samedi 28 mars 2015

Peut-on connaître par l'inconnaissance ?

Quand un cercle s'élargi à l'infini, sa circonférence courbe tend à coïncider avec la droite infinie. 
Ainsi, au maximum, la droit, le triangle, le cercle et la sphère ne font qu'un et sont les symboles géométriques respectifs de l'essence, de la trinité, de l'unité et de l'existence en acte. 

A l'infini, tout coïncide.

Le maximum de la droiture est le minimum de la courbure. De même, le maximum de la connaissance coïncide avec le minimum de l'inconnaissance. La connaissance maximum est, en effet, vierge de toute connaissance finie. De sorte que l'intellect ne peut la saisir. Il est alors inconnaissant.

Tout ceci, et bien plus encore, est développé par Nicolas de Cues dans La Docte ignorance et ses autres œuvres, à la suite d'une illumination qu'il connut sur un navire en pleine mer.

Si le Réel est figuré par l'image du cercle, unité parfaite ou coïncident le centre, le diamètre et la circonférence, alors la connaissance humaine est figurée par un carré inscrit en lui. Plus on multiplie les points de vue, les conjecture, plus les côtés s'ajoutent aux côté - sans jamais atteindre à l'identité avec la circonférence. La connaissance humaine tend ainsi vers la Vérité sans jamais l’atteindre, mais en s'en approchant toujours davantage.

la connaissance augmente, sans jamais atteindre le Réel lui-même, le "maximum", qui est aussi le minimum.
De plus, il est aisé de voir que toutes les figures particulières sont en puissance dans le maximum qui est l'existence en acte. Tout ce qui est fini est dans l'infini, comme les formes dans une matière sans limites.

"L'intellect peut assurément grandement progresser par l'analogie de la ligne infinie, au-delà de toute intellection, dans une sainte ignorance, vers le maximum dans sa simplicité. Car ici, nous voyons maintenant clairement comment trouver Dieu en supprimant la participation des étants. En effet, tous les étants participent à l'entité. Une fois supprimée la participation de tous les étants à l'entité, reste l'entité elle-même parfaitement simple, qui est l'essence de toutes les choses. Et nous ne pouvons la contempler, puisque, une fois ôte de mon esprit tout ce qui participe de l'entité, il semble ne rien rester. Et c'est pourquoi Denys le Grand affirme que l'intellection de Dieu conduit "au rien plutôt qu'à quelque chose". mais la sainte ignorance m'a appris que ce qui semble à l'intellect néant est en réalité le maximum inconnaissable". Source

Le maximum de l'inconnaissance est ainsi le maximum de la connaissance.

Un petit film clair en anglais sur le cercle et le carré : 

1 commentaire:

  1. Intéressant. De ces abstractions me vient à l’esprit qu’un segment contient aussi une infinité de points. Le fini, mesurable, contient aussi l’infini. Même si on divise un segment en 2, un petit segment deux fois plus court contiendra toujours une infinité de points. Dans cet exemple en 2 dimensions, ce polygone inscrit dans un cercle dont le nombre d’angles irait en augmentant dans une dynamique d’accroissement de connaissance est une manifestation de l’infini, même initialement à 3 angles. Le mot Mâyâ, la force créatrice dans le Rig Véda, contient Mâ qui signifie aussi mesure, Mâyâ est une expression du caractère créateur d’Aditi, la Conscience indivise.

    Auṃ pūrṇamadaḥ pūrṇamidam pūrṇāt pūrṇamudacyate pūrṇasya pūrṇamādāya pūrṇamevāvaśiṣyate oṃ śāntiḥ śāntiḥ śāntiḥ - Bṛhadāraṇyaka Upanishad
    Cela est infini/plénitude. Ceci est infini
    De l'infini est apparu l'infini.
    En prenant l'infini de l'infini, il demeure comme le seul infini.
    Il demeure le même, même si l'infini est apparu à partir de lui.
    Om paix, paix, paix


    Dans ce monde mesurable, tout est-il vraiment souffrance pour celui qui sait, ainsi que l’affirme Patanjali et tant d’autres ? L’infini joue avec lui-même, jusqu’à la nescience, un miracle que cette perdition cosmique, l’infini oubliant sa propre infinitude et qui en vient parfois à la nier. L’expression de Cela n’est-il pas de tendre vers un infini à travers différentes formes dans un jeu de découverte perpétuelle de la nescience vers la science dans l’ânanda, la félicité ?

    RépondreSupprimer

Pas de commentaires anonymes, merci.