vendredi 31 août 2012

Song of the vajra

Vous en avez rêvé, il l'a fait :


JAN BLUMENROTH FT. SONAME - SONG OF THE VAJRA from snorricuts on Vimeo.


PS : le "chant du vajra" est à l'origine un mantra qui est censé libérer celui qui le porte. Il fait partie du cycle du Māyājāla, dont fait partie le tantra le plus important de l'école "ancienne" du bouddhisme au Tibet, le Guhyagarbha. Ce mantra est présenté comme étant celui de Samantabhadra :


oṃ āḥ hūṃ 
ema kiri kiri 
mastabhalibhali 
samitasurusuru 
kundhalimasumasu 
ekarilisubhastaye 
cakirabhulita 
cayesamunta 
caryasughaye 
bhitisanabhyaghuliye 
sakaridhukani 
mataribhetana 
paralihisana 
makhartakelana 
sambhurata 
maikacaratamba 
suryaghataraye 
bashana 
ranabhiti 
saghutipaya 
tharapaṭalam 
sirnasirnabhesaraspalam 
bhuddhabhuddhachiśasaghelam 
sasā ṛṝ ḷḹ iī mamā rarā laha 
ā

Il y a une version "féminine", celle de Samantabhadrī.

mardi 28 août 2012

Moi, roi créateur de toute chose, je ne conseillerais jamais l'effort




Libre de toute habitude comme d'ambition,
Elle n'est pas l'effet d'une cause, ne convoite nul fruit.
Parce que l'art de la Présence[1] ne nourri nul désir
Sa perfection innée regagne alors sa souveraineté.
Ne vous risquez pas à engendrer ce qui est déjà !
Rien n'a jamais quitté l'état naturel,
L'emploi de la force est donc vain.
Toute expérience se déploie d'elle-même dans la perfection.
Aucun parfait Bouddha - passé, présent où à venir -
N'a jamais conseillé de s'appuyer sur l'effort volontaire.
Si nous cherchons l'éveil dans la stabilité de la méditation,
Non seulement nous ne le trouverons pas,
Mais encore nous en subirons préjudice.
(...)
Moi, roi créateur de toute chose,
Je suis déjà parfait.
Je serais donc incapable de jamais enseigner à quiconque
L'idée d'un remède nécessaire -
Sauf, si mon entourage est affligé de la maladie de l'effort !
Sauf s'il se prive lui-même de la conscience qui surgie d'elle-même.
Sauf s'il s'égare en essayant de fabriquer le réel :
Si ces erreurs sont tolérées et qu'elles corrompent le vrai,
Alors cette pratique hypocrite
Empêchera la compréhension de la vérité :
Il n'y a rien à faire.

Le Roi créateur de toute chose


[1] tib. rig pa; skt : vidyā. Conscience pure, regard sans visage.

vendredi 10 août 2012

La méditation des trois Corps




Veille, rêve, sommeil profond :
Les trois états sont mon essence.
Le sommeil profond est le Corps absolu.
Le rêve est Corps de parfaite jouissance.
La veille est Corps d'émanation magique.
Quand mes trois Corps sont reconnus
Le sommeil profond est la vacuité de ma face ;
Le rêve est la clarté de ma nature ;
La veille est la manifestation ininterrompue de ma compassion.
S'ils ne sont pas reconnus :
Le sommeil profond est indifférence ;
Le rêve est aversion ;
La veille est attraction.
Cette danse des trois Corps se déploie
Depuis toujours à chaque instant.
Le premier instant d'une perception quelconque est
Corps absolu sans pensées.
Le second est la manifestation lumineuse de mes ornements.
Le troisième est l'émanation inconcevable de ma compassion.
L'intervalle entre deux pensées est
Le Corps absolu.
L'émergence d'une pensée comme un poisson surgit de l'onde
Est le Corps de parfaite jouissance.
Son déploiement dans l'action au sein de l'espace absolu,
Comme l'eau versée dans l'eau,
Est le Corps d'émanation magique.
Ainsi, les intervalles se succèdent dans l'espace sans références :
Perception, pensées et actions sont la parade des yogis et des yoginîs,
Mon entourage, mon essence.
Ces trois moments des trois Corps se manifestent à chaque instant,
Mais aussi à chaque endormissement, à chaque agonie.
Ceux qui sont mon essence reconnaîtront mes trois Corps
A chaque moment et s'éveilleront à chaque instant.
Pour le Corps absolu du sommeil profond,
On méditera allongé, les membres étendus
Dans la posture du Garouda aux ailes déployées.
Pour le Corps de parfaite jouissance du rêve,
On méditera assis, les jambes étendues
Dans la posture du mendiant.
Pour le Corps d'émanation magique de la veille,
On méditera debout
Dans la posture des six Sages.
La bouche ouverte,
Le souffle ne fera qu'un avec le ciel.
La conscience dans le regard,
Le regard dans l'espace,
Cette roue des trois Corps
Permettra de transmuter les trois états
Dans la limpide transparence
Pareille à un ciel d'automne,
Sans intérieur ni extérieur,
Ni point de référence.
A

Tantra de la parade des trois Corps

dimanche 5 août 2012

Inaccessible aux besogneux


 Près d'un ermitage de yogis et de yoginîs de la Grande Complétude

L'esprit en sa pureté - essence qui imprègne tout -
Est spontanément parfait depuis toujours.
Travailler aux dix techniques (méditation, mantra, vertu, etc.)
Est donc superflu !

Ma nature, c'est l'espace
- Cette métaphore universelle.
Nous baignons dans l'espace limpide : inutile de s'y atteler.
Nous flottons dans l'espace limpide : l'espace est notre pratique.
L'espace qui engendre toute chose dépasse tout exercice.
Esprit pur, essence qui imprègne tout : il est ainsi.
Je transcende donc les activités mentales,
Je suis insondable et je ne puis être l'objet d'un entraînement.
Les dix techniques sont de fait dépassées :
Rien n'a le pouvoir de m'altérer.
Ceux qui travaillent à s'approcher de moi par une voie de cause à effet,
Ceux qui aspirent à apercevoir mon visage
Grâce au dix techniques,
Ceux-là tombent à terre comme s'ils marchaient dans le vide :
Ils trébuchent par la faute de l'effort volontaire.

Le tantra du roi créateur de toute chose

Musique d'offrande, par deux authentiques yoginîs de la Grande Complétude :




Une yoginî chante à la gloire de la yoginî "noire et courroucée" (krodhîkâlî), un cycle tantrique célèbre et très populaire aujourd'hui :
 

Impossible de le rater



Nous pratiquons la méditation pour atteindre l'éveil : 
Voilà pourquoi nous passons à côté de la conscience spontanée présente en nous. 
Nous nous entraînons à la vertu conventionnelle : 
Voilà pourquoi nous passons à côté de notre présence innée libre des pensées. 
Nous croyons aux mots et aux lettres : 
Voilà pourquoi nous passons à côté du mantra secret souverain et indicible. 
Nous croyons à la naissance et à la mort - un point crucial - 
Voilà pourquoi nous passons à côté de notre nature qui ne naît ni ne meurt. 
Nos souhaits et nos intentions papillonnent : 
Voilà pourquoi nous passons à côté de la dimension sans pensées de l'être pur. 
Nous croyons en notre stupidité d'être du samsâra : 
Voilà pourquoi nous passons à côté de la parfaite clarté du corps de parfaite jouissance. 
Nous nous attachons aux formes corporelles des êtres : 
Voilà pourquoi nous passons à côté de leur être-bouddha dans le corps d'émanation magique.
Mais dans la présence totale, essentielle, nous ne passons à côté de rien. 
Comment donc pourrait-il y avoir une erreur ou un voile ? 
Il n'y a jamais eu de voile ni de défaut, Et l'être pur n'a jamais été caché. 
Quelle maladie est-ce donc de dualiser ainsi insidieusement ! 

Le tantra du miroir du cœur de Samantabhadra