lundi 20 juillet 2015

Jeux de mots, les mots du Je


Dire "l'absolu est au-delà des mots", c'est trop. Ou trop peu.
Il faut jouer avec les mots. Car si l'absolu est au-delà des mots, il en est aussi la source. Et, comme toutes les choses vraies et simples, le fait qu'on ne peut rien en dire ne doit pas nous castrer - en quelque sorte - mais au contraire nous inviter à dire cet indicible dans l'écoute de sa parole qui ne se dit d'abord que dans le silence de toute parole.
De fait, les mystiques sont, partout et de tous temps, les plus grands créateurs de mots.

L'absolu est la source de tous les mots relatifs. Des mots, nos mères à tous. De la parole, matrice véritable de chacun, homme, animal, ange ou extraterrestre.
L'anonyme du Cachemire dit :

"Être" dépend de "non-être".
Les expressions ineptes
comme "nature propre" 
n'ont donc pas cours dans l'infini.

C'est le Soi pour ceux qui connaissent le Soi.
Le non-Soi pour ceux qui pensent ainsi.
Le milieu pour les adeptes de la Voie du milieu,
et le Tout pour ceux dont le regard est égal.

La conscience, essence transparente de soi-même,
ne peut être atteinte que par l'expérience.
Elle n'est pas un objet visible,
ne peut être enseignée.
Elle n'est ni proche, ni lointaine.

Elle est le royaume sans objet,
et en même temps,
elle est tout en tout.
Elle est l'être de tout ce qui est,
et aussi elle est vide.
Ce royaume est au-delà de l'être et du non-être.

etc.etc.
Ces versets sont extraits du Yogavâsistha, qui en contient près de 30 000 !
J'ai traduit une version condensée de ces Mille et une nuits de l’émerveillement : ici.

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