samedi 3 mars 2018

La Révélation du frémissement - 3


Suite de la Révélation du frémissement :

Pour commencer, il convient de parler du rapport entre l'Auteur et son oeuvre, entre l'oeuvre et son titre, puis du contenu de cette oeuvre, de son utilité, et enfin du but ultime de l'ensemble. Sans cela, en effet, les lecteurs ne feraient preuve d'aucune ardeur dans la lecture de cet enseignement, et ils ne feraient aucun effort. De fait, dans cet enseignement même, il est précisé que

Ce principe - le frémissement - doit être examiné à fond, 
avec force et ardeur !

Or, si l'on ne réfléchit pas sur cet enseignement pour discerner le bon du mauvais, que dire d'un examen intime et approfondi du principe du frémissement ? L'Hymne qui révèle le secret de la révélation va dans ce sens :

Présence !
Si tu n'étais pas présente en personne, 
cristallisation présente dès l'origine,
et si tu n'enseignais pas ton principe
plus que caché,
instruisant ainsi les trois mondes,
alors assurément ces mondes 
seraient comme sourds et aveugles :
tout deviendrait absurde !

Le Discernement de Vishnou-aux-six-richesses affirme la même chose :

L'enseignement, c'est toi, sous nos yeux,
car cette pensée qui comprend 
et qui pense cet enseignement, 
c'est la tienne.
Transmise par les mots,
elle éduque celui qui est prêt à être éduqué.

La Révélation des cinq nuits ajoute :

C'est en montant l'escalier qu'on entre dans le palais. C'est en montant dans la barque que l'on parvient à l'autre rive. De même, c'est uniquement grâce à cet enseignement que l'on réalise le Maître qui en est l'auteur.

Dans cet enseignement, le rapport entre maître et disciple est de cinq sortes : "suprême", "vaste", "divin", "moins que divin" et "moins encore que cela".
Dans le présent enseignement, ils 'agit du rapport "moins que divin" : le rapport entre un être réalisé et un être humain. Quant au rapport entre ce discours et son sens, il est que son sens est la vérité, et que ce discours sert à l'exprimer. Cette vérité exprimée par ce discours, c'est le frémissement. Et comme cet enseignement exprime ce frémissement, il est lui aussi nommé "frémissement", par association. Le mot "frémissement" est expliqué dans le premier verset, mais j'en donne dès à présent le sens d'après sa racine verbale :

Le frémissement est un mouvement subtil.

Parce que cela frémit, on parle de frémissement" - l'action de frémir. 
Ce frémissement est l'éclosion, instantanée et sans la plus petite hésitation, du Soi suprême et calme comme une mer d'huile, quand il se tourne vers la toute-possibilité. Et donc, on peut dire que 

Le frémissement est la conscience,
le Maître de la Shakti
- la force du Soi -,
jaillissement de l'intuition,
évidence de la compréhension
du Soi serein
riche des six attributs.

Voilà pourquoi le maître Grande Force, qui est le grand-père de mon père du côté maternel, affirma avec force le jaillissement de la puissance du frémissement :

Car son nom exprime la colère.

La Reconnaissance du Maître le reconnait aussi :

Et la voici, cette intuition ornée
de la succession des mots et de leur sens !
Conscience ininterrompue et atemporelle,
cette subjectivité est le Maître des maîtres !

Parce qu'elle infuse et embrasse tout, elle est universelle et présente en chacun. Et voici quelques uns de ses noms traditionnels :

Frémissement,
Universel,
Primordial,
Soi,
Transparent,
Bienfaisant,
Guérison,
Présence,
Évidence,
Principe,
Cela qui connait...

"Conscience illuminante", 
"conscience qui accompagne toute expérience", 
"conscience qui est connaissance" 
et "conscience qui est éveil" sont encore d'autres synonymes. En outre, comme elle est cette présence lumineuse et évidente qui est notre essence, elle est aussi appelée 
"flot de lumière qui n'est pas interrompu par le moment et le lieu", 
"conscience en dehors de laquelle il n'y a rien", 
"preuve suffisante et unique de l'expérience du Soi", 
"prouvée uniquement par l'expérience intime", 
"maître de la roue des énergies", 
"le Soi qui est la pierre philosophale". 
Si l'on demande pourquoi on l'appelle "pierre philosophale", je répond que c'est l'enseignement traditionnel. De fait, le sublime Tantra du Lotus Bleu emploie cette métaphore :

On ne voit rien dans la pierre philosophale,
car telle est son essence.
Et c'est bien pourquoi, source de tout ce que l'on désire,
l'Immense est doué de tous les pouvoirs.

Et dans la Moelle du sens ultime :

Comme la pierre philosophale,
le Maître assume la forme
sous laquelle on l'adore.

Et dans l'Eveil total de la conscience :

Comme la pierre philosophale,
source de toutes les richesses que l'on peut désirer,
le pouvoir de la conscience
engendre la multiplicité, 
même s'il reste un
en sa nature intime.

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