vendredi 25 décembre 2020

Elle en bas en haut - 24

 



Il y a loin de moi à moi,

en chacun de mes émois,

jusqu'à ici.

Mais la tension libère le trait,

et l'air qui frotte est le même qui porte.

Laisse-là les rondes et les tourmentes,

passe en ton rien, car elle est tout,

tout ou rien, c'est tout comme.

Ses ailes larges comme un passé et un avenir,

nulle cabrette n'a jamais posé l'orteil sur sa cime.

D'un pas elle engendre, de l'autre elle remet en terre,

au travail du terreau tous ces vermis

ingénus, faussement innocents !

La ville se meurt.

L'aigle n'y peut, qui se pâme des spirales de leurs banquets.

En surplomb du nid salvateur,

elle attend, haute penchée sur le cas de l'horizon.

Il recule de crainte d'avoir des comptes à rendre

à son délicieux bec, 

suave comme une grenade, âcre comme un pétard mouillé.

La prudence des grenouilles est de ne point attendre

les offrandes des nuées.

Ses serres assurées sur la veine céleste,

elle n'est certes pas née du dernier œuf.

Sa peau ne se laisse pas comparer :

le léopard a laisser des tâches

en se risquant à l'imiter.

Elle est descendue :

la terre a paru s'élever.

Plus haut que le dessus des mondes,

elle s'est enfoncé dans les univers

qui n'en demandaient pas tant.

Le mystère est révolu :

son ramage a tout aveuglé.

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