jeudi 10 décembre 2009

L'oeil intérieur de la parfaite félicité

Linga, Mrigasthâlî, Kathmandou



J'ai maintenant soixante-dix ans révolus.

J'ai fait tout ce qui devait ou pouvait être fait pour les érudits.

Que je reste (en vie), ou que je m'en aille ne fait pour moi aucune différence,

Car en moi-même, naissances et morts ne se manifestent jamais. 399-400


Je suis un yogin qui a atteint le contentement inné,

Mon corps débordant de félicité.

Sur ce chemin, je réjouis les gens qui m'accompagnent

Et qui sont éclairés par l'œil inné de la parfaite félicité. 401


Si le yogin est plein de la félicité innée

En tous temps et en tous lieux,

Alors il apaise les gens de bien

Et anéantit ceux qui méprisent la voie de la Révélation. 402


C'est de cet incompréhensible "moi-même",

Sans pensées, insondable,

Que s'élève la vibration omniprésente,

Toute frémissante. 403


(L'espace) vide est devenu le vent aux mille visages.

Puis il est devenu le soleil et la lune,

Puis le feu du sujet connaissant.

Il est alors devenu souffle vital dans le corps fait de matière. 404


Le yogin qui demeure dans cet état primordial

En l'ayant reconnu

Savoure la Puissance ultime,

Doué de la parfaite Puissance. 405


Imprégnant tout,

Il s'appui sur le centre.

De là, le Seigneur ensorcèle,

Détruit et anéantit le monde. 406


Râmeshvar Jhâ, La Liberté de la conscience (Samvitsvâtantryam) Bénares, 2003.

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