233



mardi 8 janvier 2008

"Same same but different"

L'Inde, décidément, ne change pas, ou si peu. Toujours le bruit et la fureur, la violence et l'islamisme qui progresse et tue, opprime, terrorise... Pour répondre à la sempiternelle question - "Et alors, l'Inde, ça change ?" -, on aurait envie de citer la métaphore bouddhique de la flamme, ni identique ni différente, d'une bougie à l'autre. En somme, l'information se transmet, bien que les supports changent. Le système des castes, les superstitions, la xenophobie, demeurent, mais s'incarnent différemment.






Ce voyage ne fut pas un voyage d'émerveillement, donc. Tout se passe comme si, plus je la connaissait, plus l'Inde se dévoilait n'être qu'un échantillon de ce monde fou dans lequel nous évoluons, nous privilégiés. Je ne trouve là guère d'inspiration pour offrir mes voeux à vous autres, chers lecteurs et lectrices.








Pourtant il reste de la beauté, beaucoup même. Il reste l'art, la pensée, la raison, et puis mille scenettes de la vie quotidienne, des aperçus fulgurants sur un autre monde, c'est-à-dire sur le réel, banal et extraordinaire à la fois. Puissions-nous trouver le courage de le regarder en face.