Souvent les gens confondent spiritualité et surnaturel.
Ou du moins, le surnaturel est un ingrédient jugé indispensable pour ajouter une touche de mystère. C'est que nous avons comme honte d'être raisonnables. Être spirituel, c'est montrer que l'on méprise la raison. Pour montrer ce mépris (parfois appelé "misologie"), on raconte des anecdotes. Qui n'a entendu ce genre d'histoire ? J'en ai entendu des centaines. Littéralement. Dans un groupe spirituel, on trouve toujours une dame ou un type plus que ravis de vous déballer les miracles dont ils auraient été témoins et bénéficiaires. Une bonne partie de ces histoires vise en effet à montrer que telle personne est un "maître", une personne spéciale, qui dépasse l'entendement, la raison, que l'on ne peut juger. Or, c'est bien entendu une façon de se mettre en valeur : "Eh, regardez, j'ai trouvé un truc trop cool !" ; "Je ne suis qu'un humble chercheur, mais mon maître..." L'une des histoires que l'on entend partout est celle du maître qui nous connaît avant même que nous le connaissions. Comme s'il savait lire en nous.
On retrouve cette impression avec les médiums et les horoscopes. Ils semblent lire en nous comme dans un livre ouvert. Ils disent des choses si précises ! "Et pourtant, je ne lui avait rien dit !", etc., etc.
Derren Brown, un magicien anglais, se livre ici à une expérience pour tester cette croyance.
C'est en anglais, mais pas difficile à suivre, avec trois groupes de cobayes. Anglais, américains et espagnols. Voici :
Cela s'appelle l'effet barnum.
Le seul rôle du maître est de pointer notre vraie nature. Peu importe de qui il s'agit. Cela peut même être... un livre ! Eh oui. Le reste relève de la religion, de la famille, de la société. De l'illusion.
A la fin de l'expérience de Derren Brown, on dirait que les floués sont comme libérés, soulagés de quelque chose qui pesait sur eux. Comme s'ils avaient été réveillés à une joie légère en constatant leur erreur.
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