vendredi 28 février 2014

C'est quoi la méditation ?

 Gustave Doré, paysage de montagne

La méditation, ce n'est pas un état spécial. C'est l'essence de tous les états, depuis l'état d'éplucheur de patates jusqu'à l'état de grand contemplatif plongé dans l'océan de la divinité. 
La méditation est notre état naturel. Elle est présente en tous les états. On médite sans s'en apercevoir. La clé de la méditation est donc de s'ouvrir à l'expérience ordinaire. Parler, penser, éternuer, être assis en silence : c'est tout un. 
Mais alors pourquoi sommes-nous persuadés du contraire ?

La tradition orientale de la méditation le dit pourtant. La méditation est notre vraie nature, la Lumière consciente hors de laquelle et sans laquelle il n'y a pas de "il y a" ni de "il n'y a pas". Si vous n'êtes pas d'accord avec ça, c'est grâce à la conscience. En baignant dans sa clarté immaculée. Si vous ne comprenez pas, vous ne comprenez pas en son intelligence absolue.

Comme dit Vyâsa dans son commentaire aux Yogasûtra, "la méditation est de tous les états". Rappelons que ce texte est probablement cachemirien d'origine. C'est du moins en cette contrée qu'il est le plus souvent cité. Quoiqu'il en soit, la méditation est partout présente. On l'appelle, en sanskrit, la langue sacrée de l'Orient, samâdhi. 

Il est ceci :

"Le samâdhi sans constructions mentales, le sommeil profond, la perceptiond 'un objet : ces trois expériences n'en font qu'une parce que la Lumière consciente y est pareillement indivise et homogène. Ce qui, au niveau de la façon de parler, permet de les distinguer, c'est la différence des jugements qui leur succèdent respectivement". 

En effet on se dit "J'étais en méditation" ; "j'étais inconscient" ; "j'ai vu l'arbre" : mais dans tous les cas, il y a une conscience simple, non divisée en sujet et objet. C'est seulement après coup que le langage crée des divisions. Mais en général on ne prête pas attention à ces moments de simplicité, de silence.

"Tous les vivants passent par de tels samâdhi furtifs tout au long de leur expérience quotidienne. Tout instant de l'état de veille où le jugement n'est pas encore intervenu peut être appelé de ce nom".

La Doctrine de la déesse, fin du chapitre XVI, trad. M. Hulin modifiée


lundi 24 février 2014

Conversion

Inverse la direction de ton regard
et contemple la conscience simple,
ton propre Soi.

Doctrine de la déesse Tripurâ, p. 143

Ce qui n'est jamais connaissable

 L'espace ne peut être situé

Notre vraie nature et vraie nature de toute chose est inconnaissable. Toutes les traditions le disent. Et pourtant, elles promettent aussi bien que c'est parce qu'on l'ignore que l'on souffre et tribule.

Qu'est-ce à dire ?

Notre vraie nature est ce qui connait. Mais elle-même ne peut être connue à la manière d'un objet.
Je perçois cette table. Mais je ne peux percevoir la perception pure (la conscience) de la même manière que la table.
Pourquoi ?
Parce que ces deux entités sont opposées : l'une est manifestante, l'autre manifestée. 
De plus, les objets, à l'image de la table, sont toujours délimités dans l'espace et le temps. Leur manifestation est délimitée. Alors que la manifestation de la conscience n'est jamais interrompue. Autrement, aucune expérience des objets ne serait possible.

Les choses sont limitées.
La conscience est sans limites. Sans forme.
Mais elle accueille toutes les formes.

Mais alors, comment la connaître ?
Elle est inconnaissable au sens où elle n'est pas connaissable sur le mode du "cela" objectif.
Mais en même temps, elle n'en a pas besoin !
Pourquoi ? 
Parce qu'elle est à elle-même sa propre lumière,
sa propre preuve.
Comme une lampe.
Comme le soleil.
Si nous ne la reconnaissons pas, c'est parce que nous croyons en l'imaginaire, au langage, à la petite voix du mental, des émotions et des sensations.

"La connaissance est comme le miroir
qui reproduit la diversité des choses reflétées en lui :
par le fait qu'elle supporte les divers aspects du connaissable
la connaissance assume la multiplicité.
C'est ainsi, dans sa forme investie par les objets connaissables
que la connaissance,
support de l'univers,
devient elle-même connaissable.
Ce n'est jamais sa forme propre.
Constituant l'essence même du sujet connaissant,
elle ne peut jamais être connue de lui (comme un objet)".

La Doctrine de la déesse Tripurâ, trad. M. Hulin, p. 142

Par conséquent, il n'y a pas d'expérience de notre vraie nature comme émotion, pensée ou sensation, même si la reconnaissance de notre vraie nature se ressent dans les pensées, les émotions et les sensations. L'éveil n'est donc pas un état. Il n'y a donc pas d'éveil. Juste une clarification de notre vraie nature, qui n'est pas une chose, ni un état. 
Elle est juste cette immensité transparente qui accueille ces lignes.

vendredi 21 février 2014

"Pourquoi je ne suis pas éveillé ?"

 Arkhangaï, Mongolie

Parce que la conscience, quoique évidente, n'est pas pour autant reconnue, telle l'espace caché par sa présence même.

Il faut retourner son regard vers cela qui regarde.
L'écran est vu par les yeux.
Les yeux sont vus par l'esprit.
Par qui est vu l'esprit ?
Par la conscience.
Qui voit la conscience ? La conscience.
Sans séparation.

Mais en réalité, nul n'est jamais séparé de la conscience.
En ce moment, vos perceptions, vos pensées apparaissent-elles en dehors de la conscience ?
Y a-t-il quoi que ce soit en dehors de cette lumière ?
Faites-vous un effort pour que cela soit ainsi ?
N'est-ce pas plutôt un fait ? 
N'est-ce pas votre état naturel ?


La tradition ne dit pas autre chose. Tant que l'on ne reconnait pas la conscience par-delà toute pensée ou sensation, les doutes et les déceptions n'en finiront jamais. Ce que nous dit une vieille sdf :

"Tant que cette connaissance n'aura pas été intériorisée dans les profondeurs du Soi
elle pourra être proclamée et entendue des milliers de fois : ce sera toujours en vain.
Une personne peut ainsi, par simple distraction, 
ne pas remarquer le collier qu'elle porte autour du cou
et croire qu'il lui a été dérobé par des voleurs.
Quelqu'un peut bien l'avertir de sa méprise : elle ne "retrouvera" réellement le collier qu'après l'avoir vu sur son cou.Se contenter de réfléchir, même avec subtilité, à la situation ne lui servirait à rien.
De même, on peut bien avoir entendu affirmer que le Soi était notre véritable essence :
on n'aura cependant aucune chance, serait-on le plus intelligent des hommes, de le rencontrer à l'extérieur.
Il est nécessaire de se tourner vers l'intérieur de soi-même.
Ainsi une lampe éclaire-t-elle tous les objets à l'entour.
Mais elle n'a pas elle-même besoin d'être éclairée par une autre lampe car elle s'éclaire elle-même...
La suprême énergie - la conscience - est la déesse Tripurâ et le fondement de l'univers.
Elle qui manifeste toutes choses,
en quel temps et en quel lieu n'est-elle pas manifestée ?
Là où elle ne se manifesterait pas rien ne serait manifesté.
L'art créateur de la conscience se manifeste à travers la non-manifestation elle-même !"

Doctrine secrète de la déesse Tripurâ, trad. M. Hulin, p. 139


mardi 18 février 2014

Y a-t-il un fond ?

 Le fond se cache dans les formes. Bali

Quand on se demande sur quoi repose nos vies, bref, quel est le fondement des choses, on trouve des réponses... provisoires. Car on s'aperçoit vite que l'on peut se demander quel est le fondement de ce fondement, et ainsi de suite, à l'infini...

Ce fond est la conscience. Mais sur quoi repose la conscience ? Sur rien d'autre qu'elle même. 

"Ce fondement de tous les mondes n'a ni commencement, ni milieu, ni fin. Il n'est délimité ni par l'espace ni par le temps car il a pour essence la conscience pure et indivise. C'est grâce à lui que l'univers tout entier est manifesté comme une cité reflétée dans un miroir... En le connaissant, on accède à l'immortalité. De même que celui qui a reconnu le miroir ne se laisse plus abuser par la multitude infinie des reflets, de même, lorsqu'on a connu cela, on est délivré du doute et de toute espèce de désir. En même temps cela est, à proprement parler, inconnaissable..."

La Doctrine de la déesse Tripurâ, trad. Hulin, p. 137

Vous savez que vous êtes. Sans avoir à réfléchir pour cela. Sans effort. Sans méditer. Sans pratiquer. Avant même de vous poser la question. Car vous êtes cet espace de présence dans lequel toute présence s'absente comme les étoiles dans la lumière du soleil, dans lequel toute absence se présente comme un étonnement muet.

Vraiment, l'esprit ne peut connaître la lumière qui l'éclaire. La lune n'éclaire pas le soleil.
La conscience, fondement universel, est sans fondement, comme l'espace.
Elle est à elle-même sa propre lumière,
sa propre preuve.
Elle est la Preuve de toutes les preuves,
la certitude tacite qui rend possible certitudes et doutes en ce monde.
Si elle demeure inconnue, c'est à cause de son évidence,
comme un miroir enveloppé dans le foisonnement de ses reflets.
Le fond sans fond.


lundi 17 février 2014

"Mais les voisins font du bruit !"

 Dakshinâmûrti de Guimet. Geste de la conscience. Tient le texte de la Reconnaissance.

La conscience est homogène. Silence dans le bruit. Silence dans le silence. Le corps-esprit tantôt fuit le bruit, tantôt est prêt à se faire souffrir pour savourer la joie de goûter la souffrance du bruit. Voyez comme l'esprit est fou ! Il aime ce qui le fait souffrir et se détourne de ce qui le repose. Ainsi va la vie qui "comme un pendule oscille de la souffrance à l'ennui".
Mais peu importe.
Une seule pratique : voir qu'il n'y a pas, ici et maintenant, de "moi". S'il n'est pas donné, c'est qu'il est imaginé. 
Un vulgaire lacet pris pour un dragon à la faveur de l'obscurité. 
Cette vision claire est la pratique ultime,
"trancher tous les nœuds d'un seul coup". 
Mais ce silence est vivant. Il est la Vie et tout ce qui est désirable, puisqu'il est source de tout.
Source du bon comme du mauvais. Le même dans le bruit et le silence. Non qu'il soit indifférent ou distant ou séparé. Tout le contraire. Mais ici les mots défaillent...

Il est comme l'espace ou un miroir. Mais différent aussi. Unique.
"L'espace a la nature d'un vide. Aussi est-il capable de contenir autre chose que lui-même, à savoir le monde. Mais la simple conscience n'est partout et toujours que plénitude indivise. Comment tolérerait-elle en son sein ne serait-ce que l'ombre de la dualité ? Aussi est-ce de manière spontanée, par la surabondance même de sa liberté et sans avoir recours à un quelconque matériau, qu'elle fait apparaître dans le miroir de son visage sans formes la prodigieuse variété des êtres, vivants ou non. De même que l'unité du miroir n'est en rien compromise par la diversité de ce qui se reflète en lui, de même l'unité de cette puissance d'unification qu'est la conscience n'est en rien compromise ou altérée par le foisonnement des apparences universelles. Examine le monde intérieur formé par les créatures de ton imagination : en dépit de leur infinie diversité elles se réduisent à des modalités de la pure conscience. Qu'elle suscite des formes éphémères ou qu'elle les dissolve en elle-même, la conscience demeure foncièrement libre de constructions mentale. Ainsi le miroir demeure-t-il essentiellement inchangé, qu'il accueille ou non des reflets."

La Doctrine secrète de la déesse Tripurâ, trad. M. Hulin, p. 127

Le maître zen Dogen dit que les montagnes et les rivières enseignent la réalité à ceux qui entendent avec leur "troisième oreille" (je crois que cette image est de Fayan, bref...). Cette oreille est celle qui se déploie entre nos deux oreilles.
Elle seule peut entendre ceci, 
aham brahmâ asmi
"je suis l'Immense"
en version dark metal... :


dimanche 16 février 2014

"Que faire des pensées ?"

 Voir : personne ne voit


Les observer sans juger est un début.
Mais à terme, c'est une stratégie frustrante, comme toutes les stratégies et les techniques.
Le seul remède radical est de voir que "je" ne suis pas la cause des pensées. Qu'il n'y a pas en elles de "moi".
Autrement dit, elles apparaissent spontanément. Et elles disparaissent d'elles-mêmes. C'est un immense soulagement de le voir. Inutile de chercher à stabiliser quoi que ce soit.
La conscience est à jamais apparue,
Les pensées sont toujours évanouissantes, comme des dessins tracés sur l'eau.
Dès que ceci est vu : silence.



dimanche 9 février 2014

Trois états qui passent... en quoi ?

 
Reflet de quoi ?

La plupart des hommes sont amoureux de l'état de veille.
Les artistes sont amoureux de l'état de rêve.
Les nihilistes sont amoureux du sommeil profond.

Les religieux sont amoureux de l'état de veille.
Les occultistes sont amoureux de l'état de rêve.
Les adeptes de l’anti-concept sont amoureux de l'état de profond sommeil.

Ils sont comme l'enfant qui voit la forme sans voir le fond.


Harmonie... quelle est la référence ultime ?



samedi 8 février 2014

Le miroir conscience

 Le fondement est la clef-de-voûte

Le monde est-il réel ?

En dehors de la conscience, il n'a aucune réalité.
Mais comme conscience, il est réel.


"L'univers, en tant qu'il diffère de la simple conscience,
n'est pas tout à fait réel.
En cela il ressemble 
aux reflets
qui n'ont pas d'existence en dehors du miroir...
Tout ce que la conscience manifeste demeure contenu en elle,
comme les reflets dans le miroir...
La forme manifestée est totalement immergée en elle 
et n'a pas, en dehors d'elle, davantage d'existence que la citée reflétée dans un miroir.
De même que la diversité immense de la cité reflétée n'est possible
que grâce à la pureté, à la densité, à l'homogénéité de la surface réfléchissante,
de même toute la diversité cosmique repose sur 
la pureté, la densité, l'homogénéité absolues de la conscience ultime."

La Doctrine secrète de la déesse Tripurâ, trad. M. Hulin, pp. 104 et 127

vendredi 7 février 2014

"Le monde a l'air si réel..."

 Le temps est une illusion

Souvent on a une expérience d'éveil, puis on se sent rattrapé par la force des choses, le ciel semble enveloppé à nouveau dans les nuages et leurs tempêtes. Ils s'imposent d'eux-mêmes. Seul un fou, semble-t-il, oserait contredire l'affirmation silencieuse du monde : "Je suis le réel !"

En réalité, notre vraie nature n'est pas une expérience, mais l'expérience même. La texture des choses, la lumière qui se confond avec leur existence. Comment donc le miroir pourrait-il être obscurci par ses reflets ?

Mais tant que l'on croit être une personne séparée de cette Lumière, on souffrira. Et à la base de cette croyance, il y a la croyance en la réalité du monde. Il faut donc avoir la curiosité d'y regarder.

Notre réalité, c'est l'état de veille. Mais n'est-elle pas démentie par les rêves et les songes ?
Dans la Doctrine secrète de la déesse Tripurâ, un yogi fait visiter à un prince le monde qu'il a créé en imagination à l'intérieur d'un rocher, symbole de la conscience sans failles. Quand ils sortent, ils réalisent qu'un temps différents, beaucoup plus long, s'est écoulé autour d'eux. Le yogi demande au prince :


"Lequel des deux temps est vrai, lequel est faux ? 
Comment en décider ? 
Il y a là comme deux rêves différents. 
Tu vois bien que le monde n'est que
la croyance que nous projetons sur lui.
A l'instant même où cette croyance disparaît il se dissout.
Apprends donc que la vie n'est qu'un songe et cesse de pleurer.
Comprends que dans tes rêves
c'est toi-même qui te projettes
sur l'écran de ta propre conscience,
c'est toi-même encore qui,
dans la vie éveillée,
te projettes sur l'écran de ta propre conscience.
Réalise que tu es pure conscience
et rejoins sans attendre 
le royaume de l'ultime félicité !"

Doctrine..., p. 121, trad. M. Hulin


mercredi 5 février 2014

Être, c'est conscience


L'aigle plane sans effort dans l'espace. Altaï

L'existence des choses est leur manifestation par la conscience.
De même que l’existence du miroir 
est la condition de celle des reflets,
de même l'existence de la conscience
est la condition de l'existence des choses.
...
L'univers, en tant qu'il diffère de la conscience,
n'est pas tout à fait réel.
En cela il ressemble aux reflets qui n'ont pas d'existence en dehors du miroir".

La Doctrine secrète de la déesse Tripurâ, trad. M. Hulin, p. 103

Rien n'existe en dehors de la conscience présente.
Donc tout est conscience.
Sans dualité.



mardi 4 février 2014

"Je dois me concentrer !"


Inutile. 
Cet effort n’empêche pas la conscience d'être conscience, mais perpétue la croyance que nous sommes quelqu'un qui peut et doit atteindre quelque chose, un état spécial, un centre intérieur, une qualité d'être...

En réalité, la conscience est comme l'espace : elle contient tout. Rien ne la contient. Reconnaître ceci, intuitivement, est suffisant. Mais il faut avoir le cœur d'y regarder, de se poser sérieusement ces questions. Non de la concentration, mais un peu d'attention, oui. De la sincérité.

Aucune pratique ne peut mener à cet espace dans lequel vont et viennent les mille transformations des choses.

"La forme aussi bien que l'activité présupposent la conscience ;
comment donc leur délimitation pourrait-elle affecter 
cette conscience ?
Pourrais-tu me dire en quel lieu et à quel moment
La conscience n'est pas présente ?
Un tel lieu ou un tel moment 
ne saurait, par définition, exister.
Le fait même d'exister pour les choses
n'est autres que leur manifestation 
et la manifestation, à son tour,
est la conscience elle-même.
Mais il est une forme éminente de manifestation,
celle qui se produit librement.
Les choses matérielles ne sont pas auto-manifestées.
Elles n'apparaissent que dans le faisceau de lumière de la conscience
alors que celle-ci,
sans dépendre de rien d'autre,
se manifeste elle-même à elle-même."

La Doctrine secrète de la déesse Tripurâ, trad. M. Hulin

"Mais le monde apparaît !"
Oui, c'est justement parce la conscience est pure que les choses semblent si éclatantes ! La Lumière consciente est si transparente et évidente, si simple, que nous la négligeons. Simple, mais nous passons à côté.


lundi 3 février 2014

"Mais ma conscience est limitée !"



Toutes les actions humaines, y-compris les pratiques spirituelles, sont basées sur la croyance en notre existence séparée de la Source. Or cette croyance est fausse.
La Source est ce qui ne change pas. Ce qui est toujours présent, immuable, immobile, indestructible, invariable. 
Qu'est-ce qui ne change pas ? La conscience. Vous avez, en cet instant même, le sentiment immédiat d'être, n'est-ce pas ? Ce savoir n'est pas conceptuel. Il n'est pas une construction imaginaire. Tout le reste est imaginé. Tout le reste est incertain. Mais la Lumière consciente, cette présence qui infuse toute expérience, toute pensée, toute sensation, est indéniable.

"Tu es cela" disent les sages. Non pas :
"Tu deviendras cela"
Tu seras cela"
"Tu pourrais être cela"
"Tu devrais être cela"
"Tu dois réaliser cela"
"Tu dois atteindre cela"
"Tu peux être cela"
Mais bien "Tu es cela".
Vérifions. Maintenant.
N'est-ce pas évident,
plus éclatant
que le feu de millions
d'étoiles ?

"En l'absence de la conscience, rien ne peut jamais exister nulle part.
L'idée même d'un "lieu" d'où la conscience serait absente est contradictoire.
De même que les vagues n'existeraient pas dans la mer,
ni les rayons de lumière sans le soleil,
de même l'univers n'existerait pas sans la conscience."
La Doctrine secrète de la déesse Tripurâ, trad. M. Hulin, p. 101


dimanche 2 février 2014

Ceintures de liberté

J'avais consacré plusieurs billets aux usages de la ceinture de yoga (yoga-patta, gomtag) employée dans les traditions tantriques bouddhistes et shivaïtes.

Elle permet une grande détente et une libre exploration de positions inhabituelles. C'est pourquoi, dans toutes les traditions tantriques anciennes, elle est considérée comme un outil précieux. Elle facilite cet abandon total à l'espace qui est la véritable démarche du yoga. En voici quelques illustrations nouvelles :

 



 

Source


samedi 1 février 2014

"Deviens ce que tu es" ?



Cette phrase de Nietzsche est frappante, paradoxale.
Mais elle est absurde.
Si ma vraie nature est conscience, je ne peux l'atteindre.
D'où les frustrations sans fin des chercheurs spirituels.
La conscience est ce que je suis. Je ne suis jamais rien d'autre.
Sauf si j'écoute les voix trompeuses de l'imagination et des émotions basées sur des idées sans fondement.
Si je prends le mental ou le ressenti comme points de référence pour savoir où j'en suis spirituellement, je ne connaîtrais que des hauts et des bas interminables.
Je sais que je suis. C'est indéniable. Immédiat. Ce n'est pas un raisonnement, ni un ressenti.
Cela ne demande aucune préparation, aucun travail, aucune recherche.
Pourquoi ne pas me détendre dans cette présence sans limites ?



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