mercredi 4 février 2009

Le tantrisme, ce sont aussi des textes


A force de rêver sur de soi-disant "traditions orales", on oublie trop souvent que le tantrisme est d'abord fondé sur des corpus de livres (tantra), organisés en canons (âgama, mata). Ces textes contiennent d'ailleurs des prescriptions sur la manière de copier et de transmettre les textes, voire de les vénérer. Même dans une tradition prétenduement "anti-intellectuelle" comme le dzogchen, les textes sont essentiels.
Or, en France il n'existe presque aucune traduction, en dehors des efforts d'une poignée d'irréductibles (Jean papin, Colette Poggi, Roseline Bonnet). En dehors du manque de public et du crétinisme ambiant, l'un des motifs de cette situation est la difficulté d'accéder aux sources manuscrites. De fait, cela demande de multiples compétences. D'ou l'initiative de l'indianiste indien Somadeva Vasudeva de publier un manuel en anglais à cet effet, A Reader in Tantric Studies. En anglais, bien sûr, et alors ? Si vous en avez marre de payer pour des week-end de nettoyage des chakras qui nettoyent surtout votre porte-monnaie (1), ou bien si vous vous sentez juste l'âme de contribuer à quelque chose qui servira aux générations futures, faites une donation !

(1) Soyons clairs : il n'y a là rien de nouveau. Déjà à l'époque d'Abhinavagupta, au Cachemire, on disait qu'une initiation (dîkshâ) annéantissant les actes passés est avant tout un anéantissement (kshaya) du compte en banque (dînara) !

1 commentaire:

  1. Merci de rappeler cette evidence que les voies authentiques se basent aussi sur l'etude, la reflexion et la meditation de textes, qu'ils soient simples, ou compliques et tres detailles. Aujourd'hui on se contente souvent d'isoler une stance ou deux sans prendre la peine de lire ce qui est ecrit avant et apres, et d'en faire un slogan cense expliquer une tradition.

    Il est aussi vrai que reste le probleme de la traduction mais c'est une autre histoire...

    D'ailleurs merci a vous pour les traductions des textes que vous nous proposez.

    Dans le Silence...

    RépondreSupprimer

Pas de commentaires anonymes, merci.