mercredi 7 août 2013

Vedânta en Inde

La non-dualité est à la mode. 
J'aime ces expressions nouvelles. Je crois à l'évolution, voire (péché rédhibitoire je le sais), au progrès.
Mais je regrette que les gens ne s'intéressent pas davantage aux traditions qui ont donné naissance à l'enseignement non-dualiste. Il y a, en (très) gros, trois traditions : le Vedânta, la non dualité tantrique, et le non-dualisme bouddhique.

Le Vedânta se réclame de Shankara, qui aurait vécu vers 800. Mais son enseignement, radical et non-systématique, a d'emblée été trahi. Parfois pour le mieux. D'abord son enseignement a été réinterprété selon les idées de son adversaire Mandana Mishra (avec Vâcaspati). Puis réinterprété selon la doctrine dualiste du Sâmkhya (avec le Vivarana). Puis réinterprété selon le non-dualisme non-ascétique du Yoga Vâsistha (avec Vidyâranya), puis réinterprété (lourdement) selon le non-dualisme tantrique de la Reconnaissance (avec la Shrîvidyâ), d'origine cachemirienne. Puis mélangé au hathayoga (avec des gens comme Vivekânanda, notamment). Enfin, au XXe siècle, on l'a mis a toutes les sauces : platonisé par Guénon, occulté par Blavatsky, il a finalement disparu sous une montagne de discours qui prétendaient parler à sa place. Rien de pire que les disciples !

Voici un documentaire, un peu kitsch certes, sur Shankara et la redécouverte de son lieu de naissance : Kâlâdi au Kérala. On peut ici voir et entendre le Jagadguru de Shringéri, principal centre réputé fondé par Shankara, dans l'état du Karnâtaka. C'est un gros village plein de temples, de brahmanes et d'adeptes du tantrisme de la Shrîdyâ (apparentée au shivaïsme du Cachemire). On peut entendre le Jagardguru actuel (genre de pape) enseigner en sanskrit (sous-titré en anglais) sur un petit trône d'argent. Le commentaire est un peu niais, mais les images sont intéressantes et les musiques sont belles :



Un autre documentaire, sur un autre Jagadguru. Aperçu intéressant de l'éducation traditionnelle et de la culture védântique et sanskrite :



Chant védique, Sâmaveda (les traductions en anglais des hymnes sont médiocres, mais les interprétations sont belles) :

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