Tous les non-dualismes ne sont
pas mystiques. Ou du moins, l'expérience de l'indicible est, chez certains d'entre eux, à
l'arrière-plan. Ils s'efforcent de célébrer l'un au-delà de tous les concepts
par des concepts et par une dialectique. C'est le non-dualisme métaphysique.
Citons, pour exemples, Parménide (?), Plotin, Nāgārjuna, Candrakīrti, Gauḍapāda, Sureśvara,
Śaṃkara, Śrīharṣa,
Nicolas de Cues.
En revanche, aucun mystique n'est
dualiste. Les mystiques chrétiens, juifs ou musulmans parlent d'une union
sans plus aucune sensation de différence entre "moi" et "dieu", même s'ils maintiennent une sorte de
distinction métaphysique. En tous les cas, je ne vois pas vraiment de cas de
mystique dualiste, alors qu'il y a des métaphysiciens dualistes.
Donc, pourquoi ne pas parler de
mystique plutôt que de non-dualisme ?
Va pour la non-dualité - même si
elle désigne bien des choses différentes selon les contextes - mais je ne vois
plus trop en quoi consiste exactement ce non-dualisme dont on parle de plus en
plus.
Donc pour moi, la mystique est l'expérience de la
non-dualité. Chaque tradition, et surtout chaque personne ayant sa langue,
son idiome pour décrire ce qui dépasse et nourrit toute langue, et que l'on peut fort bien appeler "non-dualité". Au reste, les
mystiques sont parmi les plus grands écrivains de l'humanité. Étonnant, non ?
Un prêtre que j'écoutais la semaine dernière faisait remarquer très justement
que les mystiques ont toujours été des créateurs de langue, des poètes. Ainsi
l'un des plus anciens livres en langue française est celui de l'une des plus incroyable
mystique de tous les temps, Marguerite Porète, brûlée vive sur la place de l’Hôtel
de Ville de Paris en 1310.
M'est donc venue d'on ne sait où l'idée
- peut-être saugrenue - de publier un blogue pour partager ces textes.
C'est l'Atelier mystique.
Il y a des mystiques dualistes que j'apprécie et dont je me sens très proche naturellement (sans effort) :
RépondreSupprimerce sont les gnostiques qui pensent que le monde matériel est un enfer.
Je note l'info de ton nouveau blog que je vais suivre avec intérêt (car la non dualité reste pour moi un mystère et une enigme). Je ne comprend même pas le terme.
Je ne comprends pas ce qu'il signifie. Carrément.
JE serai un fidèle lecteur de ce nouveau blog que je soutiendrai et diffuserai !
RépondreSupprimerAmicalement
François
@ Gontran : les gnostiques, des mystiques ? Pourrais-tu être plus précis ? Citer un texte ?
RépondreSupprimerSi tu penses à l'Evangile de Thomas, les passages mystiques ne sont pas dualistes.
En lisant vos commentaires, un livre est revenu dans ma mémoire et je l'ai retrouvé dans ma petite bibliothèque. Son titre est PISTIS SOPHIA puis sous le titre nous trouvons les phrases suivantes :
RépondreSupprimerouvrage gnostique de Valentin
traduit du copte en français avec une introduction par E.Amélineau
maitre de conférence à l'école des hautes études (Sciences religieuses)
Lauréat de l'institut
puis il y a un petit logo représentant deux serpents couronnés, enroulés autour d'un bâton sur lequel est posé un oiseau. et enfin est inscrit :
ARCHE 1975.
Je l'ai lu en diagonale, c'est clair que la compréhension de ce qu'a voulu exprimer l'auteur passe parla pensée intuitive dont parle Abhinavagupta sinon il n'y a probablement pas grand chose à y comprendre.
Le texte commence ainsi,
:" Il arriva, lorsque Jésus fut ressuscité d'entre les morts, qu'il passa onze ans à parler à ses disciples et à les instruire (de ce qui se trouvait) jusqu'aux lieux du premier mystère qui est à l'intérieur du voile qui est dans le premier Ordre, lequel est le vingt-quatrième mystère, et en dessous de ceux qui sont dans le second Emplacement du premier mystère qui est avant tout mystère : le père à la ressemblance de colombe."
Bon ! C'est la première phrase du texte et il en a un paquet dans le genre tout le long du texte.
Le livre relate les questions que les disciples de Jésus posent à leur maitre, il y a les disciples traditionnels de Jésus plus Marie, et Marie la madeleine.
Jésus conte son voyage et il raconte l'histoire de Pistis Sophia la petite à laquelle on a volé sa lumière et qui se lamente pour retrouver son chemin vers Pistis Sophia la grande qui lui redonnera sa lumière perdue car elles sont la même mais la petite s'est perdue. Pistis Sophia navigue dans les Eons dirigés par les Archons qui se moquent d'elle.
La petite Pistis est donc la grande mais ne s'en souvient plus, incroyable, ça fait penser à la contraction du Soi en des formes diversifiées qui souffrent de ne plus savoir qui elles sont, non ?
Finalement il y a au moins un passage marrant aussi où les disciples mâles de Jésus se plaignent que Marie leur vole leur temps auprès de leur maitre et où Jésus les remets aimablement en place en leur disant que les femmes ont tout à fait leur place au milieu d'eux et qu'en plus elles ont plus de ferveur et de passion qu'eux. Et toc pour les mauvais coucheurs !
Amicalement, Jean-François
Salut David,
RépondreSupprimerNon je ne pensais pas à l'évangile de thomas.
Plutot au tout récent (rendu publique) évangile de Juda.
Ou celui de Marie madeleine (bref mais assez étonnant)/
Ou la Pistis Sophia.
D'après mon enquête il y a corrélation entre les esséniens et les gnostiques d'Egypte.
On peut vraiment imaginer que Jésus était essénien.
Tout de même ce symbole du christ en croix.... ca choque même les Juifs qu'on puisse adorer un suplicié.
Il y a aussi les marthyres qui allaient heureux se faire trucider.
Bon je dis tout ça de tête mais je pourrais monter un dossier + approfondit.
Merci pour ces précisions.
RépondreSupprimerY a-t-il des passages proprement mystiques ? "Mystique" désignant une expérience directe de l'absolu par-delà noms et formes, et non des expériences occultes, avec visions,lévitation, etc.
En réalité David pour un occultiste Mysticisme est assez péjoratif.
RépondreSupprimerIl signifie non maîtrisé.
Alors je ne pourrais pas te donner de textes ou passages car ça ne m'aura pas intéressé.
Seules les expériences rationnelles m'intéressent depuis toujours. Qu'elles soient reproductibles ou non.
Mais qu'elles renvoient a une réalité même spirituelle.
C'est deux écoles c'est certains.
Salut David,
RépondreSupprimernon je ne crois pas qu'il y ait de passages proprement mystiques dans la Pistis Sophia. Il est évident que j'ignore les intentions de l'auteur lorsqu'il a écrit ce texte pour le moins obscur, pourtant il semblerait que l'auteur ait voulu susciter le questionnement chez ses lecteurs. Il a probablement pensé que chez le chercheur spirituel la tentative de compréhension d'une doctrine aussi complexe que celle qu'il expose pouvait mettre en mouvement une dynamique bénéfique à la quête. On peut aussi penser que ce texte pouvait à l'époque aider ses lecteurs à remettre en question les idées qui existaient sur l'organisation de la création, ce qui est sans aucun doute un atout à une meilleure compréhension de soi.
Quand il eut dit ces choses, il s’en alla. Quant à nous, nous nous sommes mis à genoux. Moi et Pierre, nous rendîmes grâces et nous élevâmes notre cœur vers les cieux.
RépondreSupprimerNous entendîmes de nos oreilles et nous vîmes de nos yeux le bruit de la guerre et une sonnerie de trompette et un grand tumulte. Et quand nous sommes passés au-delà de ce lieu-là, nous avons élevé notre intellect davantage encore, et nous avons vu de nos yeux, et nous avons entendu de nos oreilles, des hymnes et des louanges angéliques, et une allégresse d’anges, et des Grandeurs célestes chantaient des hymnes et, nous aussi, nous exultions.
Après cela, nous avons voulu élever encore notre esprit jusqu’à proximité de la Grandeur. Et lorsque nous sommes montés, il ne nous a pas été permis de rien voir ni entendre.
Épître apocryphe de Jacques
http://www.infologisme.com/art/EpitreJacques.html#1.8