mardi 17 décembre 2019

Le dopage spirituel ?

Le sport, c'est le dopage :


Les gens ne veulent pas le savoir. Ils veulent du rêve. De la Mâyâ. Regardez le Tour de France. Du pipeau. Et pourtant, les spectateurs n'ont jamais été aussi nombreux : environ trois milliards et demi. "Le dépassement de soi". Une forme de transcendance.
Et quand je vois Oprah Winfrey recevoir les aveux de Lance Armstrong, des années après les victoires du "champion", j'ai du mal à ne pas faire le parallèle avec le monde de la spiritualité. Oprah reçoit Armstrong. Oprah reçoit Eckhart Tolle. Tolle qui construit son mythe du sage idiot, alors qu'il se dope aux idées des autres, alors qu'il est un intellectuel qui ne reconnaît aucune dette. Pour ne prendre qu'un exemple, son concept de "corps de souffrance" est prit à Barry Long. De même que Katie Byron a volé ses idées à un autre, qui lui-même les avait volées à la Scientologie, qui elle-même avait pompé ses "protocoles" loufoques sur certains programmes financés par la CIA. 
Mais les gens ne veulent pas savoir. Ou bien ils s'en fichent. Ils veulent du rêve. "Ce Qui Est". Ben voyons... "Accepter le Réel", "Voir la Réalité telle qu'est Est", "Juste Cela". Oui oui. Bien sûr. Mais tout cela est alimenté par le dopage des mensonges, des plans marketing, des mythes élaborés au fil des ans, des mythes de soi, de sa personne, même chez celles et ceux qui se disent "éveillés à l'impersonnel". Untel se fabrique ses propres mythes, ment sans vergogne, fait croire qu'il a reçut telle initiation d'un mystérieux inconnu, qu'il est un Avatar, une réincarnation spéciale, qu'il a la science infuse et que, par l'opération du Saint Esprit, il sait "qu'il ne sait rien". Le Marché ne connaît aucune limité. C'est cela qui définit le Marché : omniprésent, omniscient, tout-puissant. Tous les coups sont permis. D'ailleurs, tout n'est-il pas relatif ? La vérité n'est-elle pas une simple affaire de point de vue ? Alors, mentir... Et si, en plus, "ça fait du bien", pourquoi se priver ? Tout est relatif. Chacun pour soi. Après tout, ce ne sont que des mots. Et puis, le Bouddha n'a-t-il pas enseigné que la fin justifie les moyens, tous les moyens ? Alors, allons-y. Dopés au mensonge, Untel s'écrit des romans dont il est le héros, Tel autre, à l'image d'un coucou, récupère le prestige d'une tradition dont il ne connaît rien. Tout le monde joue un personnage, toujours à la recherche des dernier trucs en vogue pour séduire un public toujours plus capricieux. 
Mais tous le monde s'en fout. "Peu importe le flacon"... Nihilisme, cynisme. Après moi... quoi ? Rien. Voici l'ère de la post-vérité, où l'imagination consumériste prolifère comme jamais.
Et les lanceurs d'alerte ? Bah, des gens malheureux, des intellos ou des victimes de vieux blocages. Les scrupules n'existent pas. Ce ne sont que des maladies. Des hordes de thérapeutes sont là pour ça. Dopés au boniment, certes. Mais bon, "pas de jugement", n'est-ce pas ?
"Kake it till you make it". Le vrai n'est qu'une facette de la Grande Mâyâ.
Aujourd'hui, le sport, c'est comme la spiritualité. D'ailleurs, le yoga n'est-il pas un sport comme un autre ? Le sport n'est-il pas une forme de spiritualité comme une autre ? Tout se mélange. Transdisciplinarité. Toujours plus vite, plus fort, plus haut, plus intense. Rien n'échappe à cette compétition, où tous coups sont permis, du moment que l'on ne se fait pas prendre.
Un Marché où règne une compétition féroce et où le dopage est la règle.
Chaque jour, je sens cette pression et les tentations qui vont avec. Les frontières entre vérité et mensonge s'estompent. Les limites deviennent floues. L'engrenage semble irrésistible. Marcher droit contre vents et marées.
Je garde la foi. Mais je ne me fais pas d'illusion. Ni sur moi, ni sur les autres.

2 commentaires:

  1. Étrange ce texte.
    Jugemens à boulets rouges peu étayés.
    Attaque conte BK, Tollé,..
    Pourquoi pas, mais un peu plus de rigueur dans le développement.
    Merci pour vos textes.

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  2. "Je fais mon affaire de vous entretenir de ce monde-ci. D'abord je vous dis qu'il est détestable, abominable, etc. Il y a quelques gens vertueux, du moins qui peuvent le paraître, tant qu'on n'attaque point leur passion dominante, qui est pour l'ordinaire, dans ces gens-là, l'amour de la gloire et de la réputation. Enivrés d'éloges, souvent ils paraissent modestes; mais le soin qu'ils prennent pour les obtenir en décèle le motif, et laisse entrevoir la vanité et l'orgueil. Voilà le portrait des plus gens de bien. Dans les autres sont l'intérêt, l'envie, la jalousie, la cruauté, la méchanceté, la perfidie. Il n'y a pas une seule personne à qui on puisse confier ses peines, sans lui donner une
    maligne joie et sans s'avilir à ses yeux. Raconte-t-on ses plaisirs et ses succès? on fait naitre la haine. Faites-vous du bien? la reconnaissance pèse, et l'on trouve des raisons pour s'en affranchir. Voyez-vous des gens d'esprit? ils ne seront occupés que d'eux-mêmes; ils voudront vous éblouir, et ne se donneront pas. la peine de vous éclairer. Avez-vous affaire à de petits esprits? Ils sont embarrassés de leur rôle; ils vous sauront mauvais gré de leur stérilité et de leur peu d'intelligence. Trouve-t-on, au défaut de l'esprit, des sentiments? Aucuns, ni de sincères ni de constants. L'amitié est une chimère; on ne reconnaît que l'amour; et quel amour! Mais en voilà assez, je ne veux pas porter plus loin mes réflexions elles sont le produit de l'insomnie; j'avoue qu'un rêve vaudrait mieux."
    Extrait d'une lettre de Mme du Deffand à Voltaire

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