Cet être ineffable en forme du couple Shiva-Shakti
Apparaît en tant que mon Soi,
Scintillant, le corps ravis,
Naturellement emplit d'une joie ininterrompue.
Son essence est la manifestation de cette Puissance qu'est l'Acte de conscience. 254
["Son essence est la manifestation de cette Puissance qu'est l'Acte de conscience" : l'Acte de conscience (vimarsha), ce sont les pensées, les perceptions, les souvenirs, les jugements et les songes, qui sont autant de manifestations de la connaissance parfaite que nous avons de nous-mêmes, bien qu'ordinairement nous n'en avons qu'une conscience très imparfaite. Le mental est l'essence du Soi, son âme, sa souveraineté absolue, et non pas un accident du à l''ignorance" (avidyâ), par exemple. Ainsi, les reflets sont l'expression de la nature même du miroir. Ils manifestent sa qualité, sa pureté.]
Qui atteint la Puissance atteint aussi Shiva.
Qui atteint Shiva obtient de ce fait la Puissance.
Tel est l'état ultime,
Que désigne l'expression "fusion amoureuse". 255
Bien que le corps soit présent,
Il se manifeste comme un ornement
Aux yeux de l'adepte, grâce à la Grande contemplation
De l'absence de corps. 256
Il y a un dieu, le Grand Seigneur,
L'unique, fait du visible et de l'invisible.
C'est lui que je suis, toujours.
Et je suis toi, et cela aussi, et cet être indicible. 257
Je suis inconditionné, affranchi de toute apparence,
Apparent par moi-même, Apparence entière.
Dans l'absorption méditative, je suis immuable,
Ni ainsi ni autrement,
Eternel, conscience sans faille. 258
Puis de nouveau, je désire un quelconque objet des sens
Auquel je n'avait pas déjà goûté.
Puisse t-il y avoir jouissance
Encore et encore, naturellement ! 259
[Ces deux derniers vers expriment la même intuition que le vers 257 : l'absolu éprouvé durant l'absorption profonde (samâdhi) est équivalant à la vie sensorielle et mentale (vyutthâna). Les deux fusionnent dans une conscience de soi qui ne cesse jamais. Il n'y a pas de contradiction entre le miroir et les reflets.]
De même que j'habite ce corps sans l'avoir désiré,
Je rend hommage encore et encore aux objets des sens
Qui croisent mon chemin,
Spontanément. 260
La Liberté de la conscience (Samvitsvâtantryam), Râmeshvar Jhâ, Varanasi, 2003.
Bonjour, y aurait il une traduction en français du "Tantrasāra" ?
RépondreSupprimerLes cinq premiers chapitres ont été traduits par Lilian Silburn et publiés dans "Les voies de la mystique. L'accès au Sans-accès", collection Hermes, éd. Les Deux Océans, Paris.
RépondreSupprimer