vendredi 9 octobre 2009

Un yogi quelconque

Durgâ (?), Bhaktapur



Immobile, je frémis.

Frémissant, je brille d’une lumière immobile.

Et, libre de mouvement comme d’immobilité,

Je brille comme essence des deux. 334


Je ne souffre pas même un soupçon de dilatation ou de contraction.

Eveil et oubli sont mes Puissances.

Unique, j’apparais pourtant comme toutes choses.

Bien que je sois pure Lumière, rien ne peut m’éclairer. 335


Celui que tu t’efforces sans trêve de voir et de comprendre,

C’est toi ! Sans forme, pur, limpide, incolore. 336


Orné de la grande pulsation,

Sa félicité naît de la Reconnaissance du Soi.

Ce yogi ordinaire inonde le monde,

Il brille tel un océan de conscience.

Sa vie est une pulsation naturelle,

Lui dont la joie surgit de la Reconnaissance du Soi.

Etabli en l’essence illimitée, il brille en manifestant (les limites du) temps. 337


Habitant du domaine qui transcende toutes choses,

Le yogi va sans venir.

Il ne connaît ni extase, ni saṃsāra, ni délivrance. 338


Grâce à la Reconnaissance du Soi,

Il est présent en lui-même,

Et sa respiration est une pulsation omniprésente.

Libre du corps, il habite un corps,

Contemplant l’univers en lui-même. 339


Le yogi accompli contemple et décrit son essence.

Il se livre à des actions variées.

Mais pas un seul instant il ne chute dans la dualité.340


Râmeshvar Jhâ, La Liberté de la conscience (Samvisvâtantryam), Bénarès, 2003.

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