Śiva, l'indépendant, déborde de Puissances.
Il compose en lui-même, toile bien égale,
Le tableau plus que merveilleux des univers,
Par nul autre que lui-même, déploiement de couleurs vives. 5
De même, il crée l'épopée des univers
Et il joue sans cesse ce drame du monde.
Comme il se délecte à chaque instant
De sa propre saveur ineffable,
Le Seigneur Suprême surpasse (tout). 6
Lui qui est pure conscience,
Comment peut-il devenir aussi inerte que la terre et autres (éléments matériels) ?
Lui qui est pure non dualité,
Comment peut-il devenir cette dualité d'une incroyable diversité ? 7
Lui qui est l'incarnation de la pure félicité,
Comment peut-il souffrir l'immense souffrance du devenir ?
Lui qui transcende le saṃsāra,
Comment peut-il errer tel un misérable ? 8
Lui qui est sans concept aucun,
Comment peut-il devenir un être de concept ?
Lui qui est toujours pur,
Comment peut-il devenir impur ?
Lui qui est plénitude,
Comment peut-il devenir indigent ? 9
Tout cela n'est rien d'autre
Que sa souveraine liberté,
Son pouvoir de réaliser l'impossible.
Ceci est sa Puissance,
Qui fait de lui le suprême Śiva. 10
Telle est sa parfaite souveraineté
Qui le distingue de ce qui est (simplement) vide.
Tout cela est un ornement,
(Mais) les naïfs y voient au contraire un défaut ! 11[1]
Balajinnātha Paṇḍita, Le Miroir de la liberté (Svātantrya-darpaṇam), Munshiram Manoharlal, Delhi, 1993
[1] La Māyā - l'illusion de la dualité - n'est pas un défaut (dūṣaṇam), mais un ornement (bhūṣaṇam) de notre vraie nature souveraine.
Râg Kedar. Toute la bhakti dans cette interprétation de Mukul Shivputra :
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