lundi 3 juillet 2023

"Je suis"

 Selon Louis Lavelle, la source de tout est l'acte d'être. Nous le ressentons en nous par la "participation", quand le libre-arbitre, inséparable de la conscience, s'aligne sur l'acte d'être, ou à l'Être.

A la fois, je reçois l'être (je ne suis pas la source de "mon" être) et, en même temps, j'ai le choix de participer ou non à l'Être. Je peux ignorer la source, prétendre être moi-même la source, ou tenter de me retourner contre elle.


La participation se manifeste d'abord dans le pouvoir de dire "je suis", à l'image de celui qui dit "je suis celui qui est".

Dans De l'acte, il explique :

La participation "est un accès dans l'être dont la révélation est toujours donnée et toujours nouvelle ; elle ne cesse de m'émerveiller et remplit ma conscience d'une émotion qui ne se flétrit jamais. Et c'est en disant : "Je suis celui qui est" que Dieu nous défend le mieux contre le panthéisme parce qu'il ne peut s'offrir en participation que par le pouvoir qu'il donne à tous les êtres qu'il appelle à l'existence d'y pénétrer en disant eux-mêmes : "Je suis"." (éd. Aubier, p. 338)

L'Être est toujours donné et nouveau. Et, dans la mesure où j'y participe, je reçois et je suis fait à l'image et ressemblance de l'Être. L'acte d'être, à mon échelle, est l'affirmation "Je suis", l'acte d'être individuel.

Lavelle soutient que cette participation, ce "Je suis", est personnel. Sa possibilité est donnée par l'Être, mais la participation est une libre décision de l'individu. Il y a un "intervalle" entre moi et ma source. Cette intervalle, c'est la liberté individuelle, ce que l'on nomme "libre-arbitre".

Cette liberté est inséparable de notre conscience. Est-il possible de concevoir une conscience qui ne serait pas libre ? Je ne le pense pas. S'il y a une conscience individuelle, il y a un arbitre individuel.

là est le fondement d'un chemin personnel vers l'absolu. 


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