lundi 21 décembre 2020

Le yoga des solstices

 Le yoga est l'état d'union de l'individu avec le divin, et il est aussi les voies, les moyens et les méthodes qui mènent à cette union.

L'axe du yoga traditionnel, c'est-à-dire tantrique, est la respiration. La méthode la plus répandue, outre des techniques de rétention, est la simple écoute du souffle. Par ce geste d'attention, les cycles respiratoires ralentissent, les intervalles entre inspir et expir se creusent. Finalement, le souffle devient quasi imperceptible. Or, les mouvements de la respiration sont le support objectif des état mentaux, des états subjectifs. En agissant sur le souffle, on agit dont sur le mental, on l'affine jusqu'à atteindre l'état qui transcende le mental, la conscience originelle. 

Dans cette pratique, qui est au cœur du yoga en général et en particulier au centre de la tradition ésotérique Kaula, on pose l'attention spécialement à la fin de l'inspir, dans le coeur. On laisser l'attention "surfer" ou "planer" en silence sur cette vague du souffle. On ne revient poser l'attention sur un autre inspir, ou la fin d'un expir, que si l'on constate que l'attention a été distraite, que le fil du silence a été apparemment rompu. 

Pour s'aider, on peut délibérément allonger un expir et énoncer le mantra "om" ou n'importe quelle autre syllabe, hrîm, hûm, hâm, etc.

Une autre pratique, plus élaborée, consiste à méditer sur différents cycles temporels projetés sur le cycle respiratoire. Par exemple, un cycle d'une année. La fin de l'inspir correspond alors au solstice d'hiver.

Cette nuit la plus longue est le moment où la Lune atteint l'apogée de sa puissance, avant que le Soleil ne recommence à boire peu à peu son nectar, jusqu'au solstice d'été qui correspond à la fin de l'expir. Ces correspondances sont représentées sur l'image ci-dessous, œuvre de l'astrologue Freedom Cole.


Je ne sais si vous voyez bien sur ce dessin, mais ces cycles temporels sont aussi représentés spatialement : une sorte de fil de lumière s'étend depuis le cœur jusqu'à l'espace au-dessus de la tête. Il mesure environ trente-six largeurs de doigts et l'adepte peut y projeter, comme sur un shiva-linga, toutes sortes de hiérarchies, par exemple ici les signes du zodiac, les mois de l'année, etc.

Tout ceci est expliqué en détail dans le chapitre VI du Tantrâloka d'Abhinava Gupta. Vous en trouverez des extraits, ainsi qu'un passage du Yoga selon Vasishta (Yoga-vâsishta) qui traite de la simple pratique de l'écoute du souffle, dans l'Anthologie du shivaïsme du Cachemire, accompagné de son manuel de pratique, Les quatre yogas.





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