samedi 5 décembre 2020

"Quelque chose de plus"




 Ânanda Vardhana, le plus grand des poéticiens de l'Inde, écrit :

pratīyamānaṃ punar anyad eva vastv asti vāṇīṣu mahā-kavīnām /

yat tat prasiddhāvayavātiriktaṃ vibhāti lāvaṇyam ivāṅganāsu //

"C'est bien une autre réalité qui se présente

dans les paroles des grands poètes !

C'est quelque chose de plus

que les propos habituels,

quelque chose qui brille comme le charme 

dans les belles femmes." 

Lumière de la résonance (poétique), Dhvanyâloka, I, 4


Le "charme", lâvanya, litt. "le sel". 

L'intuition poétique (pratibhâ),

śabdārtha-śāsana-jñāna-mātreṇaiva na vedyate /

vedyate sa tu kāvyārtha-tattvajñair eva kevalam //

"on ne la connait pas simplement

en prenant connaissance de l'enseignement

du le sens des mots.

Bien plutôt, on la connait seulement

quand on connaît l'être-vrai de la poésie."

Dans tous ces enseignements sur la poésie, c'est le vocabulaire mystique qui est employé. Ou plutôt, le vocabulaire mystique est inspiré du lexique des poéticiens.

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