samedi 4 juillet 2015

Puissance de la posture

Marpa the Translator
Marpa avec sa ceinture de méditation. Source

Le corps et l'esprit sont interdépendants. C'est un fait d'expérience bien connu. Quand je suis stressé, je m'assoie le dos voûté. Cette posture va, en retour, bloquer le souffle et comprimer les organes. 

Pour méditer, il existe des postures qui induisent d'elles-mêmes l'ouverture d'esprit, une attention sans attache. 
Ce n'est pas seulement moi qui le dit. 
Marpa, l’irascible maître de Milarépa le grand yogi tibétain, enseignait une posture en cinq points : 

1. Être droit comme une flèche
2. Le cou crocheté un peu comme au garde-à-vous
3. Les jambes croisées
4. Le corps entouré d'une ceinture de méditation
5. Un coussin sous les fesses

On remarquera : 
a) L'absence de position spécifique des mains. Marpa est toujours représenté les mains flottantes, comme dans la posture dzogchen du "repos de l'esprit" (citta-vishrânti-âsana). 
b) La présence de la ceinture de méditation. Elle est toujours employée de nos jours, comme par ce fils de Milarépa qui pratique au Tibet actuellement :



En outre, les lèvres sont légèrement entrouvertes, et le regard est grand ouvert.
Marpa vante ainsi la puissance de cette posture :

"Mes cinq points du corps sont un enseignement encore plus grand que tous les enseignements du Tibet réunis ! 
Si vous vous demandez pourquoi, c'est parce qu'en les (pratiquant), les souffles vitaux entrent spontanément dans le canal central. Cela allume la Candalî (Kundalinî) dans le nombril, faisant tomber des gouttes de semence vitale depuis la tête. Ce qui engendre naturellement la félicité. Vous n'aurez pas besoin de bloquer délibérément les pensées - l'absence de pensées surgira sans effort. 
De là, la sagesse de la réalisation surviendra automatiquement."

Ocean of Definitive Meaning, p. 99

Que l'on ne néglige ni ne méprise donc point cette posture !

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