samedi 17 mai 2014

Faut-il rejeter le monde ?

Beaucoup de gens croient encore que la spiritualité est une fuite hors du monde. Cela peut-être le cas. 
Mais ce n'est pas l'enseignement de la non-dualité. Le monde est une illusion, mais seulement dans la mesure où il est perçu comme séparé de la conscience. Cette séparation - qui se manifeste à l'intérieur de la conscience ! - est une illusion. Mais cette illusion se manifeste réellement, c'est-à-dire sans être un seul instant séparée de la Lumière consciente, tout comme un reflet dans un miroir.

Infants

De même que des objets reflétés dans un miroir
paraissent au premier instant posséder une existence indépendante (du miroir),
Mais sont perçus comme de simples reflets
Dès l'instant où l'on s'avise de la présence du miroir
Et de son absence de contact réel avec eux,
De même pour qui connaît le réel,
Toute chose conserve la même apparence
Mais est perçu comme identique au Soi.
Le monde est dans le Soi conscient
Comme le vase dans l'argile,
Le bracelet dans l'or brut,
La statue dans la pierre.
Mais poser que le monde n'existe pas
Serait exprimer une vue incomplète des choses.
De plus, cette vue se réfuterait elle-même
Puisque le monde existerait au moins en la personne de son négateur.
Jeter l'interdit sur l'existence du monde
Ne suffit pas à l'abolir.
Une cité reflétée au fond d'un miroir
A au moins la réalité d'un reflet.
De même, le monde emprunte-t-il à la pure conscience
La réalité qui est la sienne.
Le supprimer par la pensée équivaudrait à restreindre 
La plénitude de la conscience
Car c'est la surexcellence même de sa souveraineté
Qui entraîne la pure conscience à se présenter
Sous la forme de chaque chose 
.C'est là, en résumé, l'enseignement de toutes les Ecritures.
Il n'y a pas de servitude, pas de délivrance,
Pas de pratiquant ni de pratique de salut.
Il n'y a que la manifestation de la déesse Tripurâ,
La pure puissance de conscience indivise.
Elle est la science et la nescience,
La servitude et la délivrance.

Doctrine de la déesse, trad. Hulin modifiée, pp. 216-217

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Pas de commentaires anonymes, merci.