jeudi 31 octobre 2024

Un "éveilé" peut-il se défendre ?

Nous croyons que la spiritualité est une doctrine de non-violence. Or, il faudrait plutôt parler de non-agression, car de fait, les traditions nous offrent maints exemples de guerres d'autodéfense menées par des "éveillés", de yogis et autres êtres "réalisés".

Ainsi, le Yoga selon Vasishtha offre maints exemples de rois, princes et guerriers qui font leur devoir, tout en vivant une profonde liberté intérieure. 

Dans la tradition tibétaine du dzogchen tantrique ancien, nous pouvons lire ces conseils de Nubchen Sangyé Yéshé, un maître du IXè siècle, à ceux qui veulent faire une retraite dans la paix intérieure :

"[En retraite], il faudra aussi porter des armes pour repousser les collecteurs d'impôt qui sont des obstacles. Il est dit, dans un soûtra [du Bouddha] : 'Le Bienheureux a recommandé de porter les armes pour protéger nos proches et notre corps. Il a toutefois déclaré qu'il ne fallait pas en faire usage le premier."

Donc, pas d'agression. Mais la défense est permise et, même pour une retraite spirituelle, yogique, il est conseillé de s'armer pour se protéger des agents du fisc qui, en Inde comme au Tibet et en Judée, n'avaient pas bonne réputation...

Nombreux sont les témoignages à propos des yogis armés. il y avait même, autrefois, des armées de yogis mercenaires. Les nâgas sont les plus connus, ces hommes nus, ces guerriers-yogis, apparus pour protéger les Hindous des razzias islamiques.

En Europe, il y a eu les ordres militaires qui ont protégé l'Occident, et à qui nous devons en partie notre liberté. Au Japon, il y a aussi eu des "moines-soldats", sans oublier les célèbres moines de Shaolin.

Enfin, Krishna, dans la Bhagavad-gîtâ, affirme clairement que, dans certaines circonstances, la guerre est un devoir.

Autrement dit : être spirituel ne veut pas dire que l'on doit renoncer à se défendre et à défendre les siens. La guerre est parfois l'action juste.

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