vendredi 25 septembre 2020

Grand ouvert




assis à son aise

comme un sac de plumes

le corps relâché depuis la plante des pieds

jusqu'à la racine des cheveux

aspiré doucement par l'espace au-dessus de la tête

le bas du corps déposé

le haut s'élance dans le ciel

l'attention sur l'ovale du champs visuel

comme un œuf de lumière

le regard plongé dans l'espace

les lèvres ni les dents ne se touchent

la langue flottante

les mains étalées

tout fond dans la transparence

le souffle libre par les narines

les cinq sens ouverts

comme les fenêtres et les portes d'une maison

clair, lucide et limpide

muet, silencieux

le bavardage se meurt dans la sensation de gorge dénouée

aucun contrôle, nulle tension

le corps brille comme une masse de lumière

dans l'espace nu

aucune pensée, nul choix

l'attention libre s'ébat dans la vaste prairie

du monde

la présence vibre doucement dans l'immensité

tel un soleil dans l'azur 

des hautes montagnes

vif, clair, frais

vibrant, palpitant, scintillant

aucun blocage, aucune fuite

transparence qui pénètre tout

béance qui avale, qui accueille

sans choisir

la lumière irradie, éclatante, vide

chaque mouvement éclate

une bulle de conscience dans le silence

rien à perdre rien à gagner

lâcher complètement

c'est gagner entièrement

pas le moindre effort de contrôle

aucune manipulation

sans artifice

un laisser-aller dans la présence

qui brille d'elle-même

tout se décante

laisser venir

laisser partir

dessins tracés sur l'eau

spectacle de magie

naturel, évident, libre

incompréhensible, certain, ferme

tel est le yoga du fleuve

yoga naturel

yoga bête

sans soucis ni espoir

libre comme le ciel

sans ambition, sans but

les entrailles se répandent dans l'espace

les apparences pétillent, 

planer sans effort,

totalement béant

lâché, décroché

les yeux grands ouverts

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