dimanche 18 mai 2008

Le yogi fait le bonheur du monde




Le début et la fin de toute activité

apparaîssent dans (le Soi).

C'est en lui que le vieillissement des choses limités

et leur transformation se manifeste. 286


La Mâyâ s'écarte de notre essence, le "je",

alors que la Science y retourne.

Par la Sience, tout apparaît comme identique à soi.

Alors que par la connaissance incomplète, notre Soi apparaît comme un "cela". 287


[La "connaissance incomplète" (avidyâ, aparijnâna) est la croyance que nous sommes séparés les uns des autres, et séparés des choses qui sont elles-mêmes séparées les unes des autres. Tel est le royaume de la Mâyâ. Lorsque cette connaissance devient intégrale, on reconnaît que l'on est identique à tout. C'est la Science (vidyâ)]


Je ne conçoit pas le corps comme étant "je"/ je ne fait rien dans le corps/ je ne modifie pas le corps,

car la Mort ne m'éffraie pas.

J'ai fait ce qu'il y avait à faire. Je suis comblé. Il ne me reste rien à atteindre. 288


Le connu est entièrement connu.

La jouissance est consommée.

Que reste t-il,

que je pourrais désirer ? 289


De même qu'un membre peut rester immobile

pendant que d'autres agissent,

de même j'agis dans l'état naturel/ je suis en train d'agir en demeurant dans le Soi,

à travers les prodiges du corps. 290


L'éternité est entière.

Elle apparaît éternellement,

dans l'être comme dans le devenir.

Je suis éternel. Il n'y a que l'éternité.

Rien d'autre ne m'apparaît . 291


Je célèbre le Seigneur, mon propre Soi,

éternel, identique à tout.

Absolument introuvable, je l'ai pourtant trouvé.

Il brille à chaque instant. 292


Je n'ai pas besoin de m'absorber en Shiva,

puisque le Grand Seigneur est notre Soi.

Qui s'absorberait ? En quoi ?

Car notre Soi n'est autre que Shiva en personne. 293


Le yogi, pareil à une pleine lune,

dont le corps est comblé de nectar,

a déraciné la souffrance en lui-même

grâce à la tempête des vagues

nées spontanément de l'océan de la félicité du Soi.

Le yogi, pareil aux doux rayons de la lune,

fait le bonheur du monde. 294


Râmeshvar Jhâ, La Liberté de la conscience (Samvitsvâtantryam), Varanasi, 2003.




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