L'histoire de ces deux dernières générations nous a persuadé que la sagesse était Ailleurs - en Orient, en Amazonie - partout sauf ici. Remarquez ce deux poids, deux mesures : si un Français est fier de sa tradition, il est "ultra droite". Si un Sikh, par exemple, est prosélyte, ça passe tout bien, même auprès des adeptes de l'ultra-gauche !
Je propose un retour aux sources, basé sur les faits et raisonnable.
Notre source principale, c'est la civilisation gréco-romaine. Ainsi, savez-vous que la culture hellène avait existé en Inde ? Les plus anciennes sculptures bouddhistes sont grecques ! Le vajra, emblème du bouddhisme tantrique, c'est la foudre de Zeus. Et les plus anciens papyrus grecs ont été découverts en Inde à Aï Khanoum, ancienne cité grecque. L'un des papyrus s'est imprimé sur la terre sèche (!). Et vous savez de quoi il parle ? De la participation des choses de ce monde aux Essences divines. La théorie de la participation de Platon ! Selon les spécialistes, il s'agit peut-être d'un dialogue écrit par Aristote. En Inde : c'est là qu'on a trouvé les manuscrits les plus anciens de la philosophie grecques.
Et dans la cité grecque d'Aï Khanoum étaient aussi inscrites des stèles avec des maximes de la sagesse grecque, du genre "Rien de trop". La Grèce a ainsi légué à l'Inde l'astrologie, mais aussi de l'alchimie, et peut-être de la philosophie.
Nous avons aussi un dialogue entre un roi grec et un moine bouddhiste, les Questions de Milinda.
Il y a un très riche patrimoine, de nombreuses traces d'échanges entre l'Orient et l'Occident.
Mais notre patrimoine est lui aussi très riche.
Par exemple :
- le platonisme
- la tradition orphique, Empédocle
- Pythagore
- les présocratiques
- le néo platonisme
- l'hermétisme
- le stoïcisme
- la philosophie ancienne en général
- la mythologie
- la littérature grecque et latine
- l'alchimie
- l'astrologie et l'astronomie
- le gnosticisme
- la mystique catholique
- les vestiges de la spiritualité gauloise (Cernunnos, etc.)
Chaque jour je m'étonne un peu plus de la richesse de ce patrimoine et de la négligence dont il est victime.
Il ne tient qu'à nous d'être à la hauteur de cet héritage !
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Traduction du fragment d'Aï Khanoum par le grand Pierre Hadot :
< … nous affirmons que ce ne sont pas seulement> les choses sensibles <qui
5 participent des Idées>, mais que les Idées <participent> aussi les unes des
autres.
— Nous l'affirmons en effet, dit-il.
— Donc, <…> (ce Principe) <…>, qui est cause, ne participe pas des
10 mêmes êtres que sont les Idées, <…> il est cause de ce que les premières (les
choses sensibles) <…> participent de celles-ci (les Idées), <…> semblablement (?)
<…>
Suivent 18 lignes, très corrompues (c'est-à-dire environ 80 mots) dans lesquelles on peut lire aition (Principe), heter[ais?] kath'ekastên [ideai?]s (les autres Idées prises individuellement), puis deux fois eidôn (Idées), probablement isotêtos (égalité), et aisthêtôn (choses sensibles).
Col. III
5 … de sorte que, à cause de ces mêmes raisons, la cause de la participation est nécessairement <…>, car chacune des Idées est immobile pour les raisons susdites
10 et aussi parce que la génération et la corruption des choses sensibles sont éternelles.
— Cela est nécessaire, dit-il.
15 — Mais alors il semblerait bien que ce dont nous parlons fût la principale et la première des causes.
— Il le semblerait à bon droit, dit-il.
20 — Car ce dont nous parlons <est> cause pour toutes choses et pour toutes les Idées … des unes des autres.
Suivent treize lignes très corrompues (c'est-à-dire environ cinquante mots), dans lesquelles on peut lire notamment outhen outhenos.
Col. IV
6 … car tu comprends, je pense, ce que je veux dire.
— Tout à fait, dit-il.
10 — Mais alors, si … sera premier … ne participe pas.
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Stèle et maxime grecque en Inde, du philosophe Cléarques de Chypre :
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