dimanche 12 novembre 2017

Le matérialisme peut-il être non-dualiste ?

Parler de LA non-dualité est simpliste.
De fait, il en existe bien des variétés :
non-dualité du Soi et de l'absolu ;
non-dualité du sujet et de l'objet ;
non-dualité du Bien et du Mal ;
non-dualité partielle ou totale ;
par inclusion ou exclusion ;
au sens d'une complémentarité des opposés ;
au sens d'une réconciliation des opposés,
etc.


Mais est-il possible d'être à la fois non-dualiste et matérialiste ?
Selon Susan Blackmore, c'est possible :


Ce qui est étonnant, c'est qu'elle décrit les mêmes expériences que les autres,
mais en propose une interprétation toute différente.
Elle a eu l'expérience des "sorties hors du corps",
elle pratique la méditation depuis plusieurs décennies,
elle connait et apprécie la Vision Sans Tête de Douglas Harding.
En ce sens, elle est "éveillée" : pour elle, il n'y a pas d'individu, pas de "séparation",
le libre-arbitre est une illusion.

Mais elle en tire des conclusions différentes.
Pour elle, nous sommes des machines
qui engendrent l'illusion du "moi".
La non-dualité ?
C'est réaliser que tout est matière,
qu'il n'y a pas de conscience séparée de la matière,
pas de "moi" autonome,
pas de sujet, seulement un flux d'objets, à l'intérieur et à l'extérieur.
Très proche du bouddhisme ancien,
proche aussi d'une certaine sensibilité non-dualiste contemporaine.
Pas de moi, pas de limites réelles, pas de frontières, pas de centre absolu,
tout est illusion, construction et jeux de perspective...


N'est-il pas vrai, qu'au fond, le matérialisme est un non-dualisme radical ?

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