jeudi 29 octobre 2015

L'âme

Lumière sur l'âme, par un marseillais (!) aveugle (!!) du XVIIè siècle :

"Il n'y a ni haut ni bas, ni sommet ni superficie dans l'âme de l'homme, 
parce qu'étant spirituelle elle ne souffre ni divisions ni parties. Et ce que je vous dis est si véritable que toute votre âme est aussi bien au bout de l'un de vos doigts qu'en toute l'étendue de votre corps. De même que l'image d'une montagne est toute ramassée dans un petit œil aussi bien que dans un grand [sans que la montagne rapetisse et sans que l’œil grandisse], et qu'elle se trouve toute en deux cent yeux comme en un seul œil. 
L'âme n'est donc ni longue, ni large, ni profonde. 
Elle n'a ni degrés, ni étages. 
Elle n'est ni grossière, ni déliée, ni pesante, ni légère et n'a aucune des conditions qui conviennent à la matière."

François Malaval, La pratique facile, 1670

On le voit dans l'auto-portrait ci-dessous : les formes disparaissent dans le sujet, dans la conscience. Tout est limité dans la conscience sans limites. Tout est coloré dans la lumière incolore. Tout a forme sur le fond sans forme. Tout s'étend dans l'espace qui n'est ni ici, ni là. Tout passe dans l'instant qui ne passe pas.


3 commentaires:

  1. Superbe. D’où tirez vous toutes ses merveilleuses visions mystiques de la France eternelle ?

    RépondreSupprimer
  2. C'est superbe. D’où tirez vous ces merveilleuses visions mystiques de la France d'avant ?

    RépondreSupprimer
  3. Hé hé... La plupart viennent de Google Livres. J'avais un temps animé un blog :
    http://bibliomystique.blogspot.fr/
    Mais bon, c'est pas spécifiquement français. Même s'il y a des parfums et qu'il est beau de lire des textes d'expérience énoncés dans notre langue maternelle. Il y a vingt ans, j'aurais trouvé ça horriblement désuet ! Mais Malaval, par exemple, m'a scotché. Simplement. Et j'ai continué avec les Simon de Bourg en Bresse, les Constantin de Barbançon, les Nicolas Barré et autres Benoît de Canfield. Une vraie drogue !

    RépondreSupprimer

Pas de commentaires anonymes, merci.