mercredi 4 mai 2016

La conscience se manifeste clairement comme "je"

La feuille de nénuphar recueille l'eau, baigne dans l'eau, mais n'en goûte rien...
(nénuphar sur le lac Dal, à Shrinagar, Cachemire)


L'acte de conscience "je"  (ahamiti vimarshah) est la manifestation directe de notre véritable nature, de notre état naturel (svasvabhâva). Si elle est confondue avec le flot des pensées et des émotions, c'est parce que cet acte de conscience s'est (librement) affaibli et se multiplie par jeu ; elle se confond librement avec elle-même manifestée comme sujet limité, tout en restant sujet, sans quoi nul objet ne pourrait se faire jour :

"La conscience, absolument une est le sujet qui se manifeste clairement comme 'je'. Elle est la vérité ultime. Si elle devient le substrat des pensées...c'est parce que fait défaut une prise de conscience profonde de sa vraie nature, état (factice) engendré par le pouvoir de Mâyâ."

Râma, Spandavivriti, p. 27

Autrement dit, le "je" ou l'ego (aham) n'est pas une illusion. L'illusion, c'est de s’identifier seulement à tel corps limité, à des sensations, à une représentation, ou au vide :

"L'impureté, c'est identifier l'ego au corps, par exemple, (mais) l'ego est authentique (upapanna) (en lui-même)."

Râma, Spandavivriti, p. 39

En fait, acte de conscience et ego ne font qu'un. Pleinement connu, l'ego est la Shakti de Dieu, il est liberté. Partiellement connu seulement, il se manifeste comme source d'illusion.

Mais, comme l'a dit un inconnu :

"Même s'ils les connaissent,
les instructions secrètes ne peuvent
prendre racine dans le cœur des égarés...
Eh quoi ?
Les feuilles du nénuphar
ne s'imbibent point d'eau,
alors même qu'il n'y a rien 
entre elles et le ciel !"

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