jeudi 9 novembre 2017

Vous me direz, rien de neuf,
car il en est déjà paru plus de 33 000.
La Pleine conscience se diffuse,
et c'est une bonne nouvelle.


Mais celui-ci est critique, argumenté et nourri de solides références, 
comme celui paru en 2014,
dont je m'étais fait l'écho ici,
et qui d'ailleurs est mentionné dans ce présent article.

Précisons qu'il s'agit d'un bilan critique.

Il pointe du doigt le manque de rigueur des études menées.
C'est sans doute vrai.
Mais il faut ajouter que les effets d'une pratique subjective
sont difficiles, voire impossible à mesurer,
du moins pas directement.

L'article rappelle ensuite que 
la Méditation Transcendantale serait
bien plus efficace que la Pleine Conscience.
Il me semble que cette différence est intéressante,
car la MT fait davantage appel à l'affectif,
quoique cette dimension ne soit pas ignorée 
dans la Pleine Conscience. 
Elle y est seulement moins centrale,
puisque l'accent y est plutôt mis sur 
une attitude cognitive neutre.
D'un autre côté, on peut regretter que la MT
soit prise comme référence pour discuter de ce point, 
dans la mesure où elle est
le "produit" d'une organisation religieuse plus que douteuse.

Enfin, la méditation de Pleine Conscience est 
une pratique d'attention
qui mène au silence intérieur 
et à une réduction durable du bavardage intérieur,
par l'observation neutre des sensations et perceptions. 
Simple et profond.
D'inspiration clairement bouddhiste, cette pratique
est accessible à tous les volontaires, car en toute chose,
il est possible et essentiel de distinguer entre le fait (l'expérience brute)
et ses interprétations (qui passe nécessairement par le langage). 
C'est ainsi qu'une grande liberté est possible
dans la pratique de la Pleine Conscience, 
et c'est en ce sens que
la Pleine Conscience est une pratique "laïque" : 
elle respecte la liberté de conscience.
D'un autre côté,
quelle pratique méditative peut être efficace
par l'expérience seule,
sans aucune mise en contexte,
sans aucune interprétation,
sans recherche de sens ?
Sur ce point, je suis plutôt d'accord avec l'auteur de l'article :
il me semble étrange, quoique l'intention soit louable,
d'isoler des techniques et de faire comme si 
ces techniques étaient absolument indépendantes
de toute recherche de sens.

Cet article pose donc trois questions à discuter :

- Est-il possible de juger de l'efficacité d'une
pratique de méditation ?
- Une pratique basée sur l'affect est-elle 
plus efficace qu'une pratique purement cognitive ?
- Une pratique de méditation est-elle efficace
si elle s'abstient de toute interprétation ?

Des questions qui ne concernent pas que la Pleine Conscience, bien évidemment.


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