La conscience est-elle statique ?

"L’essence de la manifestation est l’acte de conscience », ont déclaré ceux qui savent[1]. Autrement, la manifestation, même mélangée[2] à son objet, (n’aurait pas conscience de cet objet), à l’image d’un cristal de roche inerte (qui n’a pas conscience des choses qui se reflètent en lui).

Voilà justement pourquoi on dit que le Soi est conscience, c’est-à-dire le fait d’être agent, d’être conscience en acte, d’être cette activité qu’est la conscience. Car c’est cela qui distingue (la conscience) de ce qui n’est pas doué de conscience.

La conscience est prise de conscience de soi. Elle est la parole Suprême[1] qui s’élève de son propre accord. Elle est, avant tout, liberté, souveraineté du Soi suprême.

Elle est une fulguration[1] de lumière, existence absolue[2]. Elle n’est pas modifiée par le temps et le lieu. On proclame qu’elle est, avant tout, le cœur du Seigneur suprême.

Utpaladeva, Stances pour la reconnaissance, 1, 5, 13-15

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[1] Le terme ainsi traduit désigne en fait tous les attributs qui tentent de décrire l’activité consciente en termes dynamiques : jaillir, bondir, surgir, palpiter, frémir, étinceler, éclater soudainement (comme la foudre) ; également « éclosion, déploiement, manifestation, apparition, excitation, agitation ».

[2] Litt. « la grande existence ».

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[1] Avec une majuscule à « Suprême », car c’est le nom propre d’une des déesses du panthéon de la tradition initiatique à laquelle appartenait Utpaladeva.

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[1] Utpaladeva désigne ainsi son maître, Som€nanda ou bien lui-même, ou bien encore la conscience, ce qui, de son point de vue, revient au même.

[2] Litt. « colorée ».