jeudi 30 décembre 2010

La sagesse

L'Ancien Testament contient bien des horreurs. Au point que des Chrétiens ont, d'âge en âge, cru que le Dieu vengeur de l'Ancien ne pouvait pas être le Dieu d'amour de la Nouvelle Alliance. Il y a cependant de beaux morceaux - rares mais intenses - comme ce passage de la Sagesse attribuée au roi Salomon. Il s'agit en réalité d'un texte grec et profondément inspiré par la gnose :

Tout le caché, tout le visible, je l'ai connu.
Car l'artisane de toute chose, la sagesse, m'en a instruit.

Il est en elle un esprit intelligent,
saint,
unique,
multiple, subtil,
mobile,
précis,
pur,
clair,
inaltérable,
ami du bien,
rapide,
libre,
bienfaisant,
ami de l'homme,
ferme,
assuré, tranquille,
qui peut tout,
veille à tout,
pénètre tous les esprits, les intelligents, les purs, les très subtils.

Plus mobile que tout mouvement est la sagesse,
qui perce et pénètre tout par sa pureté.
Elle est effluve de la puissance de Dieu,
rayonnement pur de l'éclat du Tout-Puissant.
C'est pourquoi rien de souillé ne se glisse en elle.
Elle est reflet de la lumière éternelle,
pur miroir de l'activité de Dieu, image de sa bonté.
Comme elle est unique, elle peut tout,
se suffisant à elle-même, elle renouvelle toute chose,
et d'âge en âge, passant à travers les âmes saintes,
elle façonne des amis de Dieu et des prophètes.
Car Dieu n'aime que celui qui habite avec la sagesse.
Elle est plus rayonnante que le soleil,
supérieure à toute constellation.
Comparée à la lumière elle l'emporte en éclat.
Car celle-là laisse la place à la nuit,
mais sur la sagesse le mal ne gagne pas.
Elle étend sa force d'une extrémité à l'autre du monde
et gouverne toute chose avec bonté.

C'est elle que j'ai chérie et cherchée depuis ma jeunesse,
j'ai aspiré à en faire mon épouse
et suis devenu amoureux de sa beauté.

La Bible, Sagesse 7, 21- 8, 2, nouvelle traduction Bayard.

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