vendredi 2 juin 2017

Le désir est éveil de la conscience

La Vie est un oiseau à deux ailes : 
silence et désir ; 
ou connaissance et amour.


Le désir est un élan vers l'absolu.
Et cet élan est l'absolu lui-même.
C'est évident dans le désir le plus intense,
le désir pris en sa source.
Paradoxalement, c'est le moins fatiguant
qui est le plus puissant.
D'ordinaire, l'âme se fatigue
car il porte sur des choses limitées :

"lorsqu'elle désire quelque chose, en cela même elle se fatigue " (Montée XIII, 13).

Le désir ordinaire est cause de souffrance parce
qu'il est limité.
Et il est limité parce qu'il porte sur des objets,
des choses limitées.
Mais si le désir s'ouvre
ou bien s'il se retourne vers sa source
- ce qui revient au même -
alors le désir est cause de joie,
de joie infinie.
Même si, en un sens,
les souffrances continuent, encore et toujours,
parce que c'est notre condition.

Quand je désire
en plongeant dans ce désir,
en me retournant en lui
comme un saumon qui retourne
vers la source,
je goûte une joie unique.
Même si, dans ma vie,
rien ne va, même si je me sens écrasé, ballotté,
perdu dans le brouillard, fragmenté.
Car, au coeur de cette vie incertaine,
il y a la Vie.
Quand je plonge en me laissant guider et bercer ainsi,
je sens qu'une énergie travaille à me guérir,
délier mes entrailles, défaire les noeuds.
Et en même temps, instantanément,
j'éprouve un réconfort du plus profond,
comme si quelqu'un me souriait,
me prenait dans ses bras,
sans conditions.

Tout ça parce que je me jette en silence
dans le désir à l'état pur,
qu'on appelle aussi "le Coeur",
je "Je suis", le "Je"...
"je suis...je", comme une pulsation, une respiration,
des battements d'ailes,
peut-être ceux de l'oiseau de la Vie.

2 commentaires:

  1. Très beau texte. Merci David !

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  2. Merci pour ce texte et merci pour votre dernier livre que je viens d'expérimenter. Très proche des exercices de la VST , il élargit encore plus le champs de l'Ouvert.
    Gratitude.

    Rv

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