mercredi 3 mars 2021

Mâlinîvârttika 17-19 : la suprême harmonie

Parâ Devî



tatrāpi śaktyā satataṃ svātmamayyā maheśvaraḥ // 17
yadā saṃghaṭṭam āsādya samāpattiṃ parāṃ vrajet /
tadāsya paramaṃ vaktraṃ visargaprasarāspadam // 18
anuttaravikāsodyajjagadānandasundaram /
bhāvivaktrāvibhāgena bījaṃ sarvasya yat sthitam //19
hṛtspandadṛkparāsāranirnāmormyādi tan matam /

"Quand le Maître des maîtres
s'unit à travers toute cette manifestation (satatam)
avec la Puissance (shakti) qui le constitue en son être,
alors il atteint la suprême harmonie.
Cet état est sa face suprême,
dont s'écoule l'extase créatrice
embellie par la béatitude du monde,
expansion de l'absolue (union avec sa Puissance).
Encore indifférencié, il est la source des faces à venir.
C'est le Cœur, la Vibration, la Vision, la Transcendance, 
l'Essence, le Sans-nom, l'Onde, etc."

Abhinava Goupta, Mâlinîvârttika
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Ce passage affirme que l'absolu est l'union profonde de tout. Ici, la non-dualité n'est pas l'inexistence de l'Un (=bouddhisme) ou du Multiple (=Vedânta), mais l'absence de contradiction entre eux. La différence n'est pas incompatible avec l'identité, car la différence est l'extase de l'identité. Et cette Puissance, ce pouvoir de se transformer, de se différencier, tout en restant identique à soi, est la liberté (svâtantrya) de la conscience.
Les noms donnés à la fin du passage sont des noms que l'on trouve dans différents tantras. Ils mettent l'accent sur l'absolu comme mouvement, mouvement immobile, au-delà des notions opposées que nous pensons ordinairement comme incompatibles.

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