Dakshinâmûrti de Guimet. Geste de la conscience. Tient le texte de la Reconnaissance.
La conscience est homogène. Silence dans le bruit. Silence dans le silence. Le corps-esprit tantôt fuit le bruit, tantôt est prêt à se faire souffrir pour savourer la joie de goûter la souffrance du bruit. Voyez comme l'esprit est fou ! Il aime ce qui le fait souffrir et se détourne de ce qui le repose. Ainsi va la vie qui "comme un pendule oscille de la souffrance à l'ennui".
Mais peu importe.
Une seule pratique : voir qu'il n'y a pas, ici et maintenant, de "moi". S'il n'est pas donné, c'est qu'il est imaginé.
Un vulgaire lacet pris pour un dragon à la faveur de l'obscurité.
Cette vision claire est la pratique ultime,
"trancher tous les nœuds d'un seul coup".
Mais ce silence est vivant. Il est la Vie et tout ce qui est désirable, puisqu'il est source de tout.
Source du bon comme du mauvais. Le même dans le bruit et le silence. Non qu'il soit indifférent ou distant ou séparé. Tout le contraire. Mais ici les mots défaillent...
Il est comme l'espace ou un miroir. Mais différent aussi. Unique.
"L'espace a la nature d'un vide. Aussi est-il capable de contenir autre chose que lui-même, à savoir le monde. Mais la simple conscience n'est partout et toujours que plénitude indivise. Comment tolérerait-elle en son sein ne serait-ce que l'ombre de la dualité ? Aussi est-ce de manière spontanée, par la surabondance même de sa liberté et sans avoir recours à un quelconque matériau, qu'elle fait apparaître dans le miroir de son visage sans formes la prodigieuse variété des êtres, vivants ou non. De même que l'unité du miroir n'est en rien compromise par la diversité de ce qui se reflète en lui, de même l'unité de cette puissance d'unification qu'est la conscience n'est en rien compromise ou altérée par le foisonnement des apparences universelles. Examine le monde intérieur formé par les créatures de ton imagination : en dépit de leur infinie diversité elles se réduisent à des modalités de la pure conscience. Qu'elle suscite des formes éphémères ou qu'elle les dissolve en elle-même, la conscience demeure foncièrement libre de constructions mentale. Ainsi le miroir demeure-t-il essentiellement inchangé, qu'il accueille ou non des reflets."
La Doctrine secrète de la déesse Tripurâ, trad. M. Hulin, p. 127
Le maître zen Dogen dit que les montagnes et les rivières enseignent la réalité à ceux qui entendent avec leur "troisième oreille" (je crois que cette image est de Fayan, bref...). Cette oreille est celle qui se déploie entre nos deux oreilles.
Elle seule peut entendre ceci,
aham brahmâ asmi
"je suis l'Immense"
en version dark metal... :
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