Dans ma vacuité, il n'y a rien de défini,
et ma luminosité ne peut être ni prouvée, ni réfutée.
Ma présence d'esprit (smriti) n'oublie jamais rien.
Mes apparences sont une manifestation immédiate.
Je ne puis être exprimé par la prolifération des mots,
ni engendré par un mantra, car je suis déjà parfait (siddha).
Je suis totalement indépendant des causes et des conditions
et, libre des filtres que sont les dogmes et les expériences,
je suis sans point de référence, sans dimension.
Je n'ai pas de représentation ni de symbole,
pas de forme visualisée ni de mantra,
pas de dogme, car je transcende les mots.
Je n'ai ni alliés, ni adversaires.
Dépourvu de corps, je ne suis pas perceptible :
pas de doctrine, pas de religion.
Ici, il n'y a personne, personne ne perçoit :
je n'existe pas, pas plus que mon entourage.
Il n'y a pas d'étendue, pas d'espace de la conscience,
pas de vertus, pas de manifestation des conséquences des
péchés.
Pas de vie, rien à perdre,
pas d'accumulation ni rien à accumuler.
Ici, il n'y a ni bouddha ni être ordinaire,
nul lieu où se tenir, ni même de vacuité.
Pas de méthode à enseigner, personne pour l'entendre,
pas d'espace, pas de temps,
ni d'instant hors du temps.
Par conséquent, je ne suis rien du tout,
sans parties, indivisible,
je suis par-delà tout progrès,
penser et être identiques,
passé, présent et futur identiques :
il n'y a pas là de champs d'expérience ni de fondement
ineffable.
Le tantra des
six espaces
Qui,
étant doué de conscience,
pourrait
bien être en mesure de prouver ou réfuter
le
sujet connaissant, l’agent, notre Soi,
le
grand Seigneur prouvé d’emblée ?
Stances pour
la reconnaissance du Seigneur comme étant soi-même