La méditation est-elle une pratique ?
Je crois qu'il y a deux aspects : le calme et la vision.
La méditation du calme est comparable à une lampe que l'on place à l'abris du vent.
La méditation de la vision est comparable à une lampe qui éclaire un tableau.
On a souvent tendance à réduire la méditation au premier aspect.
Or, à quoi bon avoir une lampe à l'abri du vent si l'on ne regarde pas ce qu'elle éclaire ?
Le calme n'est pas un but en soi. Il n'est qu'un moyen, dans la mesure où souvent, nous sommes si agités que nous ne pouvons voir, tout comme la flamme d'une bougie agitée par le vent ne peut éclairer correctement le tableau.
Pour le calme, on peut poser l'attention sur des objets : le souffle principalement, une pensée, un ressenti, n'importe quoi.
Mais la véritable méditation est la contemplation de la source du regard, ou disons du regard qui se contemple soi-même, sans plus aucun moyen. La méditation n'est pas une pratique qui crée une chose qui n'existait pas, mais la reconnaissance de notre véritable nature, qui est toujours méditation.
De plus, il n'est pas nécessaire de passer par le calme, car la vision est elle-même la paix. Comme dit un tibétain, Longchenpa :
"L'essentiel est de reconnaître la conscience en sa nudité. N'essayez pas ensuite d'examiner le mouvement des pensées, n'essayez pas d'observer leur essence, ni de vous calmer naturellement".
La conscience se reconnaît elle-même directement, immédiatement.
Cette méditation ne dépend de rien. La "pratique" consiste à se familiariser avec cette "état" indicible, comme on se réveille peu à peu d'un mauvais rêve. Cette contemplation, cette vision, ce regard, ne dépend pas des circonstances car aucune circonstance n'est possible sans cette Lumière de conscience.
Et, au cœur de cette Lumière qui n'a ni nom ni centre, bat le cœur de l'amour.
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