vendredi 31 août 2018

Il ne faut pas en faire tout un plat !

La nourriture a toujours cristallisé tous les espoirs, toutes les peurs. Peur du corps, de la vieillesse, de la mort, du regard d'autrui...

Pas de religion "monothéiste" (abrahamique, en fait) sans interdits alimentaires. En Inde, on ne peut être et rester brahmane sans contrôler sévèrement son alimentation.

Et aujourd'hui nous observons que le Nuage (autrement dit le New Age, dévperso et altéro-écolo inclus) est aussi obsédé par la nourriture. Comme n'importe quelle religion.

Quelques allumés espèrent se nourrir de la lumière du soleil, d'autres prétendent qu'ils ne mangent plus, qu'ils ne boivent plus... et il y a des gens pour les croire, ce qui semble encore plus incroyable.

Mais le principal est le mouvement végétaliste (ou vegan, comme disent les illettrés). C'est lui qui est en train de modifier les sociétés.

La génération des "millenials" (ces petits Narcisses nés après l'an 2000) a expérimenté. Et l'heure des bilans critiques est arrivée.

Les militants végétaliens voient les végétaliens comme une sorte de nouvelle race d'hommes supérieurs :


En réaction sans doute, des militants carnivoriens (?) pointent les échecs du végétalisme :


Il y a une deuxième partie :


Et une troisième :


Bon. Le jeune homme qui fait ces vidéos est un ex-adepte de la nutrition solaire et un complotiste. Son regard m'inquiète vaguement. Mais peu importe. Ces images et ces "cas" correspondent bien à ce que les gens qui fréquentent les milieux nuageux (new-age-altéro-écolos) ont vus et vécus. 

En même temps, est-ce que ces cas reflètent le végétalisme ? Autrement dit, le végétalisme est-il mauvais pour la santé physique et mentale ?

Les avis sont partagés.

Il est clair que, pour de multiples raisons, il n'est pas facile d'être végétalien. Et la plupart de ces raisons n'ont rien à voir avec le végétalisme, mais avec les cultures dans lesquelles vivent les végétaliens. 

De plus, le végétalisme est fondé sur un mouvement philosophique des plus intéressants, l'anti-spécisme. Je ne dis pas que je suis d'accord avec toutes ses thèses (qui sont d'ailleurs riches et variées), mais les discours anti-spécistes sont franchement passionnants. Ils ont au moins le mérite de questionner toute notre vie et pas seulement l'alimentation, ni même le rapport aux autres animaux.

Et je crois que là est le problème : la plupart des végétaliens (dont beaucoup sont des jeunes affaiblis mentalement) ne font que suivre une mode dont ils ne comprennent pas les tenants et les aboutissants.

Oui, mais pourquoi les gens dans ces vidéos, et tant d'autres, sont-ils si abîmés ? Le végétalisme n'est-il pas ruineux pour le corps et l'esprit ?

Oui et non. En réalité, ce que l'on voit sur ces vidéos, ce sont surtout des gens qui sont devenus végétaliens parce qu'ils avaient un problème avec leur corps et donc avec la nourriture. Derrière ces corps meurtris, il me semble évident qu'il y a de l'anoréxie, tout simplement. Et tout le monde sait que la plupart des gens qui se mettent à un régime végétalien, végétarien, ou même paléo, fruito, kéto ou que sais-je, le font pour maigrir ou pour "élever leur fréquence vibratoire", et non pour des motifs philosophiques issus d'une réflexion aboutie. Parmi les plus radicaux que l'on aperçoit dans ces vidéos, beaucoup sont des fumeurs de joints quelque peu diminués, les autres sont des âmes en errance, incapables  de s'assumer. Les pensées subtiles et les débats nuancés de l'anti-spécisme leur sont étrangers.

A mon humble avis, devenir végétalien pour des raisons "spirituelles" ou "diététiques" ou (comble de l'horreur) "énergétiques", c'est aller droit dans le mur.

En revanche, le faire pour des motif moraux (éviter la souffrance), cela me semble sain et digne. Après, tout se discute dans le détail. L'anti-spécisme est un mouvement qui résulte d'une prise de conscience, non une religion fondée sur un dogme rigide. On peut aspirer à faire souffrir le moins possible et c'est sans doute l'essentiel. Ensuite, c'est un chemin, de chaque individu amis aussi de l'espèce. 

On peut commencer par s'intéresser à la provenance de la nourriture que l'on ingurgite, à ce que cela implique, aux devoirs qui s'imposent, aux choix sociétaux qui s'ensuivent à long terme : c'est toute une aventure. Il ne suffit pas d'aller remplir son panier dans les boutiques "végans" sur le Net et de cracher sur les "mangeurs de cadavres". Et l'adoption d'un véganisme (sic) viable sur le long terme n'est pas une tâche simple.

En bref, quand le végétalisme échoue, c'est parce qu'il est adopté pour de mauvaises raisons par des gens fragiles mentalement.


A mon avis, il faut faire preuve de souplesse et de diplomatie, sans oublier de manger pour le plaisir, sans s'obnubiler, en variant ses mets, sans en faire tout un plat.

Ah, et que vous soyez paléo, fruito ou végano, bon ap' !


3 commentaires:

  1. Et le végétarisme ou manger vraiment moins de viande ? les végétaliens font quand même penser un peu à des extrémistes.. Ca peut pas marcher de passer d'un extreme à l'autre, une culture d'exploitation animal et une culture 0 exploitation animal. Enfin bref..

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  2. Bonjour David, je trouve votre article très caricatural. Je ne vais pas user de grandes théories, juste vous dire simplement pourquoi je suis vegane (et je ne pense pas être illettrée: si je préfère ce mot à "végétalienne", simplement parce qu'il est à mes yeux moins prétentieux; c'est simplement de la pudeur... vous voyez comme votre jugement est rapide...). Je suis végane, donc, parce qu'il me semble la moindre des choses de ne pas manger des animaux qui ont souffert toute leur terrible petite vie. C'est assez simple à comprendre, vous voyez. Maintenant, si il faut employer le langage de la philosophie, oui, je suis aussi antispéciste parce que je suis intimement convaincue que la vie est une. Je suis vegane depuis maintenant 18 ans, j'ai 48 ans et je me porte tout à fait normalement. Je ne suis pas toute blanche et verte, j'aime les balades, la natation, la boxe et Hubert-Félix Thiéfaine (oui, vous avez bien lu : j'aime un non-vegan!!). Mon mari est amérindien Ojibway du Saskatchewan. Il est vegan aussi. Pour des raisons éthiques et aussi politiques. C'est bien en tuant le bison que l'on a commencé le génocide des Indiens d'Amérique. C'est bien en en faisant des paysans prolétatisés qu'on a anihilé leur esprit. C'est bien le business agroalimentaire qui détruit les forêts de ses compagnons encore sauvages. Mon mari n'a rien contre le mot "sauvage" dont on l'a affublé parce que, en vrai antispéciste lol, il s'identifie aux animaux. Comme le faisait son peuple au temps où ni le veganisme ni la maltraitance des animaux n'existaient. Vous voyez, votre article est caricatural. Nous avons plein d'amis veganes, ils ne correspondent en rien avec la description que vous en faites. Vous savez, des personnes à problèmes (pour appeler ça comme ça) vous en trouverez partout, pourquoi voulez-vous absolument que le veganisme soit épargné ? Nous avons fait tout notre possible, depuis plus de vingt ans, pour que le veganisme se popularise et c'est aujourd'hui le cas. Nous n'allons donc pas regretter le temps où les veganes pensaient lol... Le but est clair : que notre consommation épargne les animaux et la terre. Mais personne n'est dupe : le problème c'est bien notre consommation et, en fait, le problème c'est bien l'être humain. Vegane ou non. Etre vegane c'est simplement un peu comme ne pas être pédophile. Quelque chose de tellement évident. Bien à vous, Anne.

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    1. Merci pour la leçon de morale. Mais, ne vous en déplaise, je me suis exprimé de façon nuancée, m'efforçant de peser le pour et le contre, sans toutefois entrer dans les détails. J'ai donné à voir des images de végétaliens qui se ruinent la santé, des images qu'ils ont eux-mêmes filmé. Je précise ensuite que le végétalisme a de justes motivations, que l'antispécisme est un courant de pensée intéressant. Mon propos est de réfléchir, d'exercer ma raison. Quant à l'emploi du mot "végétalien", en quoi est-il "prétentieux" ? Est-il donc prétentieux de chercher à s'exprimer en bon français au lieu d'employer des mots étrangers simplement parce qu'ils sont à la mode ?

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