samedi 1 septembre 2018

Vide intime, vide ultime

Tout dépend de la conscience...
La conscience dépend de tout...
Tout dépend de la conscience...
La conscience dépend de tout...
Tout dépend de la conscience...
La conscience dépend de tout...
Tout dépend de la conscience...
La conscience dépend de tout...
...



Est-il possible de réconcilier ces deux points de vue ?

Il y a plusieurs pistes :

1 - "il n'y a que la conscience" : c'est le spiritualisme, dans lequel semble s'inscrire le Védânta et la Reconnaissance.

2 - "il n'y a que le tout" : c'est le naturalisme, avec ses variantes physicalistes, pour qui il n'y a que la matière, la conscience étant un épiphénomène.

3 - "je ne sais pas" : c'est le scepticisme, une sorte d'amputation intellectuelle qui, à mon sens, exprime une fatigue et doit donc rester provisoire. ou alors, on admet son ignorance présente et on continue de chercher.

4 - "la conscience et le tout sont issus d'une source commune". Mais c'est là cheminer sur une crête étroite et glissante. A presque tous les coups, on retombe du côté du spiritualisme ou du naturalisme.

Dans la perspective non-dualiste, on pourrait dire ceci :

La proposition non-dualiste est "tu es cela",
c'est-à-dire le Soi est l'absolu.

Qu'est-ce à dire ?

Que le plus réel en moi est le plus réel dans la nature.
Une sorte de réconciliation du spiritualisme et du naturalisme, donc.

L'essence du sujet est l'essence de l'objet.

Dans les Oupanishads, l'essence de l'objet, de la nature, de l'univers, est appelé brahman. L'essence du sujet est appelé l'âtman, le "soi-même", le plus intime, l'absolue subjectivité qui ne peut être objectivée.

Cette proposition ou cette révélation (au sens où c'est une idée inespérée d'un point de vue profane) datent. Elle figure pour la première fois dans la plus ancienne Oupanishad, la Brihad Âranyaka, que l'on date vers -800. A quelques siècles près. On pourrait dire que les Oupanishads (le Védânta) est la fine fleur de la religion védique, de même que la Reconnaissance est la fine fleur de la religion tantrique.

Est-il possible de donner un sens à cette proposition en tenant compte du Grand Récit ? Par "Grand Récit" j'entends la narration qui fait consensus sur l'histoire de l'univers, le "modèle du Big Bang" et qui décrit avec une stupéfiante précision cette histoire jusqu'à nos jours.

Voyons.

Quand je regard vers ici, vers "moi", quand je retourne mon attention de 180° exactement, je vois le vide. Ni formes, ni temps, ni espace, sauf en un sens métaphorique. 

Et quand je regarde la nature ? Eh bien, selon la vidéo ci-dessous (sous-titrée en français), excellente et passionnante, l'état de la réflexion rend plausible l'hypothèse selon laquelle l'univers (la nature, le cosmos, la matière) vient de... rien. Un état de vide (ni forme, ni temps, ni espace, pas de lois) dont tout a jaillit.

Je pense que ces deux descriptions - le vide ici et le vide quantique (on peut le nommer sérieusement ainsi) - sont étonnement semblables. Sont-ce deux "vides" identiques ? Le Soi est-il l'absolu ? 
Cela semble plausible.
Digne d'être médité en tous les cas.
Vertigineux.
Mystérieusement, ce qui est ici est là-bas.
L'intime est l'ultime.
Vraiment ?

Cette vidéo vaut la peine qu'on la regarde. Elle fait le bilan. Le tableau n'a guère changé depuis les années 70 (la "science" ne change pas tous les 10 ans, contrairement à une opinion que l'on entend souvent ; la connaissance scientifique progresse), mais il s'est précisé, complété, et renforcé. C'est fascinant, une vraie source d'émerveillement.



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