vendredi 4 décembre 2015

Contre un Dieu sans mystique

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Il y a les mystiques sans Dieu. Mais il y a aussi ceux qui veulent avoir Dieu sans mystique, sans mystère, sans être ravis et réduis à l'état de mutisme par cette muette musique. Ils s'attachent à une religion toute extérieure, toute en images et sans contemplation silencieuse. Selon eux, Dieu est inconnaissable, et cette inconnaissance doit nous laisser sans contact direct avec Dieu. Il faudrait alors se contenter des œuvres, comme d'une morale sans conscience, comme d'un corps sans âme. L'aveugle de Marseille leur répond :

"Chose étrange, on veut me faire croire que je ne vois pas le soleil parce qu'il y en a qui ne le voient point. On me dit que ma contemplation est une chimère parce qu'on ne peut la concevoir sans images. Et, ce qui est plus admirable, c'est que jouissant d'une grande paix et d'une profonde tranquillité, comme je les assure, on entreprend de me persuader qu'il n'est point vrai que je sois dans ce repos, et que, si je veux l'acquérir, il me faut toujours méditer, toujours penser et toujours agir."

François Malaval, La Belle ténèbre, p. 176

Ici, "méditer" veut dire se représenter des images, par exemple des scènes de la vie de Jésus ou bien évoquer des attributs de Dieu comme sa bonté ou sa simplicité. La contemplation, elle, consiste à se mettre en présence de Dieu, sans images ni discours, sauf éventuellement quelques paroles pour se lancer.

1 commentaire:

  1. Sans Nom

    Je ne connais Ton Nom,
    Mais je vis en Ta Lumière.
    Je ne peux Te formuler,
    A peine Te partager.
    Parfois je m’éloigne de Ta Bonté,
    Mais je sais aujourd’hui qu’en moi
    Se trouvent les causes à Ton absence,
    En Toi l’origine de toute Présence.
    Trop de vulgaires se contentent d’un Dieu
    Anthropomorphe, limité et féroce
    Pour mieux se détourner de Toi.
    Ils se battent sur un mot, une dialectique,
    Allant jusqu’à tuer plutôt que de t’accueillir.
    Je ne connais Ta Nature,
    Pas plus que je ne connais la mienne.
    C’est en mon cœur, mon âme, mon esprit,
    En cela que je ne puis nommer,
    Que résident Ta Sagesse et Ta Lumière.
    Je t’aime et Tu aimes à travers moi.
    Les religieux aveugles, les sages bornés,
    Aiment à montrer pouvoir et dignité,
    Mais il n’est qu’humilité en Ta Présence,
    Amour, Joie et délivrance.
    Merci de m’offrir l’espace des obscurités
    Pour prolonger l’expérience
    Et ouvrir de nouvelles pistes dans l’invisible.
    Je ne connais Tes desseins,
    Mais me réjouis de les servir en toute simplicité.
    Humain, trop humain,
    J’ai pourtant retrouvé Ta Source et Tes courants.
    Je Te perds parfois pensant me rapprocher
    Et Tu me retrouves sans que j’aie à y penser.
    Merci …

    ML(2015)

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