mardi 28 novembre 2017

Un arc-en-ciel dans la grisaille

Nous allons tous vieillir, tomber malade et mourir.
C'est inévitable.
Même si nous méditons bien,
même si nous sommes "éveillés",
même si nous sommes subtils en yoga,
même si nous vivons dans l'immensité intérieure,
dans la grâce, dans le silence,
même si nous sommes un avec Mère Nature,
nos chakras ouverts et pleins de vibrations.

Et il y a les autres.
Ceux qui sont seuls,
vieux, diminués, qui attendent la fin.
Ceux qui dépendent de nous.

Mais nous en sommes tous là, au fond.
Nos soucis actuels nous cachent ce déclin,
mais rien n'arrête la flèche du temps.
Et demeure cette solitude.

On s'agite, on s'excite,
on fait mine de croire que ceci est vital,
que cela est essentiel.
Mais la plupart des affaires quotidiennes
sont des cache-misères.

Enfant, on est stupide et dépendant.
Adolescent, on est esclave de ses émotions.
Adulte, on vend sa vie.
Vieillard, on retourne à l'enfance.

Triste ? 
Oui.
Quand je vois ça,
cette nef des fous,
mon coeur se serre, certes,
mais il sent aussi une beauté.
Car parfois, quelqu'un fait un geste.
Un sourire, aider une vieille dame,
prendre quelques secondes pour écouter.
Ou passer des années à s'occuper d'un conjoint,
comme d'un enfant, jour après jour...
C'est incroyable ces petits arc-en-ciels,
ces miracles de rien.



Ils ne viennent pas du "développement personnel". 
Je ne sais pas d'où ils sortent, ces rayons.
Ou plutôt si : du coeur.
Pas le coeur spectaculaire qui en met plein la vue,
bien que celui-ci aussi ait sa beauté et ses temps.
Mais le coeur petit, humble, invisible,
qui, sans savoir pourquoi, partage, s'oublie,
s'offre, à sa mesure, avec ses misères aussi,
ses faiblesses.
Il est petit, mais costaud.
Il n'appartient à personne,
mais il est le trésor intime de tous.
Nul n'a jamais réussi à le dompter, à l'épuiser,
à le maîtriser, à le saisir, ni à le mettre dans sa poche.
Mais il est toujours là, patient,
silencieux.
Ce je-ne-sais-quoi qui bat discrètement,
qui se manifeste souvent sans qu'on le sente,
cette source qui reste en bas, 
qui ne demande rien en retour,
et qui donne tout,
nous invitant, sans jamais se lasser,
à la suivre dans cette folle aventure.


Sans ce je-ne-sais-quoi,
la vie spirituelle, même si elle brille, n'est qu'une farce.
Avec ce je-ne-sais-quoi,
la vie, même banale, grise et triste,
est un miracle.

dimanche 26 novembre 2017

Weekend méditation 16 et 17 juin 2018 - La Bhagavad Gita selon le Tantra

La Gîtâ selon le Tantra
avec David Dubois
à Paris les 16 et 17 juin 2018


Attention : le thème de cet atelier a changé
Le Yoga du souffle


Le Chant du bienheureux ou Bhagavat Gîtâ
est le livre le plus connu de l'hindouisme.

Il a été commenté par tous les maîtres,
dans toutes les traditions,
à toutes les époques.

Quel est le point de vue du Tantra
sur cet enseignement radical ?

En effet, la Gîtâ commence en plein milieu
d'un champ de bataille quand Dieu fait homme (Krishna)
rappelle à un homme (Ardjouna) son essence divine.

Le grand guerrier Ardjouna est face à un terrible dilemme :
Dans le camp d'en face se trouve des amis, des parents, des proches...
Faut-il refuser de se battre ? Tenter encore de négocier,
après tant de trahisons (racontée dans le Mahâbhârata, le plus long livre du monde) ?
La justice exige-t-elle de tuer ? La guerre civile, fratricide,
n'est-elle pas un remède pire que le mal ?

A partir de ce conflit intérieur qui paralyse ce chevalier,
Krishna commence à chanter un chant déconcertant :
tour à tour cruel et tendre,
tranchant et plein de nuances,
abstrait et concret,
il esquisse un chemin,
- ou des chemins -
pour vivre et s'accomplir
dans les tempêtes du monde.

Beaucoup d'entre nous croient savoir quel est ce chemin.
Mais quelle en est l'interprétation tantrique ?

Durant ces deux jours, je partagerais avec vous une lecture
inspirée par la tradition du shivaïsme du Cachemire,
ou tantra non-dualiste.
Les deux journées seront faites de méditation,
de lecture et de questions-réponses.

Ce weekend aura lieu au centre de Paris,
dans une petite salle conviviale située non loin des grandes gares.

participation : 150 euros
samedi 16 juin et dimanche 17 juin 2018
10h-17h
Lieu : Espace Divyan
1 passage du Jeu de Boules 
75011

Infos et inscriptions :
deven_fr@yahoo.fr
0603330558

vendredi 24 novembre 2017

Moi à toi, toi à moi


"Donne-toi à moi, je me donne à toi ;
si tu veux être à moi, moi, je veux être à toi".

- "Seigneur, tu vis en moi avec ta grâce,
et tu me plais au-delà de tout.
Je suis forcée de t'aimer, de te rendre grâce et de te louer,
toutes choses dont je ne saurais être privée,
car elles sont ma vie éternelle.
Tu es mon aliment et mon breuvage.
Plus je mange, plus j'ai faim.
Plus je bois, plus j'ai soif.
Plus  je possède, plus j'ai envie d'en posséder davantage.
Ta saveur m'est douce,
au-delà du rayon de miel
et de toute douceur mesurable.
Faim et désir toujours en moi demeurent,
car te consommer, je ne le puis.
Est-ce moi qui te mange ?
Toi qui me mange ?
Je ne sais...
car, dans mon fond,
les deux semblent vrais...."

Et voici ce que l'Esprit de notre Seigneur répond à cela, dans l'intime de l'âme, 
non avec des paroles au-dehors, mais dans le sentir au-dedans :

"Ma bien-aimée et chérie, je suis à toi, et tu es à moi.
Je me donne au-dedans de toi, au-delà de tous mes dons.
Et je te réclame et t'attire au-dedans de moi,
au-delà de toutes tes oeuvres."

Jean de Rüusbroeck, Les Sept degrés de l'amour, trad. A. Louf, pp. 196-198

Tantra = sexe ?


Le néotantra est une psychothérapie fondée sur ce principe :

Toute souffrance est causée par des émotions bloquées ;
les laisser s'exprimer est donc le meilleur moyen de guérir.
Et le lieu principal de cette thérapie, c'est le corps,
que l'on cherche à détendre par des massages, des danses,
de la respiration, des chants, mais aussi par la sexualité.

Le néotantra, c'est du sexe libérateur.
"Faites l'amour, pas la guerre", tel est son mantra.
Ce courant est né en Europe et s'inspire principalement 
de "la pensée 68", pour faire court.

Mais alors la question se pose :
Qu'en est-il du tantra ?
Je veux dire : du tantra traditionnel ?
L'importance donnée au sexe dans le néotantra
est-il une invention occidentale,
ou bien se retrouve t-elle dans le tantra traditionnel ?

La réponse courte est :
oui, le sexe est central dans le tantra traditionnel.

Plus de détails :
Le néotantra est consumériste ; le tantra l'est aussi.
Le néotantra est un commerce ; le tantra roulait aussi sur l'argent.
Le néotantra voit dans l'inhibition sociale
la cause des souffrances ; le tantra aussi.
Le néotantra célèbre le corps et la sensualité,
sans se soucier des conventions ; le tantra aussi.
Le néotantra est parfois transgressif ; le tantra aussi, voire bien plus.
Le néotantra est centré sur le sexe ; le tantra aussi.
Le néotantra manque parfois d'intériorité ; le tantra aussi.
Le néotantra est parfois une excuse pour donner libre carrière à nos fantasmes
les plus puérils ; le tantra aussi.


Les arguments :
ici, je n'argumenterai que sur le sexe.
Le sujet qui intéresse tous le monde.

1 - Toute la religion shaiva (centrée sur Shiva) est sexualisée, même en dehors du tantra : 
les emblèmes de Shiva et Shakti sont le linga et le yoni, 
le phallus et la vulve, souvent représentés en détail.
Est-il besoin de le rappeler ?

2 - Le mythe de base du shivaïsme est sexuel :
tous les univers et les êtres sont engendrés par l'union sexuelle de Shiva et Shakti.

3 - Dans le tantra shaiva, dont la porte d'entrée
est le grand rituel d'initiation, le sexe est encore plus présent.
Plus on va vers l'ésotérique, plus le sexe devient important.

4 - A l'intérieur du tantra shaiva, le tantra shâkta est
encore plus sexo-centré. Dans la tradition kaula,
il y a même des cultes purement et explicitement érotiques,
comme celui de Kâmeshvarî, alias Tripurâ, Lalitâ, etc.

5 - Prenons un exemple encore plus précis :
Parmi les tantras de Bhairava, on sait aujourd'hui 
que l'un des principaux et des plus anciens (VIIe siècle) 
est le Brahma-yâmala.

Dans son chapitre 45, il décrit la pratique quotidienne
des différentes sortes d'adeptes. 
En gros, il y en a deux sortes :
Le Carubhojî, chaste et végétarien,
car il a échoué dans une vie passée.
Et le Tâlaka, dont le culte consiste à faire l'amour
chaque jour, en récitant des mantras et en mangeant
de la viande dans un crâne humain, entouré
de lampes alimentées avec de la graisse humaine, etc.
Le "japa" est ici sexuel.
Je ne vais pas vous faire un dessin,
mais chacun comprendra.
De plus, parenthèse, la femme n'est pas vraiment égale à l'homme.
Elle est "donnée" par le gourou.
En même temps, il faut la respecter, ne la forcer en rien,
veiller à ce qu'elle atteigne l'orgasme.
De plus, c'est à travers ces femmes que, concrètement,
les yoginis se manifestent, et donnent les pouvoirs surnaturels (siddhi).
Ce sont aussi elles qui décident qui va pratiquer le sexe,
et qui va rester chaste (ça dépend des vies antérieures).

Toujours est-il que le sexe est central.
C'est la pratique quotidienne obligatoire, 
c'est la prière, l'adoration, le culte
de chaque jour, voire de plusieurs fois par jour.
La rétention (avagraha) est prescrite,
sauf quand les sécrétions sont nécessaires pour le culte.
Et il n'y a presque aucune description d'expérience "intérieure".
Et le but est la délivrance, mais aussi et surtout la jouissance,
les pouvoirs comme voler dans le ciel,
voir les trésors, attirer les femmes ou devenir empereur.

Donc oui,
le tantra, en gros, c'est du sexe, magique surtout, et un peu spirituel,
avec souvent des éléments scabreux, de l'argent 
et de la soif de pouvoir.
Rien de nouveau sous le soleil. 

Sources :
Le texte brut (mais incomplet et non édité) du Brahma-yâmala Tantra :
Une thèse sur ce tantra, qui raconte notamment sa révélation
par une femme et la diffusion de la pratique auprès des disciples :
Une traduction du chapitre 45, mentionné dans cet article :




jeudi 23 novembre 2017

La Réalisation de notre conscience - verset XIII

Suite de la Réalisation de notre conscience (Sva-bodha-

siddhi),


attribuée à Bhoûti Râdja :







(Selon la Yogini), il est vraiment délivré

quand il a reconnu son essence,

quand il a complètement lâché prise

à l'égard de la prison (de sa croyance) en la réalité,

quand il est plein de l'élan qui est le moyen


(d'atteindre Dieu et qui est Dieu lui-même). 13



J'ajoute "selon la yogini", car cet enseignement de la 

Déesse 

est censé avoir été révélé par une yogini, Mangalâ Devî,

dans la vallée du Swat, au Pakistan.

Ces conseils sur le réveil à soi

viennent de "la bouche de la yogini".

"La prison de la réalité" (tattva-kancuka)pourrait aussi se 

traduire 

"la prison des cinq/six limitations"

figurant dans les 36 éléments de toute expérience :

le temps, l'espace, le savoir, le désir, la nécessité, la passion.

"L'élan" (udyama) est l'absolu lui-même.

Dans ce non-dualisme dynamique, la conscience n'est pas 

purement passive,

mais active. Elle est désir, élan sauvage, jaillissement 

créateur

qui graduellement se transforme en toutes choses,

comme l'eau devient glace.

La conscience est vibration, c'est-à-dire un balancement,

 plus ou moins rapide,

qui va du mouvement à l'immobilité,

de l'intérieur à l'extérieur, et ainsi de suite.

Et cette vibration est félicité,

qui peut toujours être ressentie au centre de soi,

mais qui est plus spécialement manifeste, en sa nudité,

lors d'un choc émotionnel intense

ou d'un désir si fort qu'il en est aveugle.


Le reste est clair.

mercredi 22 novembre 2017

La Réalisation de notre conscience - verset XII

Suite de La Réalisation de notre conscience (Sva-bodha-siddhi), poème tantrique
du shivaïsme du Cachemire attribué à Bhoûti Râdja, maître célèbre 
dans la tradition de la Déesse (devi-naya, aussi appelée kâlî-krama, mahâ-artha, etc.).


Je remets d'abord les onze premiers versets, pour mémoire.
L'auteur y répond à la question "Comment atteindre la quiétude
intérieure propre aux yogis, paix qui se traduit
par une douceur extrême de la respiration et un parfait silence intérieur ?"
Il répond qu'il suffit de retourner son attention vers la conscience,
de retourner la conscience sur elle-même,
comme une lumière réfléchie.
Car la conscience tournée seulement vers les choses est le "mental",
source de souffrance. La conscience - ce que nous sommes réellement -
devient alors victime de ses propres énergies. 
Mais quand la conscience se retourne vers elle-même,
elle se libère elle-même par elle-même :

Je salue Dieu
qui offre l'indépendance,
pleine de tout ce qui est beau et bon,
et qui révèle la disparition de tous les chemins,
qui guéri de tous (les maux) de l'existence ! 1

Je célèbre Dieu, cet être transcendant,
affranchi de toute angoisse
engendrée par la croyance (âvesha)
en une doctrine,
lui qui est connaissable
en tant que notre conscience,
établi en soi,
présent comme notre Soi. 2

Hommage soit rendu à Dieu
qui tranche le filet des constructions imaginaires
et qui arrête les flots du doute,
hommage à lui qui est au-delà même
de l'état de félicité ultime. 3

Gloire aux empreintes de Dieu,
source des chemins du samsâra,
- aussi interminables que vains -
empreintes qui sont la cause
du plein éveil de la connaissance de l'indépendance. 4

Le mental, l'intellect,
les souffles, les sens,
les organes, la vie
le voient, mais s'en reviennent bredouille :
adorons cet Adorable ! 5

Je salue la pure conscience,
seule capable d'accorder la grâce
de trancher le nœud du cœur
en forme de "moi" et de "mien",
elle qui dévore à la fois ce qui bouge et ce qui est immobile (spanda-aspanda). 6

Comment dire l'être
sur lequel on ne sait rien ?
Comment le transmettre,
si on le réalise par sa propre expérience,
comme sa propre conscience (seulement),
grâce à l'enseignement du yoga et de la connaissance,
pour qui il n'y a plus de mouvement du souffle,
(même) à l'intérieur ? 7-8a

(Et pour qui) est privé de l'égalité des souffles,
comment ce Bien souverain serait-il obtenu ? 8b

Le moyen d'atteindre ce qui est digne de l'être,
le voici :
faire attention à notre conscience.
Grâce à cette attention à sa conscience,
le sage reste sans séparation (dans la pure conscience). 9

Il n'y a pas d'autres moyens que
d'être attention à notre être.
C'est en se concentrant sur lui
que le yogi, reposant en soi,
deviendra heureux. 10

Le sage atteint cette unité de conscience,
ininterrompue,
a) en se décidant une bonne fois pour toutes,
b) en s'abandonnant à la transparence de l'expérience,

et c) en goûtant à la joie suprême. 11

Maintenant le verset suivant :

Quand le yogi repose dans le Possesseur de la Shakti,
en relâchant sa propre imagination/ ses intentions,
il atteint ce qui doit l'être :
l'unité de Shiva et Shakti. 12

Le "Possesseur de la Shakti" est Shiva. 
Dans l'expérience évoquée ici, Shiva est notre essence indicible,
au-delà de toute expérience.
Notons que le plus souvent,
dans les enseignements de cette tradition,
Shiva est simplement décrit
comme Shakti suprême,
car c'est une tradition "de la Déesse" (shâkta),
sans presqu'aucune référence à Shiva.

Mais alors, comment se connait-on soi-même ?
A travers l'expérience, à travers Shakti.
C'est par Shakti que Shiva se connait soi-même.
C'est par la conscience que le Mystère se réalise.
Mais comment atteindre cette expérience ?
Car d'ordinaire, notre Shakti ne nous réalise pas,
elle nous égare :
nous sommes perdus dans nos pensées.
La solution consiste à relâcher les pensées,
l'imagination (nirgrihîte svasamkalpe).
"Imagination" peut aussi désigner les intentions,
car dans toute imagination (ce qui inclut les souvenirs
et toutes les évocations mentales),
il y a une intention, une énergie sous-jascente,
un attachement, diraient les Bouddhistes
(et ce texte est profondément influencé par le bouddhisme).
Nous sommes invités à relâcher, 
à ne plus saisir ce qui se présente,
à laisser l'énergie, à tous les niveaux,
se détendre, comme des bulles qui éclatent.

Et alors, "Shiva et Shakti" s'unissent :
l'énergie se fond dans l'espace,
comme des volutes d'encens.
Nous ressentons les pensées et tous les mouvements
comme des mouvements dans l'espace-conscience,
comme des vagues dans l'océan :
les vagues (Shakti) et l'océan (Shiva) ne sont plus séparés,
il sont un.

Le reste est clair.

dimanche 19 novembre 2017

Le Jeu de la conscience - versets XXXIX à la fin

Suite et fin du Jeu de la conscience (Bodha-vilâsa), poème tantrique attribué
à Kshéma Râdja :


Quand ce yogi joue à ce jeu (de la conscience),
il habite le royaume des Seigneurs des Mantras.
Quand il est ainsi "potentialisé",
il joue comme le Maître,
avec son énergie qui va en se déployant. 39

Ainsi, la liberté de ce Maître des mondes
qui infuse toute chose,
qui est doué de diversité et de différences,
est (pourtant) indivise et égale
quand il habite le royaume
de la merveilleuse multiplicité (du monde). 40

"Telle est (la conscience) non duelle",
l'ambroisie de l'ultime connaissance.
Qui la boit est guéri,
il n'est plus empoisonné par le samsara ! 41

Ceux qui sont mûrs doivent
pratiquer ce Jeu de la conscience
pour atteindre Dieu,
ils doivent étudier cet enseignement
absolument limpide
du roi nommé "Bonheur". 42


Tel est l'enseignement de yoga nommé "le Jeu de la conscience"

composé par le sublime Kshéma Râdja. 

"Les Seigneur des Mantras" sont des sortes d'archanges. Ici, désigne un état de réalisation spirituelle
où l'expérience de la dualité (perceptions, pensées) n'empêche plus du tout
l'expérience de l'unité de la conscience : tout est reconnu, pensée, ressenti
et jugé comme un seul être se divertissant à l'infini.
A la fin, jeu de mot sur le nom de l'auteur, Kshéma Râdja, "le roi du bonheur".
Le reste est clair.