lundi 18 avril 2016

Le désir en sa vérité

Au premier instant de tout désir, l'objet du désir ne fait qu'un avec celui qui désir. Voilà pourquoi le désir est un moyen de réaliser la non-dualité du sujet et de l'objet, la non-séparation entre Soi et l'Autre, entre nous et le divin.
Râmakantha, un disciple d 'Outpaladéva, explique :


"Le (désir) est la Puissance inséparable de Shiva. La compréhension de cette (identité)  est le moyen de réaliser en sa perfection la reconnaissance de la souveraineté du Soi. Et, dans (le verset des Stances sur la vibration, III, 11) "Grâce au désir de percevoir tous les objets", cette (Puissance de Śiva) est décrite comme "désir" (icchâ) parce qu'elle est semblable au désir naturel de l'homme ordinaire. Elle est désignée comme "désir" parce qu'elle est le moyen de comprendre cette (Puissance de Shiva). En effet, au moment où un homme est en état de désir, l'objet qu'il désire est absolument identique à son essence propre. De même, le monde - ce tableau merveilleux fait d'une infinité d'apparences particulières - repose dans la Puissance de Dieu, absolument identique avec son essence parfaitement indifférenciée. Telle est cette condition de Shiva en sa vérité (paramârthasatî), célébrée en ces termes par ceux qui le connaissent :

"Hommage au Maître qui se délecte
toujours dans la création,
qui prend toujours ses aises dans l'existence,
et qui toujours se réjouit
de reprendre (en lui) les trois mondes."

Et dans La Reconnaissance du Maître :

"Cette intuition qui chatoie
à travers la danse des choses
et le Maître des maîtres,
le sujet qui est conscience
atemporelle et infinie."


Râmakantha, Explication de la Vibration, I, 1

La citation des Stances sur la Vibration est une allusion à la pratique de la méditation de Shiva (shiva-mudrâ), les yeux et les sens grands ouverts, comme béants, suspendus dans un instant d'étonnement, l'attention éclatée, ouverte, diaphane, dilatée. Ce que l'on peut illustrer par cette image d'un adepte du dzogchen, une tradition apparentée au tantra non-duel :


Au lieu de laisser éclater l'attention dans l'espace, sans limite, on peut aussi retourner l'attention. L'expérience est la même. Retournez l'attention dans la direction indiquée par le doigt :


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Pas de commentaires anonymes, merci.