samedi 28 juin 2014

Pas de super pouvoirs !


Un parfait contentement,
Ineffable,
S'élève en moi,
Engendré par la mastication
De ta gloire.
Oui, je veux que ce contentement
S'élève en moi
En tous temps ici-bas !
Mais que le yoga, la gnose
(Et les super pouvoirs) 
Comme celui de grandir le corps (à volonté)
Restent au loin !

Je veux que le désir 
Des plaisirs des sens
Soit pour moi aussi intense
Qu'il l'est pour les gens ordinaires.
Mais je veux les voir
Comme étant ton incarnation,
Sans aucune hésitation
Ni alternative !

Je veux que tu sois visible
En chaque forme,
Car tu es mon Soi,
Car tu es dans les états du corps,
Dans l'esprit,
Dans le mouvement dualisant de la respiration
Et aussi dans les chemins de l'expérience.

Je veux que les activités de mes sens
S'emparent de leurs domaines propres
(Telles des rayons) qui dansent, séducteurs.
Mais que pas un seul instant
Ne disparaisse soudain
La saveur de l'identité avec toi !

Utpaladeva, Hymnes à Shiva, 8, 2-5


5 commentaires:

  1. L'image photographique est impressionnante, on dirait la main de Dieu ou une descente d'extraterrestres ! Le bleu azur tire sur rouge. Je me demande néanmoins si c'est l' artifice de filtres spéciaux sur l'objectif. Mais c'est surtout la lumière perçante qui est sublime. Saint Augustin dit qu'elle est "visibilité de l'ineffable" et comme telle émanation de Dieu. La couleur, si elle est lumière, est-elle aussi immatérielle ?Question théologique... (M.Pastoureau- Bleu) Mais aussi les nuages,la mer, les montagnes ?
    En tous cas sans objet pas de lumière visible (dans l'espace la lumière est ténèbres et vice versa)et ici sans les nuages la lumière ne serait pas aussi rayonnante.
    Les Hymnes à Shiva, je découvre, c'est pure Bhakti .

    "De même que l'encre rend lisible la blancheur du Livre, le nuage rend visible la lumière de Dieu, mais ce passage vers le visible et l'intelligible est aussi un amoindrissement, une atténuation et un obscurcissement. " ( C.Mopsik- Les parures du Roi)

    RépondreSupprimer
  2. Oui, ce doit être du Photoshop.
    La lumière est, je pense, le signe que la matière n'est pas matière.
    Oui, bhakti non-duelle.
    Mopsik parle dans une perspective abrahamique. Ici, il s'agit de non-dualité. Dieu n'est pas simplement transcendant. Il est absolument toujours et partout évident. Il est moi, il est vous, il est tout, sans aucune distinction.

    RépondreSupprimer
  3. Oui, vous avez raison de le préciser. J'extrais de son contexte une phrase je l'associe librement et sans la rigueur intellectuelle que j'apprécie par ailleurs tout comme l'honnêteté . Mais je trouve qu'elle vaut le détour pour tout lecteur de texte sacrés ou de poésie...

    RépondreSupprimer
  4. Oui, cela vaut le détour.
    Mais au fond, la responsabilité de l'éventuelle confusion revient à Utpaladeva qui parle de la non-dualité dans le langage de l'expérience. Comprenez-moi bien : je ne dis pas que sa poésie est un compromis pour se faire entendre des fans de bhakti et que sa compréhension n'a rien à voir avec la bhakti. Mais d'un autre côté, il est vrai que ses poèmes ressemblent à de la bhakti, avec tout ce que cela implique de fascination pour l'expérience mystique et sa dualité. Mais il n'en est rien. Utpaladeva n'évoque pas tant une expérience qu'une compréhension, une reconnaissance de ce qui est, toujours et partout, sans séparation.

    RépondreSupprimer
  5. Cette musique de Bach (la 4eme suite pour violoncelle) a pourtant des super pouvoirs : Elle nous met instantanément au diapason de la perfection silencieuse et du plus vaste….
    Merci…

    RépondreSupprimer

Pas de commentaires anonymes, merci.